La Pologne catholique face à l’Ukraine LGBT
Depuis 2014, Lucien Cerise observe les aspects médiatiques, culturels et psychologiques de la guerre hybride menée par l’OTAN en Ukraine, notamment à travers la progression du « Wokisme » dans ce pays. Il vous propose ci-dessous un commentaire et une traduction d’un article émanant de Pologne, où ce phénomène commence à être perçu et traité avec inquiétude par les médias conservateurs.
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par Lucien Cerise.
Le 13 octobre 2022, le média catholique Polonia Christiana reprenait et commentait un article du site d’informations Do Rzeczy (L’essentiel) sur la progression du LGBT en Ukraine, y compris dans les milieux néo-nazis (bandéristes). Comme je l’ai analysé dans plusieurs publications, l’Ukraine a été entre 2004 et 2014 le théâtre de deux « révolutions colorées » qui ont permis de faire avancer dans ce pays ce que l’on appelle aujourd’hui le Wokisme, soit l’apologie du métissage ethnico-culturel et le LGBT. Les principaux acteurs de cette révolution des mœurs sont la fondation Open Society de George Soros, mais aussi l’OTAN, le bras armé du globalisme, qui milite également pour la « diversité inclusive » et la « société ouverte ». Ainsi, peu après la Révolution Orange de l’hiver 2004-2005, le gouvernement ukrainien commençait à prendre des mesures officielles pour favoriser une immigration de masse non-européenne en Ukraine. Ironie de l’histoire : pour que cette politique de remplacement de population alignée sur les pratiques occidentales s’arrête, il a fallu l’opération militaire russe lancée le 24 février 2022, laquelle a même inversé les flux migratoires en poussant des milliers d’individus d’origine africaine, arabe et asiatique, installés en Ukraine ces dernières années, à quitter ce pays avec le statut de réfugiés de guerre pour remigrer chez eux ou rebondir dans un autre pays d’Europe. Le second volet du Wokisme s’est implanté en Ukraine juste après l’EuroMaïdan, le coup d’État de l’hiver 2013-2014, qui a permis au nouveau pouvoir d’inscrire dans le droit ukrainien tout l’arsenal juridique LGBT, aboutissant au phénomène étrange des « soldats LGBT ». De l’autre côté de la frontière, les Polonais deviennent nerveux et commencent à comprendre ce qui se trame dans le Pandémonium ukrainien voisin, et dans quel enfer il les entraîne avec le régime de Bruxelles (Union européenne + OTAN). Évidemment, ce n’est pas sans quelques précautions oratoires, pour ne pas se faire accuser d’être un « espion russe », mais quelque chose se passe dans l’opinion publique polonaise au-delà des cercles assez restreints d’organisations antimondialistes telles que Falanga, Zmiana ou Konfederacja. Un mouvement de masse anti-guerre est en train de naître, et mieux vaut tard que jamais. Voici donc une traduction de cet article, accompagnée de quelques sources et annexes.
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L’arc-en-ciel bandériste, avant-garde du mondialisme ? La guerre avec la Russie changera-t-elle l’Ukraine sur le front LGBT ?
« Kiev préfère signer un pacte avec la gauche occidentale plutôt que d’être victime de l’impérialisme de Moscou. C’est pourquoi le patriotisme ukrainien prend de plus en plus les couleurs de l’arc-en-ciel. Ainsi que les néo-bandéristes », écrit Maciej Pieczyński dans l’hebdomadaire Do Rzeczy.
Le publiciste souligne qu’une partie de la droite polonaise craint que l’Ukraine, sous l’influence de l’Occident qui la soutient, ne devienne un « poste avancé du mondialisme », un « rempart du gauchisme » sous cette latitude.
De l’avis des milieux cités par l’éditeur, la cause primordiale de la guerre en Ukraine était l’EuroMaïdan, une révolution pour défendre le cours pro-occidental du pays. « Les Ukrainiens sont peut-être la seule nation au monde où des gens sont morts pour l’Union européenne avec le slogan « L’Ukraine en Europe ! » (Україна – це Європа !) sur les lèvres. La Russie a attaqué pour rendre ce parcours impossible. Cela signifie-t-il qu’en Ukraine, il y a une guerre entre, d’une part, l’alliance du mondialisme et du libéralisme de gauche, et, d’autre part, le conservatisme ? Moscou aimerait beaucoup que les conservateurs ukrainiens et occidentaux (y compris polonais) croient en cette vision simpliste », souligne-t-il.
