La gendarmerie mothaise menacée de disparition

La brigade de La Mothe-Saint-Héray et ses logements attachés ont été construits dans les années 1970.

Après avoir perdu en 2015 sa trésorerie et sa dimension de chef-lieu de canton, La Mothe-Saint-Héray ne veut pas renoncer à sa brigade territoriale.

Conseiller départemental du nouveau canton de Celles-sur-Belle, dans lequel La Mothe-Saint-Héray a perdu en mars dernier sa position de chef-lieu, Jean-Claude Mazin y est allé mezza voce lundi devant une assemblée départementale qui recevait le préfet des Deux-Sèvres (NR du 7 juillet). « La restructuration de la gendarmerie s’accompagne de la suppression de brigades de campagne pour un recentrage sur le milieu urbain », a lâché l’élu. Jérôme Gutton lui a répondu tout aussi prudemment : « Je n’ai pas connaissance d’un vaste mouvement de réorganisation. Mais peut-être existe-t-il un projet en balance avec regroupement sur Saint-Maixent ».

Par souci de rentabilité – le mariage avancé de l’efficience et de l’économie –, la direction centrale de la gendarmerie à Paris demande à ses régions, qui elles-mêmes interrogent leurs groupements départementaux, s’il est possible de rationaliser leur maillage territorial. Le 9 juin, Alain Delage a reçu dans sa mairie mothaise le patron de la maréchaussée en Deux-Sèvres et le commandant de la compagnie de Niort. « Au cours d’un long échange, rapporte l’édile, il m’a été présenté le projet de rapatrier les six gendarmes de La Mothe à Saint-Maixent, où se concentrent 85 % de la délinquance du secteur. J’ai insisté sur l’attachement de La Mothe à sa gendarmerie locale et sur les conséquences d’une suppression de la brigade et de ses logements, ces derniers occupés par six couples avec enfants. » Propriété de la commune, qui l’a fait édifier dans les années 1970, le bâtiment rapporte 44.000 € de loyers annuels. Le 2 juillet, le maire a fait adopter par son conseil municipal une délibération – qui est partie le 8 à la préfecture – dans laquelle les élus s’opposent au départ de la gendarmerie.

«  Ça peut aller très vite  »

Adjoint au commandant du groupement, le lieutenant-colonel Roussel est revenu auprès de nous sur la démarche : « Il s’agit de rationaliser les moyens en réduisant les coûts de fonctionnement tout en répondant à une problématique de terrain ». Décision imminente ? « Le préfet et les élus ont été consultés, la réflexion est menée. Ça peut aller très vite, mais c’est Paris qui tranche. » Aujourd’hui, la communauté de brigades saint-maixentaise est composée de 26 gendarmes répartis sur Saint-Maixent (20) et La Mothe (6).
Inéluctable  ? Alain Delage rappelle que La Mothe, 1.842 habitants, a aussi perdu en 2015 sa trésorerie, cette fois au bénéfice de Melle.

Source : La Nouvelle République

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