La polémique enfle après l’interpellation de deux journalistes
Deux journalistes ont été interpellés ce week-end à Val-des-Près alors qu’ils effectuaient un reportage sur les migrants qui traversent la frontière via le col de l’Echelle. C’est le quotidien suisse Le Temps qui le révèle. Une de ses journalistes se trouvait dans une voiture conduite par un habitant du Briançonnais, suivie d’une seconde voiture où un journaliste français de la radio France Culture avait pris place comme passager. Dans le col, les voitures se sont arrêtées pour prendre en charge quatre migrants « transis de froid » selon le journal suisse. A Val-des-Prés, les deux voitures ont été arrêtées par la gendarmerie. Les quatre migrants ont été embarqués par les militaires.
La reporter suisse s’est quant à elle retrouvée convoquée en gendarmerie pour une audition de deux heures qui scandalise son journal. « Les gendarmes m’ont interrogée sur ma vie privée, puis sur mon loyer, mon salaire, mes numéros et soldes bancaires, ma situation fiscale et patrimoniale » témoigne Caroline Christinaz dans les colonnes de son quotidien, ajoutant que son téléphone a été examiné, ses empreintes digitales relevées. Dans un édito, le rédacteur en chef du Temps, journal de référence en Suisse francophone, parle « d’intimidation de la part des gendarmes et du procureur, qui l’ont mise en cause alors qu’elle ne faisait qu’exercer sa profession. Ce n’est tout simplement pas tolérable (…)Ce n’est pas digne de la France à qui nous demandons des explications et des excuses ».
Mais pour le procureur de la République de Gap, Raphaël Balland, pas question de s’excuser. Au contraire, le représentant du parquet estime les propos du rédacteur en chef helvète « parfaitement diffamatoires et inacceptables. Je n’ai été informé de l’audition de la journaliste qu’à l’issue de celle-ci. Le rédacteur en chef va donc devoir démontrer que je pouvais commettre des « tentatives d’intimidation » lors de cet « interrogatoire ». Quant au préfet des Hautes-Alpes, Philippe Court, il ne souhaite pas s’immiscer dans cette enquête en cours.
Source : Le Dauphiné
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