La gendarmerie nationale se laisse piéger par un vieux canular
Les comptes Twitter et Facebook de la Gendarmerie ont relayé cette semaine une légende urbaine faisant état de signes cryptiques utilisés par les cambrioleurs pour s’échanger des informations.
L’image a été diffusée dans la semaine sur les comptes Twitter et Facebook de la gendarmerie nationale. Elle représente une série de signes cryptiques qu’utiliseraient les cambrioleurs. «Aujourd’hui, nous partageons un post de la gendarmerie du Cher qui fait de la prévention en matière de cambriolage, écrivent les gendarmes. Elle nous alerte sur les signes, plus ou moins discrets, laissés par des cambrioleurs, lors de leurs repérages, sur la façade, le portail, la boîte aux lettres ou un endroit visible à l’extérieur des habitations.» Ainsi, si l’on en croit la maréchaussée, un rond désigne une maison bienveillante, un triangle signale une femme seule, une croix marque un projet de cambriolage… La gendarmerie appelle même à partager cette information.
Seulement, il s’agit d’un vieux canular, comme l’on rapidement signalés plusieurs internautes. Et les gendarmes ne sont pas les premiers à s’être fait piéger. L’imposture avait déjà été signalée en 2012 par le site Hoaxbuster qui s’attache à démonter les différentes rumeurs propagées sur Internet. À l’époque, une association d’anciens membres des forces de l’ordre attribuait même la paternité de ce soi-disant code secret à la «communauté des gens du voyage». «Ces signes, qui ont été partiellement vrais à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, sont maintenant clairement une légende urbaine», explique le sociologue Jean-Bruno Renard, interrogé par Hoaxbuster. Selon lui, l’origine remonte au XVe siècle. Il était alors question de signes laissés par des incendiaires. «L’amalgame a été vite fait entre cambrioleurs, vagabonds et bohémiens», ajoute-t-il. Et cette rumeur insistante court dans de nombreux pays européens.
Contactée par Metronews, qui s’était dans un premier temps laissé tromper, la gendarmerie maintient sa version. «Ces signes existent, nous les retrouvons sur le terrain et ils sont confirmés lors des auditions des cambrioleurs», certifie la maréchaussée qui concède néanmoins que la nomenclature devrait sans doute est mise à jour. En tout cas, les gendarmes se défendent de vouloir stigmatiser une certaine population.
Source : Le Figaro
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