ils l’ont tant voulue….Ne fermez pas la porte…Dans la main de la Terre…. ( 3 vidéos )

Une amie, portant le joli prénom de « AIMIE », ne pouvait que nous proposer ces chansons D’IMUVRINI dont les paroles incitent à l’amour, à l’amitié et à la Fraternité. Quand on s’appelle « Aimie » on ne peut que Aimer…

Merci Aimie !

On pourrait remplacer le mot Corse par le mot France !!!!!

(S’il vous plait ! Prenez le temps d’écouter et d’entendre ces paroles et vous constaterez que la Lumière est à l’intérieur de vous. Si vous acceptez de bien vouloir y croire, alors vous vous sentirez apaisé et encore plus fort, pour votre Liberté et celle de vos enfants ).

Jean François Bernardini (I Muvrini)

La Nature

Ils l’ont tant voulue
C’est cette Nature qu’il leur fallait. C’est cette Terre-là qui leur manquait
C’est bien ainsi qu’elle leur est nécessaire aujourd’hui. C’est bien ainsi qu’ils l’ont rêvée
Elle est la leur désormais. Elle est à eux, bien à eux…

Nous, nous nous gardons la nôtre.

La leur est à la Une, la nôtre est en silence, la leur est un portrait qui fait peur sous une colère qui gronde
La nôtre est dans l’éternité d’un village qui, inlassablement veille la vie, la nôtre parle à la terre et la terre lui répond

La leur est un mur immense sur les chemins de paix
La nôtre est gravée sur le seuil des fontaines sur les arbres centenaires sur les pas du berger qui ramène un troupeau. Elle est cet enfant sur le chemin de l’école, un cartable à la main, des rêves plein les yeux

La leur est un problème qui sème le doute et l’erreur … Une menace, une excuse, un malentendu…La leur est une prison

Qu’ils ne cherchent pas plus loin, c’est bien ainsi qu’ils la voulaient
Qu’ils ne la renient pas,
Qu’ils ne renient aucun de ses enfants,
Qu’ils en acceptent la maladresse et l’impuissance des gestes fous
Qu’ils n’enlèvent rien , elle leur appartient,
Elle est à eux, bien à eux…avec ses lendemains de frustration et d’inquiétude
C’est bien ainsi qu’ils l’ont voulue ; elle leur suffira toujours

La nôtre, la nôtre est une conscience qui marche près d’une flamme qui ne s’éteint pas
Elle est dans la confiance et dans la force que la vie pose sur le visage des Pères
Elle est une porte ouverte, une caresse à tout les hommes du monde
La nôtre garde ses mains de paysans

Elle ne demande rien, elle ne quémande pas. Elle ne veut rien, rien d’autre que garder son âme dans la paix d’une maison et dans la paix du monde
Elle est une femme qui attend un enfant. Elle est cet enfant qui vivra
Elle est cette petite fille qui chantera encore, ce chant qui s’élève, porté par des milliers de voix. Oui, elle est ce peuple qui chante…
Elle n’est rien que cette voix qui répondra encore et encore…bien après…bien après eux …
et au-delà de nous tous …

La nôtre est un chant, une espérance, un hymne à la beauté du monde
La nôtre est un amour qu’ils ne savent pas
La nôtre est un amour qu’ils n’entendent pas
La nôtre, la nôtre est un amour qu’ils n’éteindront pas…

texte de Jean François Bernardini

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Ne fermez pas la porte                                                              Jean François Bernardini

Ils viennent de ces chemins où les hommes et les femmes n’ont jamais eu qu’un coin du feu pour y chanter la peine, l’amour et le travail.
Ils sont des gens du bord de l’eau et de la terre.
Là bas, chez eux, où la parole commence par le chant ; là bas, où le vent de l’histoire des autres a souvent déchiré la paix sur leurs rivages, leur laissant au cœur de vieux chagrins.

Ne fermez pas la porte.

Ils viennent d’une mémoire qui n’est pas racontée sur les bancs des écoles, de ces mémoires que seules les pierres racontent encore.
Ce qu’ils ont au cœur est sur leurs visages.
Les mots qu’ils disent sont des mots simples, qui parlent de vie, de dignité.
Quand d’autres pourraient croire que chez eux tout est perdu,
Quand d’autres pourraient croire que chez eux tout s’est arrêté dans les veines de leur avenir,
Un jour, un jour on leur a dit que leur langue n’en était pas une, que leur terre était pauvre…
Ils y ont consenti. Ils n’y ont jamais cru !

Ne fermez pas la porte.

