Le complot contre Michael Jackson

par Laurent Guyénot

Je n’ai jamais été un fan de Michael Jackson (MJ). Je n’aime ni sa musique ni ses chorégraphies. Son génie artistique me laisse froid, même si je reconnais que son moonwalk est plutôt cool. J’avais la vague impression qu’il était un produit de l’industrie du divertissement et que sa célébrité n’était pas méritée. Et bien sûr, j’avais été très influencé par la mauvaise presse dont il avait fait l’objet depuis 1985 environ, de sorte que j’imaginais qu’il était, à tout le moins, un individu très perturbé, peut-être un pédophile.

Puis j’ai écouté la vidéo de Candace Owens, «Ce qui est vraiment arrivé à Michael Jackson», postée en septembre 2024, ou j’ai appris que MJ avait de puissants ennemis juifs qui ont conspiré pour détruire sa réputation, sa richesse et sa santé. Cela a éveillé mon intérêt.

Une recherche rapide m’a conduit à la découverte étonnante qu’en 1995, deux ans après les premières allégations d’attouchements sur des enfants, Michael Jackson a sorti un single intitulé «They don’t care about us», qui comprenait les paroles suivantes :

«Jew me, sue me Everybody, do me Kick me, Kike me Don’t you black or white me».

Quoi ? Le roi de la pop, dont l’album «Thriller», sorti en 1982, est le plus vendu de tous les temps (32 millions d’exemplaires), aurait osé chanté ça ? Sony a masqué les mots offensants (Jew et Kike) par des percussions, mais les paroles publiées sont restées non censurées, et la version originale peut encore être entendue ici (1 :10).

C’est alors que je me suis souvenu que Monika Wiesak avait écrit un livre sur MJ. Comme j’avais adoré son livre précédent, «America’s Last President : What the World Lost When it Lost John F. Kennedy». J’ai lu son «Michael Jackson : The Man, the Music, the Controversy».

«L’histoire de Michael Jackson, écrit-elle, offre un aperçu éclairant du monde du spectacle, des médias et du pouvoir». C’est en effet le cas : un éclairage sur le pouvoir juif en particulier, qui est mon domaine de recherche.

Dans les premiers chapitres, Wiesak dresse un portrait sympathique de l’homme, basé sur les témoignages de ceux qui l’ont bien connu. Elle cite abondamment les messages positifs de ses textes de chanson. MJ apparaît comme une personne «gentille, réfléchie et empathique», qui «fait appel à la bonté qui réside dans la majeure partie de l’humanité et veut la mettre en avant». Des chansons comme «Heal the World», dont la vidéo montre des enfants juifs et palestiniens jouant ensemble au milieu des soldats, ou bien «We are the world», co-écrite avec Lionel Richie et chantée par un douzaine de stars pour collecter de l’argent au profit de l’Éthiopie ravagée par une famine, représentent l’essence du message certes naïf mais plein de bonté de MJ.

On a dit souvent que, parce qu’il n’a pas eu d’enfance normale, MJ est resté enfantin. Bien qu’il y ait une part de vérité dans cette affirmation, MJ apparaît également comme une personne profonde et responsable. Je suis particulièrement impressionné par ces mots sur son père.

«Malgré mes dénis antérieurs, je suis forcé d’admettre qu’il devait m’aimer. Il m’a aimé. Et je le sais. (…) J’ai commencé à réfléchir au fait que mon père a grandi dans le Sud, dans une famille très pauvre. Il a atteint l’âge adulte pendant la Dépression. Son père avait du mal à nourrir ses enfants, ne montrait que peu d’affection pour sa famille et l’élevait… d’une main de fer. Qui peut imaginer ce que c’était que de grandir en tant que noir pauvre dans le Sud, privé de dignité et d’espoir, luttant pour devenir un homme dans un monde qui considérait mon père comme un subalterne ? (…) Mon père s’est installé dans l’Indiana et a fondé une famille nombreuse, travaillant de longues heures dans les aciéries, un travail qui tue les poumons et humilie l’esprit, tout cela pour subvenir aux besoins de sa famille. Faut-il s’étonner qu’il ait eu du mal à exprimer ses sentiments ? Est-ce un mystère qu’il ait endurci son cœur, qu’il ait élevé des remparts émotionnels ? Et surtout, faut-il s’étonner qu’il ait tant poussé ses fils à réussir comme artistes afin de les sauver de ce qu’il savait être une vie d’indignité et de pauvreté ?

