La députée LREM Anne-Christine Lang utilisait l’argent de l’assemblée pour payer ses vacances et remplir son frigo
Nouveau symbole de la corruption qui règne dans la classe politique hexagonale, la députée LREM Anne-Christine Lang va devoir rembourser l’argent que lui versait l’Assemblée. Motif : elle s’en servait pour se soigner, remplir son frigo, aller en vacances ou encore payer des verres à l’étranger.
Le Point (source) :
Le président de l’Assemblée nationale a tranché. Mardi 15 janvier, Richard Ferrand a annoncé que la députée Anne-Christine Lang allait devoir « rembourser ce qui, selon elle, a fait l’objet de négligence ». Selon Radio France, la députée a utilisé son enveloppe parlementaire de frais de mandat pour des dépenses personnelles. Citant des relevés de compte de l’indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) d’Anne-Christine Lang pour la période de février à septembre 2016, Radio France a rapporté vendredi que la députée, aujourd’hui LREM et socialiste à l’époque des faits, aurait utilisé une partie de cette enveloppe pour des dépenses à caractère personnel. Elle a plaidé la « négligence » auprès de Radio France.
La députée LREM Anne-Christine Lang utilisait notamment l’argent prévu pour ses activités parlementaires pour aller en vacances, faire des cadeaux ou remplir son frigo.
France Info (source) :
Nous nous sommes procuré les relevés de compte d’IRFM d’Anne-Christine Lang sur l’année 2016. Elle était à l’époque membre du groupe socialiste. Cette députée de Paris siège toujours à l’Assemblée, mais sous l’étiquette LREM.
Les relevés que nous avons pu examiner couvrent une période qui va de février à septembre 2016. On y trouve notamment des frais médicaux : cinq paiements à des médecins (dont 1 000 euros payés en carte bleue à un stomatologue et 680 euros payés à un autre spécialiste) et 11 règlements dans des pharmacies pour 360 euros au total. Des paiements d’autant plus problématiques qu’ils étaient par ailleurs remboursés – au moins partiellement – à la députée sur son compte personnel. « Je pensais de bonne foi que l’assemblée nationale remboursait ces frais sur mon compte IRFM, nous a expliqué Anne-Christine Lang au téléphone, puis dans un mail. Il s’agit d’une négligence de ma part » ajoute-t-elle.
En six mois, elle a également utilisé 22 fois sa carte bleue de députée dans des supermarchés, dont 15 dans celui qui se trouve juste à côté de son domicile, pour un total de 1 539 euros. Il s’agissait, selon elle, d’achats de vêtements (qui sont autorisés) ou « de petits achats pour des réunions ou plus rarement de grosses courses pour l’organisation d’une soirée militante », explique-t-elle. Mais lorsqu’on lui fait remarquer un paiement de 111 euros chez Leclerc, dans une station balnéaire où elle partait en vacances, Anne-Christine Lang évoque à nouveau « une négligence ».
Les relevés font également apparaître sept paiements dans des magasins de jouets ou de puériculture, pour un total de près de 600 euros. « Ce sont probablement des cadeaux pour des naissances ou mariage » nous a expliqué la députée sans pouvoir nous dire précisément lesquels, et sans exclure encore de possibles « négligences ». Elle explique de la même façon le fait qu’elle ait pu payer, à quelques reprises, des péages d’autoroute sur la route des vacances depuis son compte dédié à l’IRFM.
Autre constat : la députée retirait tous les mois en moyenne 1 500 euros d’argent liquide et jusqu’à 2 070 euros pour la période du 11 juin au 13 juillet 2016. Au téléphone, Anne-Christine Lang nous a expliqué qu’elle préférait « régler en liquide pour des raisons de confidentialité. Je n’avais pas envie qu’on sache où je mangeais, avec qui, etc. » Selon elle, ces sommes servaient bien à payer des dépenses professionnelles. Néanmoins, ses relevés font apparaître un retrait de 250 livres sterling, en août 2016, en Angleterre, alors qu’elle y passait des vacances, selon nos informations, ce qu’elle nous a confirmé. « J’ai organisé deux dîners » nous a-t-elle affirmé dans un premier temps au téléphone, sans vouloir nous dire avec qui, avant de nous donner une autre explication par mail : « J’ai réglé un ‘pot’ avec des élues féministes anglaises et une veste à Canterbury » écrit-elle, sans nous préciser l’identité des élues.
Enfin, un dernier point a attiré notre attention, cette fois-ci sur les relevés de gestion de son IRFM que lui envoyait tous les mois l’Assemblée nationale et que nous avons également obtenus. Sur six mois, tous portent la mention « Remboursement prêt d’honneur » pour 978 euros. Anne-Christine Lang nous a effectivement confirmé qu’elle a bénéficié d’un prêt à usage personnel (voir plus haut) de l’Assemblée pour un montant de 18 000 euros fin 2014. Ce prêt était donc remboursé par prélèvement sur son indemnité de frais de mandat, comme en attestent les relevés de gestion. Cette situation semble problématique, Anne-Christine Lang ayant signé en 2016 une déclaration sur l’honneur attestant qu’elle avait bien utilisé l’IRFM aux fins définies dans le règlement de l’Assemblée. Or ce type de prêt à usage personnel n’en faisait pas partie. La députée, elle, affirme qu’elle s’est conformée aux règles fixées par l’Assemblée.
Source : Le blog politique de Thomas JOLY
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