L’automobiliste qui faisait  » le djihad  »

Qu’est-ce que tu me fais ch… Moi je fais le djihad. Je vais te faire la peau. Le gendarme du Psig ne s’attendait sans doute pas à cette remarque en interpellant ce soir du 2 novembre 2014, à Niort, l’automobiliste qui s’était « payé » un terre-plein, puis avait pris la fuite avec deux pneus de sa voiture crevés.

Pour outrage par paroles et menaces, Enrique comparaissait mardi devant le tribunal correctionnel de Niort. Ce soir-là, il a bu en sortant de son travail (1mg/l d’air expiré relevé). Et puis en arrivant sur Niort, il y a eu cet accident matériel ; cette voiture de gendarmerie banalisée qui est venue se garer derrière lui, gyrophare allumé, ces gendarmes qui lui demandent ses papiers et sur lesquels il aurait plus tard tenté de foncer. Il dit ne se souvenir de rien, ou pas grand-chose.
Pourquoi cette fuite ? lui demande le président Abram. « J’ai paniqué. Quand je bois je fais des black-out. Je ne voulais pas écraser le gendarme. » « Je croyais que vous ne vous souveniez de rien », lui rétorque le président. « Et cette histoire de djihad ? », « Une discussion d’alcoolique, Monsieur le Président ». « Et le défaut de permis de conduire ? » « J’étais persuadé d’avoir le droit de conduire avec mon permis de conduire portugais, Monsieur le Président. »
L’adjudant de gendarmerie qui dirigeait ce soir-là la patrouille est venu apporter sa version des faits. Parle de la course-poursuite, « même si on savait qu’avec deux pneus crevés, il n’irait pas bien loin ». D’un pistolet à impulsion électrique qu’il a fallu sortir. D’un individu de plus en plus menaçant. Et finalement de la maîtrise au sol du prévenu.

Déjà de nombreuses condamnations

« Je me suis tout de suite rendu compte que j’avais fait une bêtise », affirme ce dernier à la barre. « La preuve, j’ai renoncé à porter plainte pour le bras qu’on m’a cassé. »
Les nombreuses condamnations pour outrage à son casier ne plaident pas en faveur d’Enrique. « Il y a un vrai malaise dans vos relations avec l’autorité. On ne peut mettre en jeu la sécurité des forces de l’ordre », relève le procureur Jean-François Héry, avant de requérir 8 mois de prison dont 4 avec sursis et obligation de soins.
Pour Me Bremaud, son avocate, « le vrai problème c’est l’alcool. Tout est mis en place pour qu’il s’en sorte. Il est inséré et ne demande qu’à poursuivre son contrat de travail ».
Le tribunal suivra les réquisitions du procureur, assortissant le sursis d’une mise à l’épreuve de 24 mois.

Source : La Nouvelle République

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