J’ai commencé à comprendre que même la dureté de mon père était une forme d’amour – un amour imparfait, certes, mais un amour tout de même. Il m’a poussé parce qu’il m’aimait, parce qu’il voulait qu’aucun homme ne méprise jamais sa progéniture. Et maintenant, avec le temps, plutôt que de l’amertume, je ressens de la bénédiction. À la place de la colère, j’ai trouvé le pardon. Et à la place de la vengeance, j’ai trouvé la réconciliation».

De telles paroles émanent d’un homme qui a travaillé sur lui-même et atteint une certaine sagesse. En revanche, comme nous le verrons, ses ennemis semblent avoir été des personnes extrêmement négatives, cupides et cruelles.

Paradoxalement, MJ était très timide et avait une relation difficile avec son propre corps. C’est compréhensible pour un homme qui a vécu toutes les transformations physiques de son corps, de l’enfance à l’adolescence puis à l’âge adulte, sous les feux de la rampe. Mais les médias ont malicieusement exagéré ses troubles psychologiques. Pendant des décennies, ils ont laissé entendre qu’il se blanchissait intentionnellement la peau, mais j’ai appris dans le livre de Wiesak qu’il souffrait d’une maladie appelée vitiligo, probablement déclenchée par de graves brûlures sur son cuir chevelu en 1984. Le vitiligo entraîne l’apparition de taches inégales de peau blanche sur tout le corps, y compris le visage. Son ami David Nordahl explique :

«Le vitiligo se propageait de plus en plus, et il était difficile pour lui, lorsqu’il devait apparaître en public, d’obtenir le bon type de maquillage parce que là où se trouvait le vitiligo, la peau était blanche, blanche comme un réfrigérateur. Au début, il utilisait un maquillage plus foncé pour couvrir cette peau, mais au fur et à mesure que le vitiligo s’étendait, il devenait de plus en plus difficile de rendre cette peau blanche de la même couleur que le reste de sa peau, et il devait donc utiliser un maquillage de plus en plus clair, car lorsque vous transpirez, vous ne voulez pas que ces lignes blanches courent sur votre visage».

En 1985, la presse commença à publier des articles très négatifs sur MJ, l’appelant «Wacko Jacko». Il ne semble pas y avoir eu de motivation commerciale à cette mauvaise presse. Et les témoignages de certains journalistes indiquent qu’il s’agissait d’une politique éditoriale qui leur était imposée d’en haut. Pourquoi ? «Les grands médias d’entreprise, écrit Wiesak, sont un outil de l’empire. Ils diffusent de la propagande et façonnent notre société. Ils nous convainquent que la guerre vaut la peine d’être menée. Ils façonnent notre culture. Et ils déshumanisent leurs ennemis». De toute évidence, certaines personnes puissantes qui contrôlent les grands médias avaient déclaré MJ comme un ennemi. Son fils Prince a révélé plus tard :

«Il rentrait à la maison inquiet pour sa sécurité, sa carrière, ses biens, parce qu’il avait l’impression d’énerver les mauvaises personnes et que cela lui mettait une cible dans le dos, que ce soit par ses messages d’unité ou en attaquant d’autres entités».

En août 1993, MJ a été accusé d’avoir abusé sexuellement de Jordan Chandler, alors âgé de 13 ans. Il a été révélé plus tard que le père de Jordan, Evan Chandler, avait forcé son fils à faire ces allégations, et l’avait peut-être drogué pour cela. Un an plus tard, à l’âge de quatorze ans, Jordan demandera et obtiendra l’émancipation légale de ses deux parents.

