Le colonel Bonneau prend la direction du GIGN

Lundi 1er septembre, le colonel Hubert Bonneau a officiellement pris le commandement du GIGN basée à Versailles-Satory, dans les Yvelines. Interview.

Le colonel Hubert Bonneau commande désormais le GIGN.

Le colonel Hubert Bonneau commande désormais le GIGN. (DR)

Vous venez de prendre la direction du GIGN, une unité d’élite. Comment appréhendez-vous votre mission ?
Le GIGN est le dépositaire de 40 ans d’une histoire exceptionnelle écrite par des hommes et, aujourd’hui des femmes, au cours de missions périlleuses, parfois dans l’ombre, parfois dans la lumière. Elle est faite par ceux qui partent à cinq heures le matin pour lutter contre le grand banditisme, pour maîtriser un forcené ou encore assurer une protection à l’étranger, et qui en permanence sont prêts à s’engager sur une crise majeure. C’est une histoire marquée par des réussites mais aussi des événements tragiques, des personnes blessées, mortes à l’entraînement ou en action. Je suis fier de ces femmes et de ces hommes, fier de commander cette unité dépositaire de tant d’Histoire et de faits d’armes. C’est aussi un honneur que de se voir confier le commandement d’une unité connue et reconnue, dont la réputation a été construite par mes prédécesseurs.
Je reçois donc cette mission avec fierté, honneur mais aussi humilité.

La responsabilité qui vous est confiée est grande. Comment la recevez-vous ?
Nous agissons quand les moyens habituels sont dépassés. Le GIGN est une unité de dernier recours au service de l’État. Ma responsabilité est de maintenir l’unité au niveau d’exigence que nos autorités attendent d’elle. Tout ici est tourné vers l’opérationnel. Il est donc impératif de recruter les bons personnels, de leur fournir les matériels adaptés à la mission, de veiller à la bonne préparation opérationnelle.

Quelles qualités, quelles valeurs souhaitez-vous voir se développer au GIGN ?

Nous recherchons cinq qualités essentielles.
Au départ, la condition physique est indispensable. Nous voulons que les militaires de la gendarmerie qui vont intégrer le groupe possèdent un réel potentiel physique. Il est testé au cours de tests de sélection très exigeants. C’est la première des qualités, celle qui se voit en premier, mais au-delà du physique nous recherchons des valeurs morales qui pour nous sont indispensables  :
– tout d’abord le courage. Courage d’affronter le danger parfois au péril de sa vie.
– la capacité à gérer le stress en situation extrême.
– la capacité d’adaptation. La mission ne se déroule jamais tout à fait comme on l’a planifiée. Les situations sont toujours évolutives et il faut être capable d’initiative pour s’adapter à l’intérieur d’un cadre défini.
– enfin, nous recherchons l’esprit d’équipe. Tout seul, on n’est rien. En opération, c’est le collectif qui fait notre force.
Nous développons aussi la confiance comme valeur essentielle. Il est impossible d’agir si l’équipier n’a pas une totale confiance dans ses camarades, dans ses matériels, dans les procédés mis en œuvre.

Comment le GIGN va-t-il faire face aux menaces terroristes qui se développent et se diversifient ?
Tout évolue très vite : notre environnement évolue, les matériaux, les modes opératoires de nos adversaires évoluent sans cesse. C’est au GIGN de s’adapter.
Nous avons la chance de disposer de structures adaptées qui nous permettent d’analyser les crises au plan international, de pouvoir échanger régulièrement avec les unités étrangères. Nous disposons également d’une cellule de recherche et développement qui, en relation très étroite avec le monde industriel, nous permet de développer des  projets innovants pour faire face aux défis que nous imposent toutes ces évolutions.

Bio express

Hubert Bonneau a 47 ans. Originaire de Brest, il est marié et père de trois enfants. Militaire de carrière, il est entré à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr-Coëtquidan en 1986, dont il est sorti diplômé en 1989.
Son premier poste de commandement a été celui d’un peloton à l’escadron de Luçon, en Vendée, en 1990. L’année suivante, il rejoint Versailles-Satory en tant qu’officier adjoint à l’escadron parachutiste d’intervention de la gendarmerie. Il en prend le commandement en 1995.
L’année 1998 marque son départ pour la Polynésie française où il dirige la compagnie de Papeete. Il revient dans l’Hexagone en 2001 pour devenir instructeur à l’Ecole des officiers de la gendarmerie nationale à Melun (Seine-et-Marne).
Après son passage à l’école de guerre, à Paris, Hubert Bonneau prend la direction de Rennes (Ille-et-Vilaine) pour diriger la section de recherches, entre 2004 et 2007. À compter de cette année-là, c’est dans le sud qu’il œuvre à la tête du groupement de gendarmerie départementale de la Corse du sud.
En 2011, il intègre le Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN). Lundi 1er septembre, il en a officiellement pris la direction, au grade de colonel.
Au cours de sa carrière, Hubert Bonneau a reçu la médaille d’argent de la défense nationale (1997). Il a été fait chevalier de l’ordre national du Mérite (2003) et chevalier de la Légion d’honneur (2007).

Source : Les Nouvelles.fr

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