La charpente de Notre-Dame de Paris reconstruite à l’identique : un retour à la raison !
Une bonne nouvelle pour les amoureux de Notre-Dame de Paris : la charpente sera reconstruite à l’identique, c’est-à-dire en bois. C’est, du moins, ce que révèle le magazine Le Point. Même le général Georgelin, missionné par Emmanuel Macron pour piloter la restauration de la cathédrale, qui s’était illustré en priant l’architecte en chef du monument de « fermer sa gueule », aurait donné son accord. Il ne manque plus que le feu vert du président de la République, s’il passe outre au lobbying de certains architectes avides de gloire.
Selon Le Point, les spécialistes auraient convaincu les autorités que « la reconstruction à l’identique s’avère la solution la plus rapide à mettre en œuvre, la moins chère et, surtout, la plus fiable ». Ces avantages ont finalement prévalu sur toutes les fantaisies qu’on avait imaginées. Sans compter qu’une reconstruction à l’identique dispensera d’une étude préalable : on dispose non seulement de relevés millimétriques, effectués en 2015, mais aussi d’un double numérique de la charpente, réalisé en 2014 par l’entreprise Art graphique & Patrimoine. Un gain de temps appréciable, qui ne peut que plaire à notre homme pressé de Président !
On entend déjà des écologistes mal informés crier à la déforestation. D’ici que Greta Thunberg organise une manifestation ! Ce serait un mauvais procès : la charpente de Notre-Dame n’a demandé, pour sa construction au XIIIe siècle, qu’un millier de chênes, dont 97 % avaient moins de 60 ans d’âge. « On est donc, là encore, bien loin des légendaires défrichements de forêts entières pour la construction des cathédrales gothiques », explique Frédéric Épaud, spécialiste des charpentes médiévales au CNRS. « Dans les six millions d’hectares de la chênaie française, il n’y aura aucune difficulté pour les forestiers à trouver le millier d’arbres nécessaires. »
Comme l’écrivait l’historienne Régine Pernoud, en 1977, il serait peut-être temps d’en finir avec la vision d’un Moyen Âge arriéré : on savait, entre autres, construire durablement – plus solidement que nos constructions modernes. Le Point rapporte les propos tenus par Bernard Thibaut, chercheur en biomécanique de l’arbre, juste après l’incendie : « Quand on y pense, la charpente de Notre-Dame (et de plusieurs autres cathédrales) a tenu huit siècles sans manifester le moindre signe de faiblesse ! […] Elle aurait pu tenir encore mille ans. » Quel autre matériau peut se targuer d’une telle longévité ?
Il explique aussi que des poutres en bois résistent plusieurs heures avant de s’effondrer, « ce qui a permis aux pompiers de Notre-Dame de sauver nombre d’objets précieux ». « Si la charpente avait été en béton ou en acier, ils n’auraient pas pu le faire par crainte d’un écroulement subit », précise-t-il. Du reste, poursuit l’article, « ce n’est pas la combustibilité du bois qui est à remettre en cause, mais le système de détection du feu qui a entièrement failli ». Entre la modernité et la tradition, devinez qui l’emporte haut la main !
Finalement, cette histoire de charpente nous invite à l’humilité. Ceux qui ne vibrent qu’au mot de « progrès » sont, en fait, bouchés à l’émeri, incapables de comprendre qu’il peut y avoir plus de richesses dans l’Antiquité et au Moyen Âge que dans leur vision étroite de l’Histoire. Et qu’on ne dise pas que c’est encore une attaque contre Macron : à qui la faute, s’il se prête si facilement aux critiques ?
Source : Boulevard Voltaire
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