L’Association de Défense des Droits des Militaires – Aide aux victimes (Adefdromil) réduit son activité
(Sur la photo : a gauche Michel BAVOIL, à droite Jacques BESSY)
le 29 avril 2019
Depuis sa création en 2001 par le capitaine Michel Bavoil, l’Adefdromil a contribué à défendre la condition militaire en général et à aider individuellement beaucoup de militaires en activité de service ou qui venaient de quitter récemment l’uniforme.
Pour ne pas encourir le reproche de nous complaire dans l’autosatisfaction, nous nous abstiendrons de dresser une liste des victoires parfois modestes remportées face au conservatisme gouvernemental et parlementaire, face à la machine administrative sans conscience et face à une hiérarchie dépourvue d’imagination.
Il faudrait dans le même temps, par honnêteté, exposer nos échecs, nos frustrations, et souvent notre écœurement face à la mauvaise foi, à l’incompétence, voire à la couardise des chefs, des gestionnaires de ressources humaines et aussi des militaires eux-mêmes.
En 18 années d’exercice, nous avons tout de même le sentiment d’avoir fait évoluer un peu l’institution militaire en faisant notamment reconnaître le droit d’association et en contribuant à faire interdire toute forme de harcèlement dans les armées. Mais ces droits et garanties sont encore loin d’être pleinement opérationnels. Il appartient donc aux nouvelles générations de les mettre en œuvre et de les faire progresser.
Il appartiendra également aux gouvernants de faire évoluer, au besoin sous le contrôle de la CEDH, le statut des étrangers issus de pays n’appartenant pas à l’Union Européenne, qui servent au sein de la Légion étrangère, après un recrutement opaque, sous de fausses identités imposées, sans titre de séjour autorisant le travail, qui paient néanmoins l’impôt sur le revenu et peuvent devenir sans papiers à l’issue de leur contrat. Il faut oublier le mythe soigneusement entretenu et adapter le statut aux exigences éthiques et légales des temps modernes. Vaste programme !
Il reste que l’Adefdromil n’a fonctionné que grâce au dévouement et au bénévolat de quelques-uns qui ont sacrifié beaucoup de leur temps à écouter et à conseiller. Il s’agit d’abord du fondateur de l’association, Michel Bavoil et plus modestement de moi-même.
Bien sûr, nous sommes conscients de nos limites. Ainsi, nous ne sommes pas parvenus à trouver de dignes successeurs parmi les APNM (associations professionnelles nationales de militaires) que nous avons contribué à faire créer. Il est vrai que le système est tellement verrouillé que ces associations ne peuvent raisonnablement tenir le rôle imparti par la loi. De même, nos actions de communication et de lobbying n’ont pas permis de créer à la fois un réseau de parlementaires intéressés par la condition des militaires et une prise de conscience du peu de respect des droits des personnes au sein des armées.
Aujourd’hui, nous souhaitons légitimement alléger nos engagements bénévoles.
C’est ainsi que lors de l’assemblée générale qui s’est tenue début décembre 2018, nous avons décidé de ne plus traiter les dossiers individuels. Certes, nous répondons encore aux demandes les plus sensibles adressées par courriel. Mais désormais, les militaires doivent, en cas de difficulté, de situation conflictuelle, s’adresser d’abord aux nombreux services dépendant du ministère : hiérarchie, services sociaux, inspecteurs généraux et médiateurs, commission des recours des militaires, etc. Ils ne doivent pas hésiter non plus à consulter les avocats spécialisés.
Le nouveau Guide publié aux Editions du Puits fleuri en novembre 2018 contient à cet égard de multiples informations utiles.
Simultanément, nous allons transmettre la gestion de notre site, qui reçoit 12 à 13 000 visites en moyenne par semaine, au cabinet d’avocats MDMH qui nous a soutenu depuis de nombreuses années et dont l’engagement dans la défense des droits des militaires est remarquable.
Sans doute, le site va-t-il évoluer, mais l’esprit va rester : le droit, tout le droit et rien que le droit !
Nous savons que le site, dans les mains de Maître Elodie Maumont et de Maître Aïda Moumni, en lesquelles nous avons toute confiance, va continuer son œuvre d’information au profit de la communauté militaire.
Pour autant, l’Adefdromil ne va pas disparaître, car notre œuvre n’est pas terminée.
D’une part, nous attendons le résultat d’une requête devant la CEDH qui pourrait mener à une nouvelle condamnation de notre cher pays de la déclaration des droits de l’homme.
D’autre part, nous pouvons toujours espérer qu’un militaire inspiré relève le flambeau et souhaite un jour relancer les actions de l’association.
Jacques BESSY
Président de l’Adefdromil – Aide aux victimes
Michel BAVOIL
Vice-président et fondateur
NB.
Les pages Facebook de l’association vont rester actives et seront gérées par nos soins.
De même, les trois adresses courriel resteront opérationnelles et permettront de nous contacter :
Pour accéder à MDMH cliquez sur l’image
L’association Professionnelle Gendarmerie (APG) remercie très vivement l’ADEFDROMIL (Association de Défense des Droits des Militaires), son vice-président fondateur Michel BAVOIL, son président actuel Jacques BESSY, pour leurs actions au service de la défense des droits de tous les militaires.
Il est utile de rappeler, qu’en 18 ans d’exercice, c’est l’ ADEFDROMIL, précurseur en droits des militaires, qui a obtenu en 2014 jugement de la CEDH, accordant à l’ensemble des militaires Français le droit à créer des Association Professionnelle Nationale de Militaires (APNM).
L’ensemble des APNM, qui se sont constituées depuis, doivent ce début de liberté au capitaine (e.r.) Michel BAVOIL et au colonel (e.r.) Jacques BESSY.
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