Le gendarme chauffard qui a tué une fillette écope de 18 mois de prison avec sursis
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Une marche blanche s’était tenue après le drame, des habitants déposant des fleurs en souvenir de Mélanie, l’enfant décédée. AFP PHOTO PHOTO/ALAIN JOCARD
Une personne morte, deux autres handicapées à vie. Le bilan de cet accident de la route du 30 mai 2011 à Joué-lès-Tours pourrait être tristement banal, sauf que le conducteur était un gendarme en service qui a perdu le contrôle de son véhicule et les victimes étaient des enfants. Sous anxiolytiques, le fonctionnaire a reconnu à son procès avoir mal apprécié le virage. La justice l’a condamné ce jeudi à 18 mois de prison avec sursis.
Condamné pour délit d’homicide involontaire et blessures involontaires, et délit de conduite d’un véhicule à une vitesse excessive, Grégory Potiron devra par ailleurs payer à titre personnel 28 500 d’euros de frais de procédure des parties civiles. Retenant « imprudence et maladresse », le tribunal correctionnel de Tours a également prononcé l’annulation de son permis de conduire avec l’interdiction de le passer avant trois mois.
A-t-il roulé trop vite?
En perdant la maîtrise de sa camionnette de la gendarmerie, il avait fauché un groupe d’enfants dans cette ville d’Indre-et-Loire en banlieue de Tours. Une fillette de onze ans a été tuée, deux enfants grièvement blessés. L’un éprouve encore des difficultés à marcher et l’autre est en fauteuil roulant.
Aux enquêteurs au moment des faits, il n’avait pas avoué être sous traitement médical. Mais a reconnu à l’audience, en décembre, être sous anxiolytiques lors de l’accident. Admettant une erreur d’appréciation du virage, il a nié avoir roulé trop vite. Les experts l’évaluaient à 72 km/h, lui à 35km/h.
L’Etat paiera le préjudice
L’accusé n’était pas présent à l’audience pour le prononcé du jugement, ce qu’a regretté le tribunal. La mère de la fillette décédée, Delphine Moreno, s’est dite « soulagée » que le gendarme soit condamné. « J’espère qu’il aura la décence de ne pas faire appel », a-t-elle ajouté. « Mon mari et moi sommes détruits. »
Reste l’évaluation des préjudices des victimes et de leurs parents, prévue le 2 octobre. C’est l’État, employeur de Grégory Potiron au moment des faits, qui prendra en charge ces dommages et intérêts. Me Nathalie Valade, son avocate, reste « persuadée » qu’il n’a « pas commis de faute de nature pénale ».
A l’époque, Claude Guéant, alors ministre de l’Intérieur, avait présenté « les excuses » de la gendarmerie française après ce « drame épouvantable qui a bouleversé la France ».
Source : L’Express
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