L’arrêté illégal comme unique solution
Il nous avait dit repartir sur le terrain pour renouer le contact, à n’en pas douter après presque un mois de cet exercice, c’est un échec. Non seulement le dialogue ne reprend pas, mais en plus Macron ne peut plus sortir qu’entouré d’une escouade de CRS, obéissant à des ordres illégaux. Le monarque ne se déplace plus sans un arrêté pris par ses préfets, sur une base déjà annulée par la justice administrative, mais ils insistent. Pourquoi s’en priveraient-ils ? Ils sont tout puissants, à l’image de Macron qu’ils protègent de tout, même de son ombre. Faire jouer le prétexte anti-terroriste contre des casseroles, rebaptisées pudiquement « dispositifs sonores amplificateurs de sons » est d’un ridicule navrant, mais c’est aussi la manifestation d’une volonté de sortir de l’État de droit et de conforter la dictature, dans laquelle nous sommes, à l’évidence.
Nous ne pouvions plus avoir confiance en un exécutif menteur et manipulateur, voilà que même l’administration n’est plus source de sécurité juridique. Il y a d’abord le côté pathétique de la mesure, tout une symbolique de la détresse dans laquelle est le pouvoir. Le constat est affligeant, les Préfets, nommés par le pouvoir se démènent comme des beaux diables pour tenter de rendre les déplacements de leur maître, moins désagréables… Eux non plus n’ont rien compris, ces excès ont au moins le mérite de dévoiler les carences et déviances de la fonction. Mitterrand avait modifié le statut pour permettre à ses petits copains de devenir préfets, on voit le résultat aujourd’hui. Macron a fait la même chose avec le corps diplomatique et nous aurons les mêmes incompétents. Il est clair à présent que la nomination de hauts fonctionnaires par le pouvoir, n’est pas un gage d’impartialité ni de qualité, mais bien la volonté d’avoir un personnel obéissant, pour appliquer sans réfléchir les ordres venus d’en haut.
Plus inquiétante est la dérive que prennent ces hauts fonctionnaires, manifestement aux abois, pour enfreindre systématiquement une loi qu’ils sont censés appliquer et faire appliquer. Que vaut un pays dont les principaux acteurs violent en toute impunité les décisions de justice, sans être redevables de quoi que ce soit, si ce n’est se faire symboliquement tirer l’oreille par le juge administratif ? Que représente une police qui ne peut plus ignorer que des arrêtés pris trop tardivement et impliquant des mesures illicites se fait un devoir d’appliquer tout de même ? Ce pays est devenu arbitraire, il y a bien une vague norme commune que les puissants s’exercent à faire durement respecter pour le manant, mais dont ils s’exonèrent quotidiennement afin d’assurer la liberté de leurs mouvements. L’histoire est sans fin, l’arrêté est jugé illégal à posteriori, mais les contrôles et les restrictions ont déjà eu lieu, et qu’à cela ne tienne, le lendemain un autre préfet recommence. Macron entraîne dans sa folie tout ce qui faisait la fierté de notre pays. Il n’y a plus une seule institution capable de demeurer souveraine dans son fonctionnement, ni même clairvoyante et respectueuse des règles de droit basique. C’est d’autant plus préoccupant qu’aucun rouage ne peut arrêter cet engrenage infernal, qui consiste à toujours plus d’aberration. Jusqu’où iront ces fonctionnaires pour plaire à leur maître et lui assurer des déplacements sereins ? Ne leur vient-il pas à l’esprit que l’homme, détesté par plus de 70% de la population ne récolte que le fruit de ce qu’il a semé, et que ce n’est pas à l’administration de trouver des parades, qui plus est illégales, pour empêcher que la colère ne s’exprime ouvertement.
Dans le concert des nations dites démocratiques, la France doit être déclassée, elle n’y a plus sa place, et ce ne sont pas les éléments de langage de la Macronie, qui s’égosille pour tenter de prouver le contraire, qui changeront quelque chose. Une justice qui classe sans suite systématiquement toutes les affaires impliquant un membre de la Macronie, dernière en date l’affaire Kholer, une administration qui prend des arrêtés qu’elle sait illégaux et une police qui les exécute, voilà assez de preuves pour que notre pays ne puisse plus être considéré comme une démocratie. Le pire dans ce constat c’est de voir que cette situation, digne du régime de Vichy, convient parfaitement à nos députés, qui laissent en place un homme dont les agissements sont ceux d’un tyran.
Dans de telles conditions l’apaisement n’est pas pour demain. Au fait pour samedi prochain, au stade de France, le préfet va –t-il interdire les sifflets ? Ou mieux, les spectateurs ? Allez un petit effort, au royaume de la folie rien n’est impossible, rien n’est blâmable, tout semble normal. « Quand le bêtise gouverne, l’intelligence est un délit. » Henry De Montherlant
Par Gilles La-Carbona : secrétaire national du RPF,
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