Lasers sur les avions : la traque des gendarmes contre les nouveaux snipers

La gendarmerie des transports aériens a récupéré le stylo laser utilisé fin août./ Photo DDM.

La gendarmerie des transports aériens a récupéré le stylo laser utilisé fin août./ Photo DDM.

La gendarmerie des transports aériens de Toulouse mène une traque sans relâche contre les utilisateurs de stylos laser qui aveuglent les pilotes d’avion. Un homme a été arrêté dernièrement en Tarn-et-Garonne.

Certains l’utilisent pour s’amuser. Mais ils ignorent que ce petit objet de 10 cm de long, loin d’être un jouet, peut s’avérer extrêmement dangereux. La gendarmerie des transports aériens (GTA) de Toulouse mène une traque sans relâche contre les utilisateurs de ces stylos laser dont le faisceau lumineux pointé en direction des aéronefs peut aveugler les pilotes et avoir des effets désastreux. Le 27 août, en pleine nuit, au-dessus de la commune de Savenès (Tarn-et-Garonne), la police aéronautique a été la nouvelle cible d’un individu dont le «jeu» consistait à viser l’avion de la police aux frontières. Le 2 septembre, les gendarmes ont interpellé le suspect à son domicile, un homme de 29 ans qui devra s’expliquer devant le tribunal correctionnel de Montauban, le 2 novembre, pour entrave à la navigation aérienne, détention et utilisation d’appareil laser spécifique. Entre Verdun-sur-Garonne et l’aéroport de Toulouse-Blagnac, des pilotes d’avion avaient signalé la présence de ces fameux faisceaux aveuglants. Le stylo laser saisi a été expertisé dans un laboratoire militaire. Il s’agit d’un appareil de classe 2, d’une portée lumineuse d’au moins 800 mètres, en plein jour, et de plus d’1 kilomètre la nuit. Ces stylos sont généralement fabriqués en Asie. Utilisés en astronomie ou par des conférenciers, ces objets cylindriques, lorsqu’ils sont détournés de leur usage, peuvent envoyer leur propriétaire tout droit devant les tribunaux. Pour les victimes, le risque de perdre la rétine à la suite d’une exposition prolongée est bien réel. Selon les modèles, le pointeur laser peut faire l’effet d’un flash photographique reçu en plein œil. «Ces lasers sont souvent utilisés par méconnaissance, sans savoir le degré de dangerosité et les risques judiciaires encourus», résume le commandant de la GTA, Michel Entringer. Le phénomène de ces tirs s’est amplifié au fil des ans. En 2012, 56 utilisations de ces stylos laser ont été recensées par les gendarmes, essentiellement à Toulouse. Et depuis 2011, les gendarmes ont procédé à trois interpellations menant une véritable traque contre ces «snipers» au stylo. En septembre 2012, ils ont délogé un adolescent de 13 ans, entre Toulouse et Colomiers dont le jeu consistait à aveugler les pilotes d’avion lors des phases d’atterrissage, à Blagnac. En France, ce sont 584 tirs de laser qui ont été signalés en 2012, autour des différents aéroports de l’Hexagone.


Durcissement de la loi

Pour lutter efficacement contre l’utilisation détournée de ces pointeurs laser, la réglementation s’est durcie. Un délit a été créé dans le cadre de la Loppsi 2 en 2010. Il est entré en vigueur le 1er juillet selon les termes suivants : «Le fait d’acheter, de détenir ou d’utiliser des appareils à laser de classe supérieure à 2 et non destinés à un usage spécifique autorisé, est constitutif d’un délit puni de 6 mois d’emprisonnement et 7 500 € d’amende….» La commission électrotechnique internationale a classé les pointeurs laser en 5 catégories. Au-dessus de 2, ils sont considérés comme dangereux.

Frédéric Abéla

Source : La Dépêche

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