L’auteur de Do Rzeczy nous rappelle que les relations homosexuelles étaient interdites en URSS, et que l’Ukraine a été la première des anciennes républiques soviétiques à lever cette interdiction. Malgré l’adoption par les autorités du pays en 1996 d’une loi fondamentale dans laquelle le mariage était défini comme « l’union d’un homme et d’une femme », on assiste depuis l’EuroMaïdan à un net « virage à gauche » sur cette question en Ukraine, dont la responsabilité incombe notamment à l’ancien président ukrainien Petro Porochenko, qui a « déclaré publiquement qu’il n’avait rien contre une Gay Pride à Kiev ». (…) En réponse à une pétition des opposants au défilé, il a déclaré qu’il partageait leur inquiétude, mais qu’il avait l’intention de construire une société tolérante, démocratique et européenne en Ukraine », rapporte le chroniqueur.
Maciej Pieczyński note qu’au départ, le président Volodymyr Zelensky n’a pas pris de position claire sur l’idéologie LGBT. Cela a changé avec le début de l’invasion russe en Ukraine.
« Alors qu’en Russie la propagande de l’homosexualité est criminalisée, en Ukraine, l’idéologie arc-en-ciel s’infiltre – officieusement, mais néanmoins – jusque dans les rangs de l’armée. Déjà en 2018, une ONG appelée Soldats LGBT a été créée sur le fleuve Dniepr pour apporter un soutien aux soldats non hétérosexuels. Après le 24 février, les médias ont souvent publié des histoires de gays et de lesbiennes en uniforme. D’une part, les soldats homosexuels ont affirmé que, contrairement à l’opinion publique, ils voulaient eux aussi se battre pour leur pays, et d’autre part, ils ont déclaré se défendre contre l’homophobie venant de Russie. Le profil officiel de l’Ukraine sur Instagram a soutenu les gays qui combattent dans l’armée, poursuit l’article de l’hebdomadaire Do Rzeczy.
L’auteur de Do Rzeczy rappelle également qu’au début du mois de juin, la militante LGBT Anastasija Sovchenko a publié une pétition sur le site web du président ukrainien pour la légalisation du soi-disant mariage gay. « Selon la loi, il fallait au moins 25 000 signatures pour qu’elle soit prise en compte. La pétition a été signée par quelque 28 000 personnes. En réponse, M. Zelensky a fait remarquer que la légalisation n’était pas autorisée par la constitution, et que la constitution ne devait pas être modifiée en temps de guerre. Cependant, il a trouvé une autre solution légale. Il a chargé le gouvernement d’étudier la possibilité d’introduire des partenariats civils », rapporte-t-il.
« Le fait est, cependant, que sans les renseignements, les équipements et l’aide financière des États-Unis, de l’OTAN ou de l’UE, cette résistance aurait été vouée à l’échec, et Poutine aurait très probablement atteint les objectifs de l’opération militaire spéciale depuis longtemps. En politique étrangère, rien n’est gratuit. L’Ukraine, qui espère être soutenue par l’Occident et accueillie dans les salons occidentaux, doit montrer qu’elle adhère aux mêmes valeurs européennes que l’Occident. Non seulement la démocratie, mais aussi une compréhension spécifique des droits de l’homme. En revanche, cela ne suscite pas autant d’émotions sur le Dniepr que la question de l’indépendance ou de l’intégrité territoriale. Pour le dire au sens figuré : les Ukrainiens ne renverseront pas Zelenski pour l’introduction des mariages homosexuels, mais ils le feront certainement pour avoir cédé à la Russie. Donc, si le premier s’avère être une condition préalable au soutien occidental, alors le choix sera évident », souligne Maciej Pieczyński. »
source : Culture & Racines
Source : Reseau International
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