A l’appel de plusieurs groupes et personnalités du mouvement, les Gilets jaunes prévoient une grande journée de manifestation le 12 septembre. Objectif : donner un second souffle à une mobilisation mise en veilleuse par la crise du coronavirus.
Plusieurs groupes de Gilets jaunes et personnalités du mouvement ont lancé, le 4 août sur les réseaux sociaux, un appel à une grande journée de mobilisation dans toute la France le 12 septembre prochain, après plusieurs semaines d’interruption en raison de la pandémie de Covid-19.
Il est important qu’on soit présents et je vous garantis qu’il n’y aura pas que des Gilets jaunes
«L’objectif de cette mobilisation est de rappeler l’ensemble des revendications à la base des Gilets jaunes qui étaient celles du 17 novembre [2018], de revenir à notre cœur de métier, de pouvoir revendiquer et de pouvoir proposer des solutions sur ce qui se passe aujourd’hui en France», a fait savoir le 3 août sur RT France le Gilet jaune Jérôme Rodrigues, qui co-organise sur Facebook un événement baptisé «#12septembre Un seul devoir défendre nos droits».
«RDV le 12 septembre ! Et ne cassons rien pour ne pas décrédibiliser notre mouvement. Ne tombons pas dans le piège du pouvoir, des médias et de ceux qui les servent en nous poussant à être malveillants. Les Gilets jaunes c’est « détermination + bienveillance »», a également publié, le 4 août sur Twitter, le groupe de Gilets jaunes Collectif Carton jaune.
«Chaque Gilet jaune sait où il doit aller le 12 septembre. Paris – Toulouse – Nantes -, etc… Et si cela ne suffit pas !!! On ne lâchera rien !!!», a posté le même jour sur Twitter un autre compte de militants Gilets jaunes.
Jérôme Rodrigues appelle à une manifestation «à la fois pacifique et revendicatrice»
Ciblant la ritournelle médiatique visant selon lui à insuffler l’idée que «le mouvement s’essouffle» et «manque d’air», Jérôme Rodrigues dit en avoir «assez qu’on parle au passé des Gilets jaunes et de toujours se rappeler aux bons souvenirs des médias».
Il faudrait peut-être avoir peur de tous ceux qui vont arriver sur le marché de la misère. Vous avez des licenciements en pagaille, 700 000 jeunes qui arrivent sur un marché du travail quasiment inexistant
S’adressant ensuite aux personnes inquiètes de voir redémarrer le mouvement des Gilets jaunes dans l’ensemble de l’Hexagone, il a souligné que la peur devrait plutôt se focaliser sur les conséquences de la crise économique engendrée par la pandémie de Covid-19 : «A défaut d’avoir peur des Gilets jaunes en cette date du 12 septembre, il faudrait peut-être avoir peur de tous ceux qui vont arriver sur le marché de la misère. Vous avez des licenciements en pagaille, 700 000 jeunes qui arrivent sur un marché du travail quasiment inexistant.» «En cette date du 12 septembre, il sera bon de rappeler à ce nouveau gouvernement, qui aujourd’hui surf sur la vague des 100 jours, […] que rien n’est proposé aux revendications qu’on peut apporter qui sont celles du mieux-vivre, d’une démocratie directe et participative, la fin des privilèges de nos gouvernants et tout ce qui est sur le terrain des violences policières», a-t-il également déclaré.
Avant d’ajouter : «Il est important qu’on soit présents et je vous garantis qu’il n’y aura pas que des Gilets jaunes. Je suis assez central dans le mouvement des Gilets jaunes pour vous dire que le mécontentement et la colère qui vont arriver en septembre ne seront pas que [celles] des Gilets jaunes : elles seront d’abord citoyennes.» Interrogé sur une possible convergence des luttes, notamment avec les mobilisations contre le racisme et les violences policières dans le sillage du mouvement américain Black Lives Matter, Jérôme Rodrigues a fait valoir que celle-ci serait «très compliquée». Pour lui, «l’ensemble des groupes d’action ou qui sont en lutte […] sont tous prophètes du chemin à prendre mais la finalité est la même». Il préfère ainsi utiliser le terme «d’une union citoyenne […] dans un but commun, celui d’améliorer notre qualité de vie ou d’éviter de la dégrader comme est en train de faire le gouvernement actuellement».
Enfin, Jérôme Rodrigues a jugé crucial «que la France et les Français se réveillent, que l’on donne du crédit aux travailleurs et aux Français qui ont tenu la France à bouts de bras». «C’est la première fois, quoi qu’on en dise, quoi qu’on en pense, que je lance un événement, que je demande à l’ensemble des groupes d’action Gilets jaunes et autres citoyens de pouvoir organiser et de retrouver cette union qu’on avait le 17 novembre [2018], de pouvoir s’inscrire dans une manifestation à la fois pacifique, revendicatrice et avec apports de solutions», a-t-il conclu.
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