La gendarmerie table sur l’anticipation opérationnelle

Il est essentiel pour les gendarmes d'avoir un regard le plus précis sur les ultras qui se glissent parmi les “bonnets rouges” ou les manifestants de Notre-Dame-des-Landes <i>(notre photo).</i>

Il est essentiel pour les gendarmes d’avoir un regard le plus précis sur les ultras qui se glissent parmi les “bonnets rouges” ou les manifestants de Notre-Dame-des-Landes (notre photo). Crédits photo : Franck Dubray/PHOTOPQR/OUEST FRANCE

L’anticipation opérationnelle de la gendarmerie s’appuie sur cette puissante « base de données de sécurité publique ».

 

Dans le cadre de la refonte du renseignement de proximité, la gendarmerie a mis en place un outil visant à fournir à son directeur général, Denis Favier, tous les éléments permettant d’ajuster la manœuvre de ses forces sur le terrain. Créée le 1er janvier dernier, la sous-direction de l’anticipation opérationnelle (Sdao) se présente comme une «structure complémentaire, agissant de façon transparente et interactive» avec le renseignement territorial. Relayée par une chaîne de 500 analystes répartis à travers le pays et dont elle assure le pilotage, l’anticipation opérationnelle de la gendarmerie s’appuie sur sa puissante «base de données de sécurité publique». Depuis décembre 2011, elle poursuit une inéluctable montée en puis­sance. Selon nos informations, cette base garde actuellement en mémoire quelque 150.000 fiches d’analyses passant au crible les conflits sociaux et leurs acteurs, ainsi qu’une multitude de signaux précoces permettant à la direction de la gendarmerie d’anticiper ses dispositifs de protection, notamment de la vingtaine de centrales nucléaires, et de maintien de l’ordre. Un logiciel «morphosyntaxique» permet, à partir d’un nom, de multiplier les croisements et d’éventuelles connexions. «À côté du renseignement territorial qui va fournir des informations stratégiques sur les revendications de tel ou tel, l’anticipation opérationnelle offre un éclairage spécifique permettant d’identifier les modes opératoires, les moyens déployés par nos adversaires ainsi que leur degré de radicalité afin d’ajuster notre niveau de riposte, précise le colonel Pierre ­Sauvegrain, patron de la Sdao. Il est essentiel d’avoir un regard le plus précis sur les ultras qui se glissent parmi les “bonnets rouges” ou les manifestants de Notre-Dame-des-Landes.» Pour les gendarmes, le renseignement est consubstantiel à la fonction. Ce qui confère à cette force 100.000 «capteurs» potentiels.

Source : Le Figaro.fr

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