La corruption comme référence
Par WD
L’aube de chaque jour nous éclaire sur une nouvelle affaire de corruption. Corruption par-ci, corruption par-là, corruption de haut vol en veux-tu en voilà. À force ça devient lassant. Il n’y a donc plus une seule personne de probe dans notre société. Dans notre civilisation déspiritualisée ce n’est pas étonnant. L’allégorie de Moïse revenant du mont Sinaï avec sa feuille de route donnée par Dieu en personne et qui trouve ses camarades en goguette adorer le Veau d’or est très significative. Dès que l’Homme perd ses liens métaphysiques, il sombre dans le matérialisme le plus sordide.
Le goût du lucre a pourri le cœur de l’ensemble de la communauté humaine. Pour une poignée de Roupies, les gens vendent non pas leurs âmes, mais les plus simples et élémentaires valeurs sociétales qui font le lien harmonieux dans la communauté.
La corruption est le déni de l’équité, de la juste valeur des autres, du respect de tout un chacun, du sens du bien commun. Elle fait que Jacques donne un billet à Paul pour spolier Pierre au profit du premier. C’est le Bon, la Brute et le Tyran. Cette mécanique triangulaire s’accélère au point que Pierre se rend compte de sa position de dindon. Pour autant, il ne réagit guère sachant que de toute façon ses tentatives de recouvrer un peu de justice se fracassent sur la malversation des tribunaux. La corruption a obtenu d’eux l’inversion des valeurs. La victime devient l’agresseur. Elle a provoqué son malheur de par ce qu’elle est ou ce qu’elle a. Elle suscite l’envie bien compréhensible pour des esprits tordus. Leur sournoise tolérance est donc bien normale dans la norme actuelle.
Est-ce que la corruption est un système de gouvernance viable à long terme ? Elle a provoqué la chute de Rome, de l’ancien régime et de l’URSS. Elle va provoquer de toute évidence l’effondrement du modèle occidental de gouvernance. Reste à savoir si nous avons une Jeanne d’Arc en réserve quelque part dans nos campagnes désertées pour redresser non seulement la France, mais l’Europe. Le monde anglo-américain est trop dégénéré pour être sauvable. Notre nouvelle miraculeuse Donzelle a-t-elle seulement des mecs un peu couillus comme des Alençon et des Rais à ses côtés ?
Le prix Nobel de la corruption de cette année fut remporté par l’Ukraine. Nous voyons actuellement le développement chaotique de ce système. L’année prochaine, ce sera l’UE qui remportera ce prestigieux prix. Avec les rapports incestueux entre la commission européenne et le lobbying, il ne peut en être autrement. La corruption est son mode opératoire officiel. Même cause, même effet. Nous serons balayés de la carte, anéantis.
Le corruptible est habité par un état d’esprit égoïste et opportuniste. Il est dépourvu d’empathie. Il n’a aucune morale sinon celle de satisfaire son individualisme à tout prix. Le plus élevé est le plus pertinent. Évidement, il ne projette pas à terme les conséquences de ses fallacieux actes dans une vue globale et supérieure. Il se contente de jouir du fruit de ses frasques au temps présent. C’est un inconséquent. Après moi le déluge, comme disait l’autre.
Il y a aussi la corruption à la petite semaine, celle qui de gré à gré obtient un petit avantage quelconque, pas forcément pécuniaire, mais qui lèse fatalement une tierce personne ou un groupe.
La corruption touche le monde politique, constitutionnel, économique, syndical, médical et scientifique. Pas besoin d’être un grand ponte pour se laisser séduire par une belle liasse de billets. Il suffit d’être à la bonne place pour intéresser un anodin corrupteur.
Le peuple est bien conscient de la corruption globale. Pourtant, il ne fait rien pour rétablir l’intégrité dans notre société. Il se contente d’énumérer les coups pendables et de pouffer de dégoût. Au-delà, rien sinon la résignation. C’est assez affligeant. Quel aveu de faiblesse. Le confort nous a ramolli au point de nous soumettre à toutes les gabegies. Resterons-nous longtemps inertes ? Certes, il y a les chevaliers de la probité assemblés dans l’association Anticor. Leurs victoires restent tempérées dans la mesure où ceux qu’ils font plonger n’écopent que d’une amende et d’une peine de prison avec sursis. Au pire, ils ont droit au bracelet électronique ce qui n’est pas Cayenne d’autrefois. Cette clémence des juges n’est pas à la hauteur de l’enjeu sociétal qui n’est autre que droiture et honnêteté pour le plus grand équilibre de la société. Sans le garde-fou de l’intégrité, la boîte de Pandore s’ouvre.
Au regard des futurs historiens, le temps Macronien sera comparé à la période sulfureuse de Stavisky, rien de moins. En attendant, il faut se fader cette clique politico-économique de piètre excellence.
WD
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