« Je promène mon fils comme je promène mon chien! » : en Gironde, les bonnes excuses des contrevenants
Chacun y va de son excuse… © Crédit photo : Archives Jean-Maurice Chacun
En Gironde, comme partout, les contrevenants avancent toujours une bonne excuse pour sortir
« Bonjour Monsieur, la raison de votre sortie ? » demande une policière bordelaise. « Je promène mon chien, c’est prévu, non ? » répond l’homme, goguenard. « Oui, c’est prévu mais pas un chien en peluche. » Tous les jours, à l’occasion de contrôles pour faire respecter le confinement, les forces de l’ordre ont droit aux plus plates excuses pour justifier une sortie. De quoi alimenter des brèves de trottoir.
Question d’interprétation
« J’ai une attestation de mon médecin qui me dit que je dois faire une activité sportive. » L’attestation date de près de deux ans et l’homme est à 9 kilomètres de chez lui!
Policiers et gendarmes ne sont pas dupes. Ils ont vu de nombreux contrevenants, pas toujours imaginatifs et souvent mauvais acteurs, prendre l’activité sportive pour prétexte. Comme ce sportif un peu rond, sorti en jogging et… mocassins, qui n’allonge la foulée qu’à leur vue. Ou ce pétanqueur qui assure rester loin du cochonnet. Tout est question d’interprétation de l’attestation de déplacement dérogatoire qui repose souvent sur la… mauvaise foi.
« Je promène mon fils. » La réponse ne coche aucune case. « Ben quoi, je promène mon fils comme je promène mon chien. » Ou comme on balade son cabas désespérément vide autour des commerces ouverts pour pouvoir répondre être « sur le point » d’effectuer des achats de première nécessité. Parfois très loin de ses bases, à l’image de cette adolescente de la rive droite envoyée chercher du poisson à La Victoire ! « Je viens tous les jours nourrir un petit chat abandonné », soutient, près d’un cimetière, un homme sans attestation ni chat.
« Vous êtes bien dehors, alors pourquoi moi je ne pourrais pas ? » rétorque une autre contrevenante. « On voulait juste voir la mer, on a fait un petit détour », dit un automobiliste sans attestation aux gendarmes. Un crochet de 20 kilomètres en fait. À Carcans, une femme sur la plage plaide : « J’en ai profité, il n’y avait personne. » Les rues désertes : c’est ce qui a incité une octogénaire pessacaise à sortir. « Je croyais que les gens avaient fait la fête hier et que maintenant ils dormaient. »
À Arcachon, pour éviter la verbalisation, un vieil homme joue les ermites et feint la surprise. « Le coviquoi ? », « le coroquoi ? ». Il jure ne jamais avoir entendu parler du virus. Il est verbalisé. Nul n’est censé ignorer la loi de la pesanteur sanitaire.
Source : Sud Ouest
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