I.A et totalitarisme invisibilisé

François Dubois Profession Gendarme

17 avr. 2025 Captionem est un roman qui se veut le laboratoire du modèle de gouvernance « néo-collectiviste », la synthèse ultime des formes de totalitarisme jusqu’alors explorées. Ce texte est pluriel, tant dans son approche que dans son souffle. Il se destine à un public large, capable de se laisser porter par des registres variés : de l’action effrénée à la romance, de l’enquête policière à une violence parfois saisissante. Tout cela s’entrelace dans une écriture que j’ai voulue cinématographique, inspirée de Dogville dans l’approche des interactions sociales, d’Orange Mécanique pour sa violence et l’approche sociétale de la justice et de la réhabilitation, ou encore, du futurisme sombre de Blade Runner. J’espère en tirer une puissance immersive, un choc esthétique qui trouble autant qu’il questionne. Mais Captionem n’est pas qu’un récit : c’est un roman dense, riche en concepts, une vision moderne et réaliste de ce que pourrait être le totalitarisme de demain.

Fiction, certes, mais si proche du réel qu’elle en devient vertigineuse. Tout ce qui s’y joue est techniquement possible aujourd’hui, ou en voie de l’être dans un futur imminent. Loin d’une dystopie purement abstraite, j’ai voulu ancrer ce texte dans une anticipation lucide, presque effrayante, tant elle ne rompt jamais le fil de la vraisemblance. Sous bien des aspects, il pousse plus loin les réflexions de Kaczynski dans La Société Industrielle et son Avenir ou celles esquissées par Orwell dans 1984 et Huxley dans Le Meilleur des Mondes. Ici, l’ingénierie sociale est réaliste et insidieuse, inspirée des mécanismes que nous avons vécus lors de la période Covid, mais poussée jusqu’à son paroxysme. Les limites éthiques de la surveillance ? Elles ont cédé sous la pression de narratifs adaptés et désobligeants. L’IA, si centrale, n’est pas l’unique moteur du système, car d’autres dynamiques s’entremêlent : sociales, métapolitiques, historiques et spirituelles. Captionem aborde des questions délicates : la fragmentation sociale comme outil politique, le rapport à la mort et à la religion dans une société déshumanisée, mais aussi les fondements historiques et religieux qui ont préparé de telles dérives. C’est une exploration des consciences. Les personnages, d’une psychologie ciselée, réagissent et se heurtent à ce monde : qu’en produit-il ? Comment l’humain évolue-t-il dans cet écrin vicié ?

Pour m’approcher au plus près de cette vérité, j’ai même interrogé des individus, sondant leurs réactions face aux contextes du roman. Un travail d’immersion qui a trouvé son point d’orgue dans mes échanges avec un prêtre, que j’estime énormément, qui a nourri de sa sagesse et de ses doutes le personnage de Dom Jean-Baptiste. Alors, après les aventures d’Alice, voici celles d’une autre jeune femme… Mais ici, tout est différent. Mature. Sombre. Les concepts ont gagné en épaisseur, en gravité, et Captionem s’impose comme une fresque où l’ombre d’aujourd’hui désigne les contours du demain.

Source : François Dubois Profession Gendarme

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