Le ciel s’éclaircit sur l’avenir de la BA 102

Le site de la BA 102 intéresse la gendarmerie, notamment pour son emplacement et l’emprise disponible. Photo archives Philippe Bruchot

Le site de la BA 102 intéresse la gendarmerie, notamment pour son emplacement et l’emprise disponible. Photo archives Philippe Bruchot

La base aérienne 102 « Guynemer » de Dijon-Longvic-Ouges fermera bien ses portes à l’été 2016. Mais son avenir semble se dessiner avec de nouvelles arrivées.

Rien ne filtre du comité de site (voir encadré), qui se réunit périodiquement pour tenter de revitaliser la zone et ses installations, depuis l’annonce de la fermeture de la BA 102, à la mi-octobre 2014. Et pourtant, ils sont nombreux à travailler à l’avenir de la plus glorieuse des bases aériennes françaises, vouée à la fermeture à l’été 2016. Et leur travail commence à porter ses fruits : on sait déjà que la société canadienne Lavalin a repris la gestion de l’aéroport Dijon-Bourgogne, que les avions biplaces Albatros de la patrouille Breitling Jet Team resteront à Longvic, comme le bureau des archives et des réserves de l’armée de l’air et la section aérienne de la gendarmerie, qu’une entreprise y a installé un centre de formation au pilotage des drones, que l’hélicoptère du Samu y est désormais basé, que plusieurs autres sociétés sont en contact pour envisager elles aussi une installation…

Mais la nouvelle la plus importante depuis le début des travaux du comité de site pourrait bien venir… des armées. Et plus précisément de la gendarmerie nationale.

Le commandement des écoles de la gendarmerie, aujourd’hui installé à Rochefort, en Charente-Maritime, pourrait bien déménager dans les locaux laissés libres par le commandement des forces aériennes qui part à Bordeaux (et pour l’arrivée duquel 20 millions d’euros avaient été investis à Dijon).

Le commandement des écoles de la gendarmerie, à la tête duquel se trouve le général de corps d’armée Alain Giorgis, a pour mission la coordination et l’action de l’ensemble des écoles de formation et centres d’instruction de la gendarmerie. Il prépare également les documents pédagogiques.

Si son arrivée se confirme, ce commandement fera venir dans l’agglomération dijonnaise une centaine de personnes. Et si le centre national de formation des corps de soutien administratif et technique, adossé à la direction des écoles, quitte lui aussi Rochefort pour le site de la BA 102, cela représentera 200 arrivées supplémentaires, et 700 stagiaires par an. Ce qui serait une vraie bonne nouvelle pour le site de Dijon-Longvic-Ouges.

Par ailleurs, la gendarmerie nationale envisagerait également de faire déménager à Longvic son centre national d’instruction cynophile, installé depuis 1945 à Gramat, dans le Lot, ainsi que le groupe national d’investigation cynophile, spécialisé dans la recherche de restes humains, de traces de sang humain et de produits accélérateurs d’incendie.

Le centre d’instruction de Gramat, qui a en charge le recrutement, le débourrage et le suivi médical des chiens, la constitution des équipes cynophiles et le dressage initial, la formation théorique et pratique des maîtres de chien, le contrôle technique des équipes opérationnelles et la formation continue des instructeurs, accueille 350 stagiaires chaque année, et regroupe environ 250 chiens. Il assure également la formation de délégations étrangères, et organise des stages à la carte pour des unités spécialisées, comme le GIGN.

L’arrivée du commandement des écoles et du centre d’instruction des équipes cynophiles pourrait être officiellement annoncée avant l’été. Pour l’heure, rien ne filtre. Le colonel Pierre Réal, qui commande la BA 102 et participe activement aux réunions du comité de site, refuse de commenter ou de confirmer ces informations, expliquant simplement que « les gens travaillent au sein du comité de site. Bien sûr, les choses évoluent, il y a des projets, et nous les suivons, nous tentons de les accompagner. Mais une multitude d’éléments entrent en ligne de compte avant une prise de décision, quelle qu’elle soit, d’où qu’elle vienne. Et il est hors de question de perturber le processus par des effets d’annonces anticipées. »

Plusieurs éléments plaident en faveur de la BA 102, au plus haut niveau de la gendarmerie nationale, à Paris : Rochefort et Gramat sont quelque peu excentrés, beaucoup plus difficiles d’accès que Dijon, qui dispose d’une gare TGV, d’un aéroport, et se situe près de l’un des plus importants nœuds autoroutiers français. Y installer le commandement des écoles et le centre d’instruction cynophile représenterait un gain de temps (et d’argent) énormes en déplacements pour les centaines de stagiaires concernés. S’y ajoute le fait que les installations sont déjà bâties (et neuves pour celles du commandement des forces aériennes), et que l’emprise disponible est très conséquente, parfaitement adaptée à la formation des équipes cynophiles.

En face, il y a l’histoire (70 ans d’implantation à Gramat pour le centre d’instruction des maîtres de chiens, ce n’est pas rien !) et les résistances locales : les élus du Lot et de Charente-Maritime ont certainement des arguments à faire valoir pour conserver leurs unités.

Quoi qu’il en soit, pour l’heure, même si les sourires se font très discrets, tous les voyants semblent au vert pour ces deux implantations d’importance au bord des pistes de la base aérienne.

Source : Bien Public

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