INFO RTL – Disparition de Marie-Thérèse Bonfanti : 36 ans après, un homme arrêté et mis en examen
Un homme a été arrêté et a avoué le meurtre de Marie-Thérèse Bonfanti, 36 ans après.
36 ans après la disparition de Marie-Thérèse Bonfanti à Pontcharra, en Isère, un homme de 56 ans a été interpellé et mis en examen pour « enlèvement », « séquestration » et « meurtre ». Devant les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie de l’Isère, le suspect a reconnu les faits en livrant des aveux circonstanciés. Il aurait indiqué avoir caché le corps de la victime dans une forêt.
Ce dossier, refermé en 1988, avait été rouvert en novembre 2020 par le parquet de Grenoble par le biais d’une information judiciaire contre X pour « enlèvement » et « séquestration ». L’enquête, menée sous la direction d’un juge d’instruction, avait été confiée au groupe « cold case » de la section de recherches de la gendarmerie de l’Isère basée à Grenoble.
« C’est un très gros soulagement », réagit l’avocat de la famille de la jeune femme auprès de RTL. Pendant près de quatre décennies, celle-ci « n’a jamais lâché, intimement convaincue que l’auteur de la disparition était Yves Chatain« . L’arrestation de ce dernier a alors constitué « la consécration de tout leur travail et détermination », explique leur avocat, qui évoque notamment un mémoire contenant tous les éléments qu’ils avaient pu réunir contre celui qu’ils suspectaient et remis au procureur de la République.
Le dossier fermé, faute de preuves
Le 22 mai 1986, vers 15h30, près de la gare de Pontcharra (Isère), Marie-Thérèse Bonfanti stationne sa voiture, une petite Peugeot 104 blanche, devant une maison de trois étages comprenant six logements et baptisée « La maison Chatain« , du nom du propriétaire de cette grande bâtisse, Yves Chatain.
La pile de journaux gratuits qu’elle distribuait avait été retrouvée dans le couloir de l’habitation. Mais la mère de famille, elle, s’était proprement volatilisée. Des témoins, deux employés de la SNCF qui travaillaient dans la gare voisine, disent avoir entendu un cri en provenance de la Maison Chatain.
La voiture de Marie-Thérèse Bonfanti est retrouvée devant cette maison, portes non verrouillées, les clés sur le contact et le sac à main de la mère de famille sur le siège passager. Elle ne s’est jamais rendue, à 16h30 comme prévu, chez la nourrice qui gardait Flavien, son bébé de 6 mois et Erica, sa fille de 4 ans. Le soir, inquiet de ne pas la voir rentrer, son mari alerte les gendarmes vers 21h. Depuis, cette mère de famille n’a plus donné aucun signe de vie. Les importantes recherches pour tenter de la retrouver sont restées vaines.
A l’époque de la disparition, les gendarmes avaient rapidement été convaincus du caractère criminel de cette affaire, rejetant l’hypothèse d’une fugue ou d’un départ volontaire. Ils se sont alors intéressés au fils des propriétaires de la maison où la mère de famille a disparu. Yves Chatain, alors âgé de 21 ans, et qui résidait sur place, avait même été interpellé et placé en garde à vue. Un des employés de la SNCF dit avoir vu le coffre de sa voiture ouvert le jour des faits. Pour charger un corps ? Mais faute de preuves et d’aveux, Yves Chatain avait été relâché.
Le dossier réouvert en 2020
En 2020, les proches de Marie-Thérèse Bonfanti ont remis à la justice un mémoire recensant toute une série d’éléments troublants, pas suffisamment exploités selon eux, lors de la première enquête menée entre 1986 et 1988. Ce qui avait convaincu Éric Vaillant, procureur de Grenoble, de relancer le dossier avec l’ouverture d’une nouvelle information judiciaire.
Il faut également souligner que son supérieur hiérarchique, le procureur général de Grenoble, Jacques Dallest, a été l’auteur d’un rapport visant « à inoculer la culture du cold case dans la justice française », à travers notamment la création d’un pôle national spécialisé dans ce type de dossiers.
Selon une source judiciaire, « c’est grâce à une nouvelle analyse du dossier Bonfanti que cette énigme a été résolue« .
Interpellé dans le centre de la France où il s’était installé, Yves Chatain, confronté à toute une série d’éléments l’impliquant, a donc cette fois reconnu être l’auteur du meurtre de la mère de famille.
Source : RTL
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