Dans les mains, comme un geste d’amour du côté humble de la vie, ils portent un bouquet de leur terre.
Dans les mains, ils ont aussi une lumière, comme celle qui brille dans leurs maisons, là où ils vivent, au cœur de ces petits villages de pierres grises.
Leurs châteaux portent des noms comme des poèmes : È quandu u primu ragiu si pesa nantu à u Monte Cintu, L’Alcudina o U San Petrone, Quand le jour se lève à Calasima.
Leurs rêves à eux parlent de reconnaissance, de fraternité, d’humanité.
Quand ils quittent ces châteaux là, plus ils s’en éloignent, plus leurs coeurs y font retour.
Mais ce qui les lie à leur terre ne les oppose pas à tout ce qui les lie aux hommes, à tous les hommes, à tous les peuples.
Ils ne sont pas que différents, mais tellement semblables : humains, faibles et forts à la fois.
Parfois, il fait nuit sur leur chemin. Leur veilleuse tremble, il leur arrive de tomber.
Et, chez eux, quand un homme tombe, quand une âme se perd, quand un coeur s’égare, d’autres lui donnent la main.
Le ciel reste muet, on dit que les portes se ferment.
Chez eux, quand les hommes se taisent, c’est qu’ils n’ont pas de mots pour le dire.
C’est qu’ils ont beaucoup à dire, une blessure, une envie de guérir.
Les mots qui ne leur viennent pas danser sur les lèvres, s’en vont hurler au fond de l’âme.
Le silence, c’est quelquefois leur révolte.
Le silence, c’est leur non violence à eux : leur cri, leur frontière, leur retrait d’avec l’injustice.
Chez eux, le mot amour ne se dit qu’avec précaution, mais il est partout dans l’air.
Il est des mots dont ils pensent que moins on les prononce, et plus ils se font entendre.

Ne fermez pas la porte.

Ce soir, autour du chant qui réchauffe, la rencontre de soi, la rencontre de l’autre, ils cherchent un feu de joie.
Ils cherchent ensemble le mot, le regard, le geste, la main, qui pourrait faire frémir la montagne.
Comme une réponse à tous ce qui trahit.  Comme une réponse à tous ceux qui oublient.

Ne fermez pas la porte.

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Dans la main de la Terre

Il y avait peut-être cent ans qu’elle était là ou peut-être juste un instant. Le vent de la nuit lui caressait le visage.

Je ne saurais vous dire où était son pays ; où était sa maison. Si elle était femme de marin, de paysan, d’exilé ou d’émigrant. Si elle avait franchi la mer, une montagne ou l’océan.

La terre semblait être derrière elle. En la voyant marcher on pouvait imaginer qu’elle la portait toute seule sur ses épaules.

Allez donc savoir ce qu’elle s’en allait chercher ce qu’elle aurait tant aimé entendre cette nuit-là.

La nuit, les regards des hommes s’éteignent un peu. On dit que la lumière est à l’intérieur,  dans un village, au fond d’un port, en haut d’une montagne, un phare dans l’océan, ou bien une étoile dans le ciel.

A chaque chant elle accordait son âme, elle accordait ses pas.

Elle disait qu’elle voulait apprendre le chemin jusqu’aux plus beaux signaux du monde jusqu’à la beauté qui unit les hommes, les peuples

Son rêve elle l’écrivait de quatre mots…L’unité qui rassemble,  La diversité qui enrichit.

Dans chaque chant du monde elle voulait graver une alliance, une reconnaissance. De chaque langue elle voulait apprendre la part d’altérité, d’intelligence, d’humanité.

Elle disait que c’était cela la plus belle promesse d’avenir, de paix, de richesse du monde.

Un jour le poète a écrit pour elle…L’homme n’est ni grand ni petit : il a la taille de ce qu’il sait aimer et respecter.

Elle, elle répondait que toute la vie il fallait apprendre à être l’invité de l’autre, l’invité du monde, que c’était cela l’hospitalité.

Il y a peut-être cent ans qu’elle marchait ainsi ou peut-être un instant… C’était cela sa fidélité.
Le chant d’amour qui fait pleurer les yeux d’un peuple ne peut à tout jamais laisser indifférent l’âme du monde.

C’était cela sa paix.

Ce soir-là, entre la mer et l’océan, il y avait peut-être quelques lumières de plus dans la main de la terre.

Là où rien n’est séparé… Là où s’additionnent et se reconnaissent toutes les dignités du monde.

Là où les enfants de Bretagne ont écrit un jour..tous ces pays dispersés par le vent ; les champs de blé dans la poche des paysans…Et l’océan qui n’a plus pour frontière que la graine emportée par une main d’enfant… Ce soir… le pain sera blanc à la table d’hôte…Passant demeure ici pour le partager… Il y a peut-être cent ans qu’elle marchait ainsi ou peut-être un instant.

Elle disait que cette beauté-là est invincible… Elle disait que cette beauté-là est invincible.

Jean-François Bernardini

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