« Il est le seul responsable de ce merdier » : ces cinq mois où Darmanin a fait naître le feu à Beauvau
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« Il a pris la grosse tête. Darmanin est le seul responsable de ce merdier, il a très mal ficelé cet article 24, qui est une connerie sans nom. Résultat, le président est furieux. »
© Denis Allard / Leextra via Leemage
En dix jours, tout a changé. Emmanuel Macron et sa majorité tempêtent contre l’article 24 de la loi “sécurité globale”. Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, aux prises avec les violences policières, a été prié d’avaler son képi…
Il s’est battu pour l’avoir. Il a eu à l’arraché. Et, maintenant, le voilà dans le piège de Beauvau. Coincé entre sa promesse d’ordre et le déshonneur des bavures. Le premier flic de France tangue. « Il a pris la grosse tête. Darmanin est le seul responsable de ce merdier, il a très mal ficelé cet article 24, qui est une connerie sans nom. Résultat, le président est furieux » assure un poids lourd de la majorité. En moins de quinze jours, la réputation du ministre de l’Intérieur a été écornée, étalonnée sur celle de la maison police, laquelle est aujourd’hui sur le banc des accusés. « Les images que nous avons tous vues de l’agression de Michel Zecler sont inacceptables. Elles nous font honte » a cinglé Emmanuel Macron vendredi 27 novembre, au lendemain de la diffusion de cette sordide vidéo de hall enfumé où pleuvent les coups. Les policiers cogneurs, à l’issue de leur garde à vue, ont été mis en examen, notamment pour « violences volontaires », et deux d’entre eux ont été écroués.
« Toute cette séquence est désastreuse »
« Toute cette séquence est désastreuse » admet un proche du ministre. Et cela va laisser des traces durables. D’autant que cet épisode a largement contribué à la mobilisation du dernier week-end de novembre contre l’article 24 et pour la liberté d’expression. « On n’a pas su communiquer sur ce texte » confie le député de Gironde Éric Poulliat, spécialiste des questions de sécurité au sein de LREM. Dès lundi 30 novembre au matin, comme lui, plusieurs députés LREM ont tiré le signal d’alarme : « Cet article 24 est déjà mort, il faut d’urgence éviter d’entrer dans un cycle des manifs du samedi ! » a plaidé Poulliat. À midi, le président a réuni, autour du Premier ministre, les ministres de l’Intérieur, de la Justice et de la Culture. « J’aurais bien aimé ne pas découvrir en regardant la télévision que le procureur tenait une conférence de presse » a grincé Emmanuel Macron, appelant l’équipe gouvernementale à davantage « de cohésion ». Christophe Castaner a été désigné pour enterrer l’article 24 au plus vite et annoncer sa « réécriture ». « Il y avait le feu, on espère que l’incendie est éteint » résume un ministre. Balles neuves. Gérald Darmanin reste au service…
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