Evan Chandler était un dentiste ayant des antécédents de fautes professionnelles et ambitionnant de devenir scénariste à Hollywood. Il éprouvait du ressentiment après avoir échoué à utiliser l’amitié de son fils pour MJ à son propre profit. Le 8 juillet 1993, David Schwartz, le mari de son ex-femme, l’a enregistré au téléphone lorsqu’il lui expliquait son plan pour détruire MJ. Parlant de son avocat, Chandler a déclaré (l’enregistrement peut être entendu dans la vidéo de Owens, à 15 minutes) :

«J’ai choisi le plus méchant des fils de pute que j’ai pu trouver, et tout ce qu’il veut, c’est faire parler de lui le plus vite possible, le plus fort possible, et humilier le plus grand nombre de personnes possible. … Je veux dire, ça pourrait être un massacre si je n’obtiens pas ce que je veux. … Une fois que j’aurai passé ce coup de fil, ce type va détruire tous les gens qu’il voit de la manière la plus sournoise, la plus méchante et la plus cruelle qui soit. Et je lui ai donné les pleins pouvoirs pour le faire. … Si je vais jusqu’au bout, je gagne gros. Il n’y a aucune chance que je perde. J’ai tout vérifié de A à Z. … J’obtiens tout ce que je veux, et … la carrière de Michael sera terminée. … Cet homme va être humilié au-delà de toute mesure. Tu ne vas pas le croire. Il ne va pas croire ce qui va lui arriver – au-delà de ses pires cauchemars. Il ne vendra plus un seul disque. … Il y a d’autres personnes impliquées qui attendent mon coup de fil et qui vont intentionnellement occuper certaines positions. … Tout se déroule selon un certain plan qui n’est pas seulement le mien».

Par «si je n’obtiens pas ce que je veux», Evan Chandler entendait 20 millions de dollars, ce qu’il a fini par obtenir, même si MJ a été innocenté. Mais qu’entendait Chandler par «un certain plan qui n’est pas seulement le mien» ? De qui s’agit-il ?

Vous l’avez deviné. Evan Chandler était juif (nom d’origine Evan Robert Charmatz). Le «plus méchant des fils de pute» qu’il a engagé est l’avocat juif Barry Rothman, qui s’est associé au psychiatre juif Mathis Abrams pour monter le dossier. Un autre homme juif s’est joint au combat : Samuel Isaac Gordon, alors mari et manager de LaToya Jackson, la sœur de MJ. Gordon a fait pression sur LaToya pour qu’elle déclare que, oui, son frère était un pédophile. Elle admettra plus tard avoir menti à la demande de son mari.

Il est évident que les attaques contre MJ ne provenaient pas seulement d’un gang juif malfaisant, mais qu’elles impliquaient une conspiration plus large. Il est difficile de résister à l’idée d’une directive venant du B’nai B’rith. Wiesak écrit :

«La police a fait tout ce qu’elle pouvait contre Michael Jackson. Elle a interrogé près de trente enfants et leurs familles et environ deux cents témoins au total. Elle s’est rendue aux Philippines et en Australie, avec l’argent du contribuable, à la recherche d’informations. Plusieurs parents se sont plaints à Bert Fields, l’avocat de Michael, que les policiers leur avaient affirmé sans équivoque que Michael avait abusé de leurs enfants, bien que ces derniers aient nié les faits. Les policiers ont faussement dit aux enfants qu’ils avaient des photos d’eux nus, essayant de les effrayer pour qu’ils fassent des accusations».

«Pendant ce temps, la police, manquant de preuves suite à la perquisition des biens de Michael et aux entretiens avec les témoins, a émis un mandat pour une fouille corporelle complète de Michael. Le 20 décembre, ils l’ont soumis à une fouille à nu humiliante. La police a photographié et filmé ses organes génitaux et ses fesses».

