Grégory Joron, du syndicat Unité SGP-Police : «Madame la juge, vous êtes complice de la haine antiflic»
Dans une tribune au Parisien-Aujourd’hui en France, Grégory Joron, CRS et secrétaire général du syndicat Unité SGP-Police, dénonce la haine antiflic qui se développe et gangrène notre société.
Grégory Joron, CRS et secrétaire général du syndicat Unité SGP-Police Youtube/Web Tv UNITÉ SGP POLICE
Madame Sarah Massoud, Madame la juge, Madame la secrétaire nationale du Syndicat de la magistrature,
Mercredi dernier, lors d’un live sur le site Mediapart, vous avez tenu les propos suivants : « D’un point de vue très personnel, alors que je suis syndicaliste, j’ai presque peur d’aller manifester demain. J’ai peur de qui? J’ai peur des policiers! Moi, j’ai peur demain des gaz lacrymogènes, j’ai peur de prendre une grenade de désencerclement ou bien un tir de LBD. Le Syndicat de la magistrature l’a dénoncé déjà depuis plusieurs mois, il y a un constat de violences policières… qui a engendré des atteintes à l’intégrité physique de nombreux manifestants… » Au-delà de la colère et de l’indignation, ces mots font surtout naître en moi un sentiment de désarroi et de tristesse. Ils me donnent envie de vous répondre Madame Massoud car vous êtes, de fait, complice de la haine antiflic qui se développe et gangrène notre société.
Jeudi 5 décembre, des fonctionnaires de police ont reçu des lettres de menaces à leur domicile, ciblant leur famille, leurs enfants. Dans la nuit du 5 au 6 décembre, un guet-apens a été tendu à un policier de la BAC, son véhicule percuté après avoir été suivi. Il a réussi à s’échapper. Les policiers deviennent des cibles permanentes, en et hors service, critiqués pour leur action et jugés par une bien-pensance nauséabonde dans laquelle vous semblez vous complaire.
De la harangue d’Oswald Baudot
À partir d’une réflexion très personnelle, vous dévoilez très vite la position de votre organisation syndicale, le Syndicat de la magistrature, et employez le terme de violences policières comme si cela était systémique. Vous me semblez plus idéologue que syndicaliste. J’aurais préféré vous entendre défendre et revendiquer pour votre corporation plutôt que de clouer au pilori les policiers dans leur ensemble. Vous me laissez donc penser que votre vision de la société, mais surtout de votre métier, reste imprégnée, colorée, désaxée par la harangue d’Oswald Baudot, grande figure de votre syndicat, qui encourageait, en 1974, les jeunes magistrats à être partiaux, à avoir un préjugé favorable pour le voleur contre la police. Je vous laisse mesurer aujourd’hui les conséquences de ces quarante-cinq années d’endoctrinement : sentiment d’impunité dans le milieu des délinquants et haine antiflic.
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Madame, je peux vous assurer que les policiers, eux aussi, ont peur, ils craignent pour leur intégrité physique en mission, ils s’inquiètent pour leur famille, ils cachent leur profession, restent discrets comme si leur métier si noble, cette fonction si belle — garder la paix —, était devenu une maladie honteuse. Dorénavant, après vos propos, ils s’inquiètent aussi un peu plus d’être traduits devant la justice, car vous êtes la preuve manifeste qu’une partie de la magistrature est partiale, orientée, prompte à condamner les policiers avant même leur procès.
Madame, les policiers risquent leur vie quotidiennement pour vous permettre de vivre la vôtre paisiblement. Je vous laisse donc à votre vision étriquée, à vos idées haineuses et destructrices. Je vous laisse plus encore à votre complicité du délitement de notre société. Madame, je vous laisse à votre conscience.
Source : Le Parisien
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