Le cri silencieux des policiers : Plus de 1.100 suicides en 25 ans en France

©️Stéphane Bommert

Plus de 1.100 policiers se sont suicidés au cours des 25 dernières années en France selon la Mutuelle des Forces de Sécurité (MGP). Cette tragique réalité a été mise en lumière par le journal “20 Minutes,” qui a donné la parole à Vanessa, la femme d’un policier décédé par suicide, ainsi qu’à Thierry Rolland, un commandant à la retraite qui a failli passer à l’acte durant sa carrière. Leur témoignage révèle les souffrances silencieuses qui touchent de nombreux membres des forces de l’ordre.

En 2018, Jérôme, un policier de 36 ans en région parisienne, a succombé à ses idées noires en se donnant la mort chez lui. Vanessa, également policière et son épouse, a été celle qui a découvert la tragédie. Elle décrit un homme apparemment joyeux, attentionné envers sa famille et ses collègues, mais cachant la détresse qui le rongeait. Ce cas n’est malheureusement pas isolé, car en moyenne 44 policiers mettent fin à leurs jours chaque année en France, un taux 50 % plus élevé que la population active.

Thierry Rolland, lui aussi policier, a longtemps lutté contre la dépression et les idées suicidaires. Pendant des mois, il a envisagé sérieusement de mettre fin à ses jours, imaginant le scénario et préparant son esprit. Son témoignage poignant révèle la gravité de la situation. Heureusement, une intervention inattendue de son fils l’a empêché de passer à l’acte, mais la souffrance était profonde.

Yohann Dechaine, président de l’association PEPS – SOS policiers en détresse, souligne que les causes du suicide parmi les policiers sont multifactorielles, résultant de problèmes personnels et professionnels. Les policiers sont confrontés à la mort et à la violence, accumulant des microtraumatismes en intervention qui peuvent conduire à un stress post-traumatique. Souvent, les problèmes familiaux sont le facteur déclencheur du passage à l’acte.

Les traumatismes professionnels ne sont pas rares dans le métier de policier. Vanessa évoque les attentats qui ont secoué la France, comme l’assassinat d’un couple de policiers en 2016 ou l’attaque sur les Champs-Élysées en 2017, qui ont profondément marqué son mari. Thierry, de son côté, se souvient d’une intervention traumatisante impliquant un viol d’un enfant de cinq ans. Ces expériences laissent des cicatrices invisibles qui peuvent ressurgir plus tard.

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Thierry Rolland, aujourd’hui à la retraite, a réussi à surmonter sa dépression et aide désormais ses collègues en détresse, montrant qu’il existe un autre chemin. Pour ceux qui se trouvent en détresse ou qui connaissent quelqu’un qui en souffre, il existe des ressources d’aide, notamment le numéro national de prévention du suicide (3114), l’Association SOS Policier en détresse – PEPS, et l’Association Nationale d’Action Sociale de la police nationale (ANAS).

Cette réalité alarmante du nombre élevé de suicides parmi les policiers en France met en évidence la nécessité d’une attention accrue à la santé mentale de ceux qui servent et protègent la société.

Source : Actu Forces de l’ordre