La mobilisation du collectif “Vérité pour Adama” fait un flop. Même les policiers ne sont pas venus pour l’encadrer
Assa Traoré
Ce 5 septembre, place de la République à Paris, un petit groupe d’environ 200 personnes s’est réuni en réponse à l’appel d’Assa Traoré pour dénoncer la décision des juges d’instruction de ne pas renvoyer devant un tribunal les trois gendarmes ayant interpellé Adama Traoré en 2016. L’ambiance était empreinte de déception alors que la mobilisation était loin d’être massive.
Parmi les participants, on retrouvait principalement des membres de l’organisation d’extrême gauche Révolution Permanente, quelques membres d’Europe Écologie Les Verts (EELV) et du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), ainsi que quelques syndicalistes. Notablement absente de cette manifestation, La France insoumise (LFI) n’a pas envoyé de représentants, et aucune personnalité politique de premier plan n’était présente pour prendre la parole.
Fait notable, les autorités n’ont pas déployé de forces de maintien de l’ordre ni fermé la station de métro, signifiant ainsi un manque d’inquiétude quant à l’ampleur de la manifestation. Cette absence de présence policière a été ressentie comme un camouflet par les organisateurs.
Le collectif La Vérité pour Adama, qui milite depuis sept ans contre les violences policières, a montré des signes d’essoufflement. Lors du rassemblement, l’un des meneurs s’est rendu compte qu’il avait oublié son mégaphone et a dû emprunter celui de Révolution Permanente pour faire entendre sa voix.
Assa Traoré a utilisé des termes forts pour tenter de minimiser la faible affluence, évoquant un “tournant important de l’histoire de France” et affirmant que “les caméras du monde entier sont rivées aujourd’hui sur la France.” Elle a également présenté le programme des actions à venir, notamment l’attente de l’audience et de la reconstitution, sans toutefois réussir à raviver l’enthousiasme de la foule.
Malgré ses années d’activisme, le collectif n’a pas réussi à construire de débouché politique concret pour sa cause. Les participants expriment le besoin de réformer le recrutement et la formation de la police, ainsi que de lutter contre les plaintes non enregistrées.
La mobilisation reste teintée d’une ethnicisation du combat, ce qui limite son ouverture à un discours unitaire et réduit la portée de la lutte. Cependant, certains jeunes militants restent engagés, espérant que leur participation à la marche unitaire du 23 septembre prochain contribuera à lutter contre le racisme systémique et les violences policières.
Source : Actu Forces de l’ordre
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