Incidents au Stade de France : que reproche-t-on au préfet de police de Paris Didier Lallement ?
PODCAST – Dans cet épisode de « Focus », Marion Calais se penche sur le préfet de police, Didier Lallement, à la suite des incidents au Stade de France avec Thomas Prouteau, chef du service police et justice de RTL et William Galibert, journaliste au service politique.
Le sujet du jour. Au cœur de nombreuses polémiques depuis son arrivée en mars 2019 à la préfecture de police de Paris, Didier Lallement se voit, une nouvelle fois, pointé du doigt. En effet, la responsabilité du préfet dansles incidents qui se sont déroulés le 28 mai au Stade de France lors de la final de la Ligue des champions, est questionnée. Pour Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, cet événement remet en cause le rôle du préfet, au sein des forces de l’ordre.
Entre des méthodes trop violentes, un manque de sécurité et une mauvaise stratégie policière… Les critiques à son égard sont virulentes. Face à ses accusations, ce représentant de l’État reste immuable et dément toute responsabilité. L’homme continue de défendre ardemment le travail de ses hommes.
Pourquoi on en parle ? Que retient-on du parcours de Didier Lallement, depuis son arrivée à la préfecture de police ? Le préfet de Paris est-il devenu le symbole des violences policières ? Qu’est-ce qui lui est précisément reproché dans les incidents du Stade de France ?
Analyse. « Les trois problèmes qui ont été relevés sont : la canalisation des supporters, à la sortie du RER, des milliers de supporters bloqués, d’abord sous un tunnel puis après, devant le stade, et la fermeture de certains points d’accès, quelque chose qui n’était pas du tout souple et fluide. Ensuite, pendant ce parcage, l’arrivée de groupes de délinquants très nombreux, quasiment jamais vus en aussi grand nombre, à l’extérieur du stade, pour voler, dépouiller et aussi, essayer de s’introduire dans le stade, à la faveur de cet immense bazar. Et à ce moment là, l’usage des forces de l’ordre, de gaz lacrymogènes pour faire reculer ces intrus, alors qu’il y avait des familles, des enfants, des supporters, qui avaient déjà patienté pendant trois-quatre heures », explique Thomas Prouteau, chef du service police-justice à RTL.
Source : RTL
Incidents au Stade de France : le rapport Lallement embarrasse au sein même du ministère de l’intérieur | Mediapart
Lu sur @mediapart | « Cette plainte [sur les prétendus faux billets] est un effet d’annonce pour tenter de se couvrir », commente un responsable du ministère de l’intérieur.
Saisi par le préfet, le parquet de Bobigny, dont dépend le Stade de France, a annoncé auprès de Mediapart avoir ouvert une enquête confiée à la direction des affaires économiques et financières de la préfecture de police.
« Cette plainte est un effet d’annonce pour tenter de se couvrir », commente un responsable du ministère de l’intérieur. « Accuser les supporters anglais, c’est un peu n’importe quoi. Il aurait fallu que la préfecture de police de Paris accepte de reconnaître ses erreurs, poursuit-il. Au lieu de cela, la communication a été lancée par la préfecture, le ministre a suivi. C’est une erreur. »
Embarrassé, notre interlocuteur s’interroge sur l’estimation de « 30 000 à 40 000 supporters » sans billets avancée par Didier Lallement et reprise par Gérald Darmanin. « C’est inquiétant d’avancer de telles absurdités. On voit bien que ce n’est pas possible. Le nombre d’Anglais estimé à Paris pour le week-end était de 60 000 à 70 000. Ils ont peut-être fait une soustraction entre ceux qui étaient présents et ceux qui avaient des billets, soit 20 000. C’est n’importe quoi. »
Un autre haut responsable du ministère, spécialiste du maintien de l’ordre, a alerté le cabinet du ministre à la suite de la communication mensongère du préfet Lallement. « J’ai dit qu’il ne fallait pas suivre de telles déclarations et faire très attention », explique-t-il. « Il n’y a pas eu la moitié du stade, puisque c’est de cela qu’on parle, 40 000 personnes, amassées sans billets ou avec de faux billets aux abords du stade. Après l’organisation chaotique du préfet, il y a une deuxième humiliation qui est celle du mensonge. » Mais ce fonctionnaire n’a pas été entendu.
Source : Davduf.net
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Un commentaire sur Médiapart :
au même endroit sur Mediapart :
Un haut gradé de la gendarmerie déplore pour sa part « ces accusations absurdes portées contre 30 000 à 40 000 supporters. Ces déclarations marquent la double faillite d’un ministère qui non seulement ne sait pas gérer un événement sportif de cette ampleur mais suit les déclarations d’un préfet dangereux et incontrôlé ».
« Dans d’autres pays, cela aurait valu la démission du ministre et du préfet, poursuit-il. Mais en France, aux violences policières, se rajoutent les mensonges pour les couvrir sans que cela ne pose problème. »
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