L’effet sur la santé de MJ a été dévastateur. Mais il s’est battu avec son album «HIStory», qui contient la chanson «They don’t care about us». Une autre chanson, «Tabloid Junkie», traite de la manipulation des médias. Elle mentionne l’assassinat de JFK, et la façon dont la presse a «mutilé» l’image de JFK après son assassinat, et l’a «ressuscité» sous les traits d’un play-boy stupide. Michael dit que la vérité se trouvait sur le grassy knoll, et indique clairement que plusieurs tireurs ont abattu JFK en raison de la menace qu’il représentait pour les détenteurs du pouvoir.

Bien que toutes les accusations de pédophilie à l’encontre de MJ aient finalement été abandonnées, les médias ont continué à le harceler jusqu’en 2000.

En 2003 a été diffusé le documentaire «Living with Michael Jackson», réalisé par le Pakistano-britannique Martin Bashir, qui a passé plusieurs mois avec MJ dans son ranch de Neverland, en Californie. En éditant et tronquant les propos de MJ, le film insinue que celui-ci partageait son lit avec des enfants, alors qu’il a clairement déclaré dans l’interview complète qu’il ne dormait jamais dans son lit lorsqu’il laissait les enfants l’utiliser. Sur la base de cette présentation tordue de la relation de MJ avec les enfants, un enfant de treize ans apparaissant dans le film, Gavin Arvizo, a été poussé par ses parents à accuser MJ d’attouchements. Il était représenté par les avocats juifs William Dickerman et Larry Feldman, qui ont fait appel aux services du psychologue juif Stanley Katz. Le procès a commencé début 2005 et a duré cinq mois. Monika Wiesner écrit :

«Dans des circonstances normales, ce procès n’aurait jamais dû avoir lieu. … Les Arvizos n’avaient qu’une crédibilité minimale et avaient l’habitude de se faire payer par des célébrités et d’intenter des procès douteux. Il n’y avait aucune preuve à l’appui de leurs affirmations. Il n’y avait pas de témoignages concordants crédibles ni de preuves matérielles. De nombreux témoins de l’accusation étaient des personnes aux antécédents très douteux – des personnes qui avaient vendu des histoires aux tabloïds contre rémunération et des personnes que Michael Jackson avait poursuivies avec succès. Pourtant, pendant cinq mois et les deux années qui ont précédé (après la diffusion du documentaire de Bashir), la presse a largement parlé de ces allégations comme s’il s’agissait de faits, comme s’il existait des preuves massives pour les étayer. Ils ont fait vivre un enfer à Michael Jackson et ont sali sa réputation à chaque fois qu’ils en ont eu l’occasion. Même si les allégations étaient manifestement absurdes, Michael a dû affronter pendant deux ans la perspective de passer le reste de sa vie en prison. La façon dont il a été traité était cruelle et criminelle. Mais le jury a vu clair dans tout cela. Il a résisté à la pression massive des médias et a acquitté Michael Jackson de tous les chefs d’accusation».

Le procès et le harcèlement médiatique eurent de graves répercussions sur MJ, dont la santé physique et mentale s’est détériorée. Je suppose que vous connaissez la suite de l’histoire.

Est-il excessif de dire qu’il s’agit de l’histoire d’un homme bon détruit par une cabale d’hommes puissants liés par une loyauté occulte, ceux que MJ a identifié dans ses paroles : «Jew me, sue me … Kick me, kike me» ? Mais pourquoi donc ? En fin de compte, je pense que la meilleure explication est qu’il s’agissait d’une démonstration de puissance : ce pouvoir a prouvé qu’il régnait en maître sur l’industrie du divertissement et que personne ne pouvait le défier sans en payer le prix fort. Tuer le King of Pop était probablement, pour eux, un défi de la même ampleur que de tuer en plein jour le président des États-Unis qui leur avait résisté.

Il est intéressant de se souvenir de cette histoire, celle d’un innocent accusé de pédophilie, alors que remonte aujourd’hui l’histoire d’un véritable monstre, un rappeur à l’influence détestable, dont la carrière de vrai pédophile et maître-chanteur semble avoir fait l’objet de protection de la part des médias et de la justice.

Peut-être qu’au fond Michael Jackson a simplement été détruit parce que sa bonté était trop contagieuse.

Laurent Guyénot

Source : Reseau International

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