La grève des transports bat des records et ce n’est pas fini

AFP_755978-01-07.jpgPhoto Ludovic Marin (AFP)

C’est fait. La grève contre la réforme des retraites est entrée ce jeudi dans sa 29e journée, dépassant officiellement le plus long blocage des transports depuis 1986-1987. Et les cheminots sont « prêts à tenir tant qu’il faudra ».

Emmanuel Macron a souhaité un « compromis rapide » mardi soir lors de ses vœux. Mais les syndicats n’y voyant « rien de nouveau » maintiennent la pression et la grève des transports se poursuit. Ce jeudi, il s’agit de la 29e journée consécutive de blocage. Un record qui tenait depuis la mobilisation de 1986-1987 au cours de laquelle les cheminots avaient stoppé le travail 28 jours pour la défense des salaires et des conditions de travail.

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Et ce n’est pas fini. La SNCF a annoncé dans un communiqué, le mardi 31 décembre, ces prévisions pour ce jeudi : 1 TGV sur 2 circulera en moyenne, 3 Transilien sur 10, 5 TER sur 10 et 1 Intercité sur 4. En Bretagne, la situation n’est pas meilleure. La société ferroviaire prévoyait déjà que vendredi la circulation serait « encore très perturbée ».

Combien de temps peut durer la grève ?

 

La mobilisation reste forte. Mais jusqu’à quand ? Mardi à Paris, les cheminots de la gare de Lyon promettaient de poursuivre la grève « tant qu’il faudra » en 2020, jusqu’à l’abandon de la réforme des retraites.

 

En grève « depuis le 5 décembre », premier jour du mouvement illimité à la SNCF, Roland Rome, conducteur non syndiqué, reconnaissait que « c’est dur de tenir » financièrement, avec « trois enfants étudiants, des factures à payer ». « Mais je vais tenir tant qu’il faudra », promettait-il.

 

Même son de cloche pour Christophe Buffard, gilet Unsa ferroviaire sur le dos : « C’est dur de tenir depuis le 5 (décembre), on sait que les prochains mois seront durs, mais quand on voit tout ce monde-là », réuni à l’assemblée générale, « on ne se sent pas seul », a-t-il salué. Après les congés de fin d’année, il faudra « maintenir le soutien de l’opinion pour mobiliser le 7 et le 9 (janvier) » et « ça va s’agglomérer avec les avocats et d’autres professions ».

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L’impact financier du mouvement résonne également dans le discours de Fabien Villedieu, responsable du syndicat SUD-Rail. Pour soutenir les grévistes, il a annoncé mardi au micro, qu’un « chèque de grève » sera apporté ce jeudi aux cheminots de la gare de Lyon par Info’Com-CGT, qui gère une caisse de solidarité. En janvier, il y aura « un second souffle » et « tout sera possible ». « On ne lâche rien (…) On n’est pas prêt de reprendre le travail ».

Durcissement la semaine prochaine ?

La situation pourrait encore se compliquer à compter du 7 janvier avec le durcissement du blocage des raffineries : la Fédération CGT de la Chimie appelle à renforcer le mouvement, en bloquant toutes les installations pétrolières – raffineries, terminaux pétroliers, dépôts – pendant 96 heures, jusqu’au 10 janvier.

 

Thierry Defresne, délégué syndical central chez Total, évoque même un éventuel arrêt de production, lors de la mobilisation interprofessionnelle du 9 janvier.

 

Le projet de loi de réforme des retraites doit être présenté en Conseil des ministres le 22 janvier. Une éternité.

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