Hidalgo estime qu’il «devient difficile de manifester» à Paris et charge le préfet
LE SCAN POLITIQUE/VIDÉO – La maire de Paris a condamné les violences qui ont éclaté samedi 21 septembre dans la capitale. Elle a aussi regretté un «dispositif policier hors norme» et prévoit l’audition du préfet de police Didier Lallement «au prochain Conseil de Paris».
Manifestation des «gilets jaunes», marche pour le climat, journées du patrimoine, journée sans voiture… Le programme du week-end était chargé dans la capitale. Il aura finalement été marqué par les débordements provoqués par des manifestants radicaux et la répression policière. Si elle condamne «fermement et évidemment toutes ces violences», la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, a regretté lundi 23 septembre sur France Inter un «dispositif policier hors norme». Selon elle, ces déploiements «dissuadent du coup beaucoup de gens» de se rendre à une manifestation. Avec ce climat de tension, la maire de Paris, qui était dans les cortèges en faveur du climat vendredi et samedi, va jusqu’à déplorer: «Il devient difficile de manifester» dans la capitale. Elle a en outre dénoncé les fermetures de stations de métro dimanche malgré la «Journée sans voiture», décidées par la préfecture de police sans concertation avec la Ville de Paris.
Une «crainte des violences»
Anne Hidalgo raconte notamment avoir «reçu énormément d’appels (…) de militants pacifistes qui étaient empêchés de sortir (de la manifestation, ndlr) après la diffusion des gaz lacrymogènes». Après les nombreuses arrestations par les forces de l’ordre, la maire socialiste, qui annoncera «dans les prochaines semaines» si elle est candidate à sa réélection, prévient: «Au prochain Conseil de Paris, le préfet de police sera interrogé par beaucoup de groupes politiques».
Ce haut degré de tension participe, selon elle, à la moindre participation des Parisiens dans la marche pour le climat. Selon les organisateurs, seules 50.000 personnes ont arpenté les rues de la capitale samedi – 15 200 personnes selon un comptage indépendant – quand elles étaient plus de 270.000 à Berlin. Pour Anne Hidalgo, cela s’explique «sans doute» par «la crainte des violences liées à toutes ces manifestations avec effectivement des black blocs, avec des vitrines cassées, avec de charges de police extrêmement virulentes».
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Son premier adjoint à la mairie, Emmanuel Grégoire est lui aussi monté très vivement au créneau. Il a regretté sur Twitter un «dispositif disproportionné», y compris pour la journée de dimanche, «sans concertation, ni même information de la part de la préfecture de police» Il a regretté «les nombreuses fermetures de métros qui pénalisent commerces, parisiens et touristes. Cela ne peut pas continuer ainsi».
Interrogé par Le Figaro, Emmanuel Grégoire pointe directement le nouveau préfet Didier Lallement arrivé dans la capitale en mars 2019. «Nous avons découvert dimanche matin la bunkerisation du centre de la capitale avec le maintien des barrières anti-émeutes et la fermeture de nombreuses stations de métro. Le préfet qui se croit seul au monde nous a manifestement volontairement maintenu à l’écart, nous considérant comme entité négligeable. C’est inconcevable et c’est une première historique dans les relations entre un préfet et le maire de Paris», assure le premier adjoint d’Anne Hidalgo. «Le préfet qui est arrivé avec une réputation à Paris multiplie les gestes vexatoires et marche sur la tête de la représentation démocratique». Plusieurs accrochages ont déjà eu lieu avant ce week-end, alors même, explique Grégoire, que «les relations sont très bonnes avec le cabinet du préfet et les services de la préfecture».
Source : Le Figaro
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