La révolution dans le marais
Par WD
Les grenouilles veulent apparemment prendre le pouvoir sur les crapauds. Alors que le marais est menacé d’assèchement, donc de disparaître, les grenouilles chamboulent le monde des batraciens. Elles ne fondent pas leurs revendications sur le thème principal qui est « Le marais est en danger », mais sur leur position supposée de souffre-douleur, de victime, de cible privilégiée par leurs homologues mâles. Elles n’apportent rien de pertinent au drame central. Elles dévient la priorité protectionniste de la communauté en la faisant focaliser sur ce thème très secondaire car non généralisé heureusement. Dans les épreuves qui les attendent, ces croassements sont hors de propos.
C’est ce qui se passe chez les LFI et le thème déborde dans d’autres formations gauchistes. Est-ce qu’à droite les hommes sont plus respectueux des femmes qu’à gauche vu que ce phénomène ne touche essentiellement que cette fragmentation politique ? Il est sûr que les affaires comportementales qui sont de l’ordre des affaires privées sont extirpées de ce champ pour les épandre dans la sphère publique. Quand on touche le monde fragile politique avec des thèmes isolés et anecdotiques, les conséquences sont désastreuses. Si une torgnole infligée à une femme n’est pas un geste chevaleresque, elle n’est pas un acte de mise en danger de l’intégrité physique. Si tous les hommes devaient faire scandale à chaque gifle qu’ils reçoivent des femmes, les tribunaux seraient bondés.
Dans ce débat, on ne parle jamais de la justification de la mandale. Est-elle légitime ? Souvent un soufflet calme l’hystérie, l’arrogance outrancière, les invectives frelatées et toute sorte de conflits où la subjectivité est portée à son paroxysme. C’est arrêt sur image du délire en cours, ça calme le jeu. Par ailleurs, pour des raisons cabalistiques, on veut nous faire croire qu’une gifle est un féminicide.
Dans le cadre LFI, on a bien compris que le personnel féminin utilise le truc pour évincer les hommes qui gênent leur ascension, surtout depuis que Mélenchon a dit vouloir jeter l’éponge politique. On aimerait les voir prendre les commandes pour des pertinences, des analyses probantes avec un réel charisme. On est loin du compte. Le monde s’embrase et au lieu d’apporter leur pierre de l’intelligence dans la folie générale, elles s’enlisent dans des débats de maternelle. Au seuil de la 3ème guerre mondiale, le climat dévirilisant de notre société n’est pas opportun. On est pas sûr que ce personnel politique est conscient de la tournure civilisationnelle actuelle. Sortir de Sciences po avec un regretté Descoings comme manager général n’est pas de bonne augure pour la pertinence. Il faut bien faire avec, hélas !
Remplacer Mélenchon n’est pas simple. Le vouloir est une chose, le faire judicieusement une autre. Que l’on exècre ou pas le personnage, il faut lui reconnaître qu’il est charismatique avec une certaine culture, une évidente intelligence et un sens tactique patent. S’il n’était pas investi de ces qualités, il n’enfumerait pas ses troupes depuis des décennies. Pour remplacer cette pièce maîtresse, il faut donc apposer les mêmes capacités, les mêmes compétences, la même autorité. Pour devenir le prochain chef, le prochain phare d’une certaine gauche, il faudra que le postulant démontre sa supériorité analytique. Il faudra qu’il étale sa vision stratégique bien au-delà des registres sociétaux actuels qui fleurent bon la décrépitude. Il faudra par le verbe et surtout par l’acte qu’il a une vision du monde non entravée par les dogmes congestionnant du parti ou par les thèmes majeurs de son obédience. Être insoumis n’est pas baisser le genou en implorant le pardon pour des actes qu’on n’a pas commis envers des gens qui ne les ont pas subi. C’est se révolter contre les oppressions de toute sorte proférées par des dirigeants peu scrupuleux à tous les niveaux. Il y a pourtant matière pour s’insurger, mais on ne voit guère se profiler une ombre portant en son cœur les attentes réelles du peuple de ce pays.
Faire de la politique, ce n’est pas faire que de la communication. Ce n’est pas que surfer sur les vaguelettes de la tendance sociétale du moment. C’est scruter l’horizon depuis les côtes et prévenir et proposer des solutions face au tsunami géopolitique qui arrive. Il est temps d’arrêter d’élucubrer sur le sexe des anges et de voir les vrais problèmes à nos portes.
Est-ce que ces affaires de gifles privées sont de la même importance sociétale que les vociférations bellicistes de Macron et de Van der Layen ? Remettons les choses à leurs places. Une claque n’est rien sinon un camouflet à son égo. Elle est insignifiante face à notre imminent avenir où les pleurs seront basés sur la faim, le froid, la misère. Qu’est-ce qu’on a à faire de la bouffe qu’a pris Sandy par Brian il y a un jour, un mois, un an, une décennie ? Par contre, la promesse de notre paupérisation définitive par nos dirigeants avec la possibilité d’être atomisé est significative. Elle nous interpelle plus que ce bal de la calotte. Les affaires privées qui n’impactent pas notre quotidien, notre avenir économique, notre bien-être sociétal ne devraient pas être portées sous les feux médiatiques. Ce phénomène procède d’un acte de diversion à la Houdini. Dans ce cas précis, ce n’est pas du spectacle, c’est de l’escroquerie morale.
WD
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