« Inch’Allah » : le livre de Davet et Lhomme irrite toujours les policiers du 93
Certains policiers souhaitent qu’une plainte soit déposée contre Inch’Allah, un ouvrage qui dénonce l’islamisation de la Seine-Saint-Denis.
Les policiers de Seine-Saint-Denis sont mécontents d’une anecdote racontée dans le livre « Inch’Allah, l’islamisation à visage découvert ». (Reuters)
« Les propos d’islamisation de mon service ne sont pas fondés. » Dans la note qu’il vient d’adresser à sa hiérarchie, Pascal Carreau est catégorique. Le chef de la police judiciaire (PJ) en Seine-Saint-Denis conteste formellement l’anecdote rapportée dans la préface du livre Inch’Allah, l’islamisation à visage découvert(Fayard), qui sème le trouble au sein de ses troupes depuis sa publication le 17 octobre. Les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme, superviseurs de l’ouvrage, y racontent des dérives constatées en 2014, lors du pot annuel de la PJ.
A l’occasion de ce barbecue organisé rituellement à Vaujours aux confins du département, des fonctionnaires de confession musulmane auraient d’abord exigé de la viande hallal, puis d’éviter tout contact avec les femmes. Pour les auteurs, c’est un témoignage supplémentaire que dans le 93, aux portes de Paris, l’islamisation n’épargne personne, pas même la police.
Avant même la parution du livre, des démentis émanant des syndicats, d’un ancien du service présent à l’époque des faits rapportés, et de la PJ elle-même ont été relayés dans la presse. Mais cela n’a pas suffi à apaiser la colère des policiers, que l’un d’entre eux décrit comme « verts de rage ». Dans son courrier remonté jusqu’au préfet de police de Paris, Michel Delpuech, le commissaire Carreau précise bien que ses collaborateurs musulmans n’ont aucun problème avec les femmes.
Des faits graves qui méritent sanction
A aucun moment, il n’a douté de leur loyauté. La preuve? Depuis 2014 et jusqu’en 2017, les pots annuels se sont tenus comme d’habitude à Vaujours sans le moindre incident dans la première quinzaine de juin. Cette année, seule la météo l’a empêché : il s’est tenu à l’intérieur du service. D’autres questions tarabustent les esprits : qui a bien pu raconter cette histoire aux journalistes? Quelle réponse faut-il y apporter? Plusieurs enquêteurs de tous grades souhaiteraient en outre qu’une action en justice soit engagée, afin d’obtenir une rectification.
Ancien maire de Drancy, le député (UDI) Jean-Christophe Lagarde s’est emparé du sujet. Lui aussi a pris la plume pour interpeller le ministre de l’Intérieur et le préfet de police. Il réclame des éclaircissements. Si les faits rapportés sont exacts, dit-il en substance, ils sont graves et méritent sanction. Si, au contraire, ils sont faux, des poursuites judiciaires doivent être lancées. « Je ne veux pas me prononcer catégoriquement, mais j’ai plus que des doutes », nous a déclaré le parlementaire après avoir mené sa propre enquête, « l’Etat doit protéger les policiers qui, ici plus qu’ailleurs, sont victimes de tentatives de déstabilisation permanente ».
Selon une source proche du dossier, les services juridiques de la préfecture de police ont étudié la possibilité de déposer une plainte. La démarche semble très compliquée. Dans le livre, en effet, aucune personne n’est nommément mise en cause ou diffamée. En l’état actuel, on s’orienterait plutôt vers un courrier de protestation aux auteurs. Cela suffira-t-il à calmer les esprits?
Source : Le JDD
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