Ils alertent les gendarmes pour les frapper

SAINT-JOSEPH

TRIBUNAL CORRECTIONNEL. Il existe des audiences qui frappent par le comportement déroutant des prévenus. C’est le cas du procès de Joseph et Joëlle jugés hier pour des violences sur une personne dépositaire de l’autorité publique. Les faits se sont produits le 27 février dernier, en pleine nuit. Alcoolisé, en compagnie de sa concubine, Joseph alerte la gendarmerie avec son portable. Au téléphone, ce dernier « se fait passer pour sa fille dont il imite la voix et explique être victime d’attouchements sexuels », selon la présidente du tribunal correctionnel, Nathalie Ramage. Rapidement, une équipe de nuit se déplace au domicile du couple où les choses dérapent. Complètement ivre, le père de famille accueille les gendarmes en slip, « vocifère contre les militaires, bouscule un premier gendarme et lui donne deux claques », avant de briser la lunette arrière du véhicule d’intervention avec une branche de bois. Le second gendarme entre alors dans la case et tombe sur Joëlle, la concubine qui, également excitée, hurle et gifle le militaire à son tour avant d’être maîtrisée avec son compagnon. Penaud, le concubin s’est fondu en excuses. « Ce n’est pas normal. Je n’arrive pas à comprendre exactement ce qui m’est passé par la tête. J’étais dans une période difficile et au lieu de frapper une autre personne, j’ai préféré frapper un gendarme », lance le prévenu. Dans l’assemblée, les fous rires se multiplient et les avocats présents n’en croient pas leurs oreilles. Selon le procès-verbal de garde à vue, l’auteur de l’appel téléphonique souhaitait « passer une soirée chaude et se faire cogner dessus ». Une démarche surprenante à laquelle l’alcool a certainement contribué.

De son côté, la concubine, « affolée » de voir des gendarmes s’introduire sans sa case alors qu’elle était en sous-vêtements a tenté de se dédouaner. « Il m’a pris le bras et m’a fait mal. Je ne comprenais pas ce qui se passait et je l’ai bousculé mais je ne l’ai pas giflé », glisse l’intéressée à court d’arguments. Représentant l’intérêt des gendarmes, Me Bruno Raffi a mis en avant l’irresponsabilité des mis en cause face à des « gendarmes qui avaient mieux à faire que s’occuper de vos états d’âme ».

Privés d’avocats, le couple a été reconnu coupable. Si le concubin a écopé d’une peine de 6 mois de prison avec sursis mise à l’épreuve de deux ans, la maîtresse des lieux a été condamnée à 3 mois de prison avec sursis. Ils devront en outre régler 1 052 euros de dommages et intérêts, un euro au titre du préjudice moral et 500 euros par gendarme agressé.

Source : Clicanoo.re

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