L’Armée de terre au chevet de ses soldats blessés
Ce samedi marque la 2e édition de la Journée nationale des blessés de l’Armée de terre. Selon les derniers chiffres, 218 soldats ont été blessés en service en 2016.
Brevets pour des médicaments essentiels, prothèses bioniques, et bientôt utilisation de la réalité virtuelle pour aider les blessés à réguler leurs émotions : autant de moyens développés par le service médical des Armées pour venir en aide aux blessés de guerre. Meurtris dans leur chair et dans leur esprit, ils rencontrent également beaucoup de difficultés une fois rentrés chez eux, d’où l’importance de leurs familles qui représentent un socle fondamental dans tout processus de guérison.
Les blessures sont bien entendu physiques. En 2016, 218 militaires de l’Armée de le terre ont été blessés en service. Mais ces blessures sont aussi psychologiques, et sont appelées dans ce cas l’ESPT (état de stress post-traumatique). La confrontation directe d’un être humain à un événement violent et à la mort peut en effet avoir des conséquences sur le psychisme. Pour désigner ce phénomène de traumatisme psychique, il existe aujourd’hui plusieurs termes PTSD (Post traumatic stress disorder), SPT (syndrome psycho traumatique), et ESPT.
Pour cette deuxième édition, c’est Emmanuel Macron qui va présider la journée nationale des blessés de l’armée de Terre. Il rencontrera notamment des soldats blessés en Afghanistan.
De nombreux acteurs interviennent dans le soutien des blessés de l’armée de Terre, à commencer par le régiment, par l’intermédiaire du chef de corps, du bureau environnement humain, des présidents de catégorie, de l’assistante sociale ou encore du médecin de l’unité. Des acteurs institutionnels variés accompagnent également le blessé sur les aspects santé (service de santé des armées), psychologique (Cellule d’intervention et de soutien psychologique de l’armée de Terre), administratif (Direction des ressources humaines de l’armée de Terre), financier et social. Le soutien associatif implique un grand nombre d’associations et de partenaires. Ce réseau intervient pour prolonger la prise en compte l’action de l’État, de l’institution militaire, des assurances et des mutuelles, y compris sur le plan financier
Le médecin militaire, premier interlocuteur
Dans 55 centres des Armées partout en France, un médecin militaire est le premier à contacter au retour. Le premier interlocuteur est le médecin d’unité.Présent dans l’un des 55 centres médicaux des armées (CMA), au plus près du combattant, il suit médicalement les militaires régulièrement, tout au long de leur carrière.
Un numéro de téléphone
Ces familles doivent pouvoir bénéficier d’une attention particulière : Ecoute Défense est l’un des dispositifs à leur disposition.Un numéro de téléphone gratuit, le 08 08 800 321, mis en place en 2015 et destiné à tous ceux qui sont confrontés à la difficulté d’exprimer leur souffrance ou sont témoins de la souffrance d’une personne de leur entourage. L’accueil téléphonique est assuré à tour de rôle par des psychologues du Service de santé des armées.
Les solutions alternatives
L’Afghanistan : 89 morts et 700 blessés dont bon nombre sont revenus avec un syndrome de stress post traumatique.
Jul est infirmière militaire dans la marine et a vu ces premiers militaires français revenir traumatisés dont son ami Martin en 2006.
Je suis tombée de l’armoire. J’ai vu des jeunes de mon âge complètement cassés dans leur tête qui faisaient des trucs qu’on n’avait jamais vu! Ils se cachaient sous les lits, ils appelaient leur maman à 3h du matin.
Bouleversée, elle décide alors de chercher des solutions alternatives avec l’accord du médecin chef. Elle se lance dans la sophrologie depuis dix ans, Jul a pris en charge plusieurs dizaines de patients avec des résultats très encourageants au bout de quelques mois seulement.
La sophrologie corrige la sensation de membre fantôme. Ça corrige des phobies, le fait de sursauter quand une porte claque, de pleurer à certains bruits. On peut changer les images, et modifier l’histoire pour qu’elle devienne supportable.
Jule vient de publier son témoignage dans un livre « Infirmière militaire, maman, moi Mitha » aux Editions LC
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