La fabrique de l’ignorance : comment les industriels instrumentalisent la science

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« La fabrique de l’ignorance » est un documentaire diffusé sur Arte le 23 février dernier. Par le biais de témoignages de scientifiques, il dévoile une facette peu glorieuse de certains industriels qui instrumentalisent la science pour éviter que leur secteur ne soit impacté par les législations, quitte à ce que l’environnement ou les hommes en pâtissent.Faire naitre le doute sur la nocivité des produits

Pour que leurs secteurs continuent de prospérer, certains industriels n’hésitent pas à financer de fausses études scientifiques. Le but ? Faire naitre un doute sur la nocivité de leurs produits et ainsi faire reculer la décision des politiques d’interdire la production de tel ou tel produit.

« [si vous me demandez de] montrer que la poudre de perlimpinpin donne des ulcères de l’estomac, je peux vous faire un protocole ou je suis absolument certain de trouver le résultat ! »

Le documentaire revient sur cette stratégie datant des années 50. Un des secteurs mis en cause : le tabac. Des études dévoilent la nocivité de la cigarette, notamment sur le fait qu’elle participe à la multiplication des cancers du poumon. Certains grands lobbies vont riposter et distiller le doute dans les esprits, à l’aide d’études financées dans leurs propres laboratoires : l’objectif est de détourner l’attention de la cigarette en mettant en avant d’autres facteurs à l’origine de ces cancers (pollution de l’air…). Même le jus de tomate est mis en cause. C’est ainsi que les lois le tabac sont retardées de presque quarante ans.

Le documentaire montre que ce mécanisme a été largement repris pour d’autres secteurs (insecticides, réchauffement climatique, bisphénol A…).

« Dans une étude scientifique, tout est une question de méthode pour garantir des résultats solides. Il suffit d’une règle mal conçue pour faire dérailler le progrès scientifique. »

Un rat pour disculper le bisphénol A.

Le cas du Bisphénol A présent dans les plastiques est un cas d’école. Les scientifiques ont longtemps dit que c’est la dose qui fait la toxicité d’un produit, or des chercheurs ont identifié que le bisphénol A à très faible dose agissait comme un perturbateur endocrinien (à travers sa capacité à imiter l’oestrogène) pouvant être la cause de diabète, d’obésité ou d’infertilité. De nombreuses études publiques validaient cette hypothèse,  les études financées par les industriels concluaient toutes le contraire ! comment était-ce possible ? Les souris de laboratoire sont choisies selon leur paramètres biologiques. Dans le cas du Bisphénol A, les industriels ont choisi une souris pour être obèse et avoir un très haut niveau d’oestrogène, c’est ce rat qu’ils ont choisi pour montrer que le bisphénol A n’était pas dangeureux.

La science instrumentalisée à de mauvaises fins, il est aussi bon de préciser, que dans ce documentaire, la partie sur le climat est contestée par des scientifiques climato réalistes https://www.climato-realistes.fr/ Ce qui n’est pas sans rappeler le débat actuel sur l’efficacité des traitements précoces contre la Covid.

Auteur(s): FranceSoir

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