« La calomnie nie le débat démocratique »: Dominique de Villepin répond à BHL qui l’accuse d’antisémitisme
Il faut que cesse cette « CHASSE AUX SORCIÈRES » .
Accuser quelqu’un « d’antisémite », à tort, c’est le mettre du côté des « racistes » et donc de DÉLÉGITIMER LA PERSONNE qui osé critiquer les abominations qui se déroulent en Israël, dans la bande de Gaza et au Liban.
L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin le 30 septembre 2019 – ERIC FEFERBERG / AFP
Sur LCI ce dimanche 6 octobre, Bernard Henri Levy a accusé Dominique de Villepin d’avoir « une haine d’Israël et ceux dont Israël est le nom, c’est-à-dire les juifs ». Des propos vivement dénoncés par l’ancien chef de la diplomatie française, qui demande des excuses au philosophe.
Dominique de Villepin répond à Bernard-Henri Lévy. À la veille de l’anniversaire des attaques du Hamas contre Israël ce lundi 7 octobre, le philosophe a accusé l’ancien Premier ministre qui a porté le « non » de la France à la guerre en Irak en 2003 d' »antisémitisme ».
« Il y a chez [Jean-Luc Mélenchon] comme Dominique de Villepin une haine d’Israël et ceux dont Israël est le nom, c’est à dire les juifs », a lancé Bernard-Henri Lévy sur le plateau de LCI.
Comme Jean-Luc Mélenchon, Dominique de Villepin plaide depuis un an pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, bombardée sans relâche par l’armée israélienne. S’il sont critiques du gouvernement de Benjamin Netanyahu, les deux hommes n’ont jamais tenu de propos antisémites et n’ont jamais été condamnés pour cela.
Bernard-Henri Lévy, lui, est un fervent soutien du gouvernement de coalition de Benjamin Netanyahu, malgré les nombreuses critiques de la communauté internationale au sujet des massacres perpétrés par l’armée israélienne dans l’enclave palestinienne. Il se dit contre tout cessez-le-feu et souhaite une victoire d’Israël dans sa guerre menée dans la région.
« Un homme, cela s’empêche »
Sur le plateau de LCI ce dimanche 6 octobre, l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac a vivement répondu au philosophe. « Dans le débat démocratique, il n’y a pas de place pour de tels propos. La calomnie et le mensonge nient le débat démocratique. C’est pour cela que je ne peux pas accepter de telles paroles de la part de Bernard-Henri Lévy », a déclaré Dominique de Villepin.
« Il porte atteinte à la dignité, à la sienne. À la diginté que tout homme doit avoir quand il s’exprime dans l’espace public. On n’essentialise pas l’autre (…) on n’essentialise pas la pensée de l’autre en la travestissant », dénonce Dominque de Villepin, qui demande des « excuses » au philosophe.
« Il doit se tenir. Un homme, disait Albert Camus, cela s’empêche », martèle l’ancien Premier ministre.
« On ne peut pas dire n’importe quoi »
« Je pense que dans ledébat démocratique, et qui plus est la veille du 7 octobre, à un moment où on va commémorer un terrible massacre, je pense qu’il y a une nécessité de dignité et de respect dans le débat », continue Dominique de Villepin, qui accuse BHL de « jeter l’anathème sur [lui] et sur d’autres ».
« Le débat n’est pas du tout sur une quelconque question juive ou une question d’Israël. Qu’est-ce qui m’oppose avec Bernard-Henri Lévy? C’est la question de la guerre et de la paix », assure l’ancien Premier ministre, qui déplore que le philosophe se soit engagé « au nom de la guerre » dans de multiples conflits ces dernières années, citant l’Afghanistan, le Sahel, la Libye ou l’Irak.
« Et avec quel résultat? Regardez en arrière, Monsieur Bernard-Henri Lévy: il n’y a que du chaos, il n’y a que des morts, il n’y a que du sang » déplore Dominique de Villepin. « Et là il vient réclamer sur votre plateau le droit de gagner. Le droit de gagner quoi? De gagner quelle guerre? Pour faire quoi? La force, quand on l’utilise, il faut le faire au nom d’une vision politique ».
« Quelle est la vision politique portée par le gouvernment de Benjamin Netanyahu? Quel est son objectif? » demande l’ex-chef de la diplomatie française, alors que tout accord de cessez-le-feu est refusé depuis des mois par le Premier ministre israélien.
« Je n’ai aucune indignation sélective »
Sur LCI, Bernard-Henri Lévy a également accusé Dominique de Villepin d’avoir une indignation sélective, se préoccupant -selon BHL- plus de la Palestine que du Rwanda ou « du terrorisme à Paris ».
« Je n’ai aucune indignation sélective », répond l’ancien Premier ministre. « Que Monsieur Bernard-Henri Lévy ne suive pas l’actualité et soit un peu ignorant des questions internationales, c’est une chose, mais je crois que là-dessus, on ne peut pas dire n’importe quoi ».
Sur X dimanche soir, Jean-Luc Mélenchon a aussi réagi aux propos de Bernard-Henri Lévy. « De Villepin, vous perdez votre temps avec BHL qui nous insulte. Un mot de saint Augustin résume ce qu’on peut en dire: honte à qui est sans honte! » a écrit le leader de La France insoumise.
Ariel Guez
Source : BFMTV
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