La démocratie en danger selon Attali ou le pompier pyromane
Dans un article paru il y a environ un an sur son blog, Jacques Attali, l’homme qui murmurait à l’oreille des ânes, s’inquiétait, sous un air faussement naïf, du déclin démocratique dans le monde avec pour possible conséquence un basculement vers les ténèbres de la dictature. il en voulait pour preuve le chaos à peu près généralisé en différentes parties du monde, Afrique, Asie, Europe, Etat-Unis mélangeant pèle-mêle guerres civiles, coups d’Etat, montées de l’extrême-droite et dérives religieuses.
Cet article intitulé « la démocratie en danger » mérite à tout le moins une petite explication de texte.
« Dans aucun pays du monde, la démocratie n’a réussi à réduire les inégalités éducatives, à mettre en place un système de santé efficace pour tous, et plus généralement à tenir compte de l’avis des gens pour l’essentiel de ce qui les concerne et à gérer d’une façon libre et lucide les biens collectifs qui sont supposés être sous sa responsabilité. «
Tout d’abord, notre génial parangon de la pensée mondialiste exprime ce que d’aucun savait : la démocratie n’est pas le système politique le plus efficient. Mais est ce bien la faute du système en question ? Nous ne sommes que des hommes… certainement perfectibles… mais depuis que l’humanité existe, aucun système quel qu’il soit n’a pu résoudre ce qui ressemble à une quadrature du cercle : concilier une gestion efficace des biens collectifs avec les intérêts personnels de chacun. Certes la Loi gomme quelque peu les inégalités naturelles en accordant des droits civils visant à rétablir une pseudo-égalité (quand il faudrait davantage d’équité) mais nous ne pouvons que constater avec regret combien la Société actuelle est inégalitaire, socialement, économiquement, sociologiquement.
« Et plus encore : les grands enjeux étant devenus mondiaux, les menaces étant clairement globales, les vraies puissances étant devenues planétaires ; les instruments de la démocratie dans chaque pays n’ont pratiquement plus aucune influence sur les éléments essentiels de la vie des humains d’aujourd’hui ; et encore moins sur celle des générations futures. »
Ce passage est étonnant venant de la part d’un homme ayant oeuvré toute sa vie pour le mondialisme et la destruction des Nations. Etablir un lien entre cette globalisation planétaire et la perte d’influence des instruments démocratiques dans chaque pays est cocasse sous sa plume. Cela fait plus de quarante ans que des cercles décisionnels fermés, élitistes, oligarchiques tels Bilderberg et consorts privent de leur substance démocratique les institutions élues par les peuples. Si crise démocratique il y a, c’est avant tout parce que le pouvoir politique normalement dévolu au peuple lui est confisqué au profit d’intérêts privés toujours plus riches et égoïstes. Que je sache, la Constitution de la Vème République fonctionnait plutôt bien avant qu’elle ne soit « trahie » par Sarkosy le Petit au moment du traité de Lisbonne.
« Tels sont les faits : la démocratie est en très grand danger, partout. Et on ne la sauvera, peut-être, que si on admet que le danger est très grand et qu’on la rend efficace et juste. Cela suppose des actions considérables, qui se résument à des principes simples.
Concrètement : défendre et renforcer les institutions démocratiques là où elles existent, les compléter d’autres, locales, associatives, humbles, et d’autres encore, plus vastes, capables de prendre en compte l’intérêt des générations futures, comme au Danemark ; et d’autres encore, aux niveaux continentaux et planétaires, pour gérer les enjeux globaux (climat, santé, éducation) comme existent de telles institutions mondiales pour le football, le rugby, ou les jeux olympiques, institutions efficaces, même si la démocratie y est encore très approximative.
Idéologiquement : montrer que la démocratie n’est pas une dimension du colonialisme, qu’elle est une forme très ancienne de gouvernement fondée sur la palabre, le débat, et la recherche du consensus, sans peur ni contrainte, qui trouve sa source dans les traditions indiennes et africaines autant que dans les pratiques grecques. Plus même : la démocratie fut pratiquée en Grèce beaucoup moins longtemps qu’en Inde et en Afrique.
Pratiquement : rappeler qu’un régime fondé réellement sur la liberté est beaucoup plus efficace, même pour protéger les gens des dangers immédiats, ou d’un envahissement imaginaire par des migrants, qu’un régime fondé sur la crainte. Il suffit pour s’en convaincre de comparer la gestion du Covid en Chine et en Europe, celle de l’innovation aux États-Unis et en Russie, ou le niveau d’éducation au Zimbabwe comparé à ce qu’il est au Kenya. »
N’étant jamais à court d’idée, le conseiller très spécial Attali se fend de trois propositions qui pourraient faire sourire si le sujet n’était pas aussi grave. « Défendre et renforcer les institutions démocratiques » alors que ce sinistre sire a activement participé à leur destruction en règle en vendant le vote du peuple aux puissances privées (et étrangères) est confondant… « Montrer que la démocratie n’est pas une dimension du colonialisme » alors que depuis une bonne quarantaine d’années, nos âmes bien pensantes de gôche (donc lui) éprouve ce besoin inextinguible d’exporter notre super modèle démocratique dans le monde entier, y compris bien sûr à ceux qui n’en veulent pas, relève de l’humour noir.
Enfin, et c’est certainement le point le plus étonnant, « rappeler qu’un régime fondé sur la liberté est beaucoup plus efficace … qu’un régime fondé sur la crainte » me laisse pantois. Quatre ans après la période COVID au cours de laquelle nos autorités ont copieusement bafoué nos libertés individuelles en manipulant le spectre de la peur, en confinant les corps et en martyrisant les esprits opposés à cette dérive en les traitant de complotiste est tout simplement édifiant.
Ce renversement des rôles est coutumier des gens de mauvaise foi et intellectuellement malhonnêtes.
Et pour reprendre sa conclusion : ne tombons pas dans le piège.
Amitiés patriotes
P.MAGNERON
Président IDNF
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