« Hold-Up » : Oui, le professeur Jean-Bernard Fourtillan a bien été hospitalisé en psychiatrie, mais après avoir été interpellé

FAKE OFF De nombreuses publications virales sur les réseaux sociaux affirment que le professeur Jean-Bernard Fourtillan, interrogé dans le récent du documentaire « Hold-Up », a été « interné » contre son gré dans un hôpital psychiatrique du Gard. La réalité est plus complexe

640x410_film-hold-up-qualifie-documentaire-demarque-autres-videos-complotistes-diffusees-jusqu-present-webLe film Hold-Up qualifié de documentaire, se démarque des autres vidéos complotistes diffusées jusqu’à présent sur le Web. — 20 Minutes

  • D’après un grand nombre de publications sur les réseaux sociaux, le professeur Jean-Bernard Fourtillan aurait été « interné » contre son gré dans un hôpital psychiatrique du Gard.
  • Cette hospitalisation a été décidée « sur prescription médicale », précise la préfecture du Gard à 20 Minutes.
  • Jean-Bernard Fourtillan avait été arrêté quelques jours plus tôt dans le cadre d’une enquête, indique une source judiciaire à 20 Minutes, confirmant une information de Midi-Libre.

Le professeur Jean-Bernard Fourtillan, a-t-il été « interné » contre son gré dans un hôpital psychiatrique du Gard ? C’est ce qu’affirment de nombreux posts viraux sur les réseaux sociaux, appelant à secourir le professeur injustement enfermé pour avoir selon eux, « osé déposé plainte contre l’Institut Pasteur ».

Le professeur Fourtillan, figure anti-vaccin, aurait été hospitalisé contre son gré dans le Gard
Le professeur Fourtillan, figure anti-vaccin, aurait été hospitalisé contre son gré dans le Gard – Tom Hollmann

Jean-Bernard Fourtillan, figure anti-vaccin sur les réseaux sociaux, est un des intervenants remarqué du documentaire controversé de Pierre Barnerias, « Hold-Up ». Dans ce film, mis en cause pour les nombreuses informations erronées qu’il contient, Jean-Bernard Fourtillan affirmait que le Covid-19 avait été créé de toutes pièces par l’Institut Pasteur. Une affirmation qui a amené ce dernier à  déposer plainte contre X pour diffamation.

A l’origine de la polémique autour de l’hospitalisation du médecin, une vidéo postée sur YouTube dans laquelle un homme annonce « l’internement » contre son gré du professeur Jean-Bernard Fourtillan. L’homme explique avoir eu des contacts avec des « proches » du professeur et appelle à faire pression sur l’hôpital psychiatrique pour obtenir sa sortie et éviter que d’autres « scientifiques gênants » qui vont « à l’encontre du discours dominant » ne subissent le même sort.

Aussitôt reprise par France Soir nouveau bastion « covid-sceptique » de la toile aujourd’hui très éloigné du fameux quotidien d’après-guerre –, il n’aura fallu que très peu de temps pour l’information soit reproduite dans des dizaines de publications similaires inondant les réseaux sociaux.

20 Minutes fait le point.

FAKE OFF

Sollicitée par 20 Minutes, la préfecture du Gard confirme une « mesure individuelle d’hospitalisation » visant Jean-Bernard Fourtillan. Et de préciser que cette décision relève « d’une prescription médicale ». Pas plus de précision de la part de la préfecture, qui souligne que la mesure est « couverte par les règles habituelles de confidentialité des informations médicales personnelles. »

Cette décision a toutefois été prise après que le médecin a été interpelé par les forces de l’ordre le 7 décembre « en vertu d’un mandat d’amener [émis par] un juge d’instruction parisien », apprend 20 Minutes de source judiciaire, confirmant une information de Midi-Libre.

Selon le quotidien régional, le suspect a été placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Nîmes après son interpellation. Trois jours plus tard, un médecin a considéré que son état de santé nécessitait un placement dans un établissement psychiatrique et le préfet a suivi ces recommandations, ajoute Midi-Libre, précisant que Jean-Bernard Fourtillan est hospitalisé dans l’établissement du Mas Careiron, à Uzès.

Une enquête ouverte en septembre 2019

L’arrestation du médecin a eu lieu dans le cadre d’une information judiciaire ouverte notamment pour « tromperie » par le parquet de Paris en septembre 2019, à la suite d’essais cliniques « sauvages » pratiqués sur 350 malades de Parkinson et Alzheimer dans une abbaye située près de Poitiers. Ces faits avaient également valu à Jean-Bernard Fourtillan d’être poursuivi par l’Ordre des médecins pour «charlatanisme».

Selon le procureur de Nîmes à Midi Libre, Jean-Bernard Fourtillan n’a pas contesté son hospitalisation sans son consentement.

Source : 20 Minutes

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