Grogne des policiers : des mesures pour calmer la colère
Les syndicats ont été reçus à l’Élysée par François Hollande. Bernard Cazeneuve a annoncé une enveloppe de 250 millions pour les équipements.
La grogne perdure et le gouvernement tente de désamorcer le conflit. Mercredi, des syndicats ont rencontré le président de la République. Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé « un effort supplémentaire », en affirmant que le gouvernement avait « conscience de l’urgence » à répondre aux revendications des forces de l’ordre. « Un effort supplémentaire est nécessaire aujourd’hui (…) nous le ferons dans le dialogue et l’exacte conscience de l’urgence », a indiqué le ministre, annonçant une « enveloppe globale de 250 millions » allouée aux équipements, à l’issue d’une réunion du président de la République à l’Elysée avec les syndicats de police.
Les « compagnies départementales d’intervention et des compagnies de sécurisation » recevront ainsi des casques balistiques, des gilets pare-balles porte-plaques et des fusils d’assaut HK G36. Le ministre a aussi promis « dès le 1er janvier 2017 » la livraison, entre autres, de 20 000 gilets pare-balles, de 8 000 casques et visières, de 4 730 boucliers ainsi que de nouvelles armes. Il a également évoqué le déploiement de « tenues résistantes au feu », du renforcement du vitrage des véhicules banalisés et sérigraphiés, et de « véhicules particulièrement protégés » dans les « quartiers les plus sensibles ». Enfin, le renouvellement du parc automobile « devra bien entendu se poursuivre »: « En 2017 ce sont 3.080 véhicules neufs qui seront livrés pour la police nationale et 3 300 pour la gendarmerie », a précisé Bernard Cazeneuve.
Durcir les sanctions
Le gouvernement souhaite également « durcir les sanctions » pour « outrages » à l’encontre des forces de l’ordre en alignant la peine encourue à celle prévue pour l’outrage à magistrat. Elle est actuellement de six mois d’emprisonnement pour outrage envers les agents dépositaires de l’autorité publique, contre un an envers les magistrats. Les mesures pour protéger l’anonymat des policiers vont être renforcées, « dans le cadre des procédures qui le justifient » mais aussi pour « certaines interventions » lors desquelles les policiers pourront revêtir une cagoule.
« Cette demande légitime a été exprimée par les syndicats de police, notamment après l’ignoble assassinat terroriste de Magnanville en juin dernier et j’y souscris pleinement », a dit le ministre. « Toutes ces mesures seront présentées devant le Parlement à la fin du mois de novembre », a précisé Bernard Cazeneuve. Le mouvement de colère des « Bleus » a démarré le 17 octobre, quelques jours après l’attaque au cocktail Molotov à Viry-Châtillon (Essonne) au cours de laquelle quatre policiers ont été blessés, dont deux grièvement.
Du positif
Les syndicats de policiers ont salué des annonces « importantes ». « Satisfait le terme n’est pas là. Il y a eu des annonces importantes faites ce soir », a ainsi commenté Yves Lefebvre, le secrétaire général du syndicat Unité SGP Police, qualifiant de « très fortes » les mesures qui concernent la « protection des policiers » et « les tâches indues ». En revanche, « reste en suspens pour notre organisation la problématique de la méritocratie, de la politique du chiffre dans la police nationale », a-t-il ajouté.
« C’est plutôt positif dans les annonces, maintenant il va falloir que ça se concrétise très rapidement sur le terrain pour que la grogne légitime que les policiers ont exprimée cesse », a déclaré Jean-Marc Bailleul, le secrétaire général CFDT et ses composantes polices. « Les avancées sont importantes, conséquentes, nous attendons bien évidement que, très rapidement, elles soient mises en oeuvre », a surenchéri Jean-Claude Delage, secrétaire général d’Alliance Police nationale, soulignant « une avancée importante » sur la légitime défense ou « l’anonymisation ».
Source : Le Point
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