Gilets jaunes : le maire de Tomblaine refuse d’organiser le grand débat national
Hervé Féron, connu sur les réseaux sociaux pour ses vidéos qui interpellaient le président de la République, a affirmé son intention de ne pas organiser le grand débat national.
Hervé Féron, maire de Tomblaine (Meurthe-et-Moselle), a publié une nouvelle vidéo faisant part de son ressentiment à l’égard des mesures prises par Emmanuel Macron. (©Wikimédia/Montage Lorraine Actu)
« Le grand respect que j’ai pour la fonction présidentielle et pour la République m’amène à croire aujourd’hui à un nécessaire devoir de désobéissance républicaine ». Le maire de Tomblaine (Meurthe-et-Moselle), près de Nancy, a publié une nouvelle vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle il affirme ne pas vouloir organiser le grand débat national. Elle a déjà été vue plus de 230 000 fois…
Alors que de nombreuses mairies ont exprimé leur soutien à cette démarche, comme celles de Nancy et de Metz (Moselle), Hervé Féron s’oppose à l’organisation du grand débat national. « Bien sûr, si on me demande les clés pour organiser ce débat dans une salle municipale, je les mettrai à disposition », tempère-t-il, « mais je ne participerai pas à cette mascarade ».
« Vous bernez une fois de plus les Français »
Le maire de Tomblaine avait déjà alpagué Emmanuel Macron à travers une vidéo publiée à la veille de la nouvelle année, qui a accumulé plus de 2,5 millions de vues. Cette lettre ouverte au président avait même fait l’objet d’un livre, intitulé Écoutez-nous ! Il récidive mardi 22 janvier 2019 :
Je pense que vous bernez une fois de plus les Français, et il serait tout à l’honneur des maires de France de ne pas s’en rendre complices.
Dans cet « acte 2 », comme le titre de sa vidéo, Hervé Féron a durci le ton face au chef de l’État : « Nous sommes contre les violences, contre toute forme de violence, et nous les condamnons. Mais force m’est de constater que la première violence est la violence d’État que vous avez structurée, par vos mots et par vos actes », déclare-t-il face à son téléphone dans son bureau.
L’élu reproche au président de la République de « diviser les Français pour mieux asseoir [son] règne ».
« Je réclame le droit à l’impertinence »
Si Hervé Féron a choisi de publier une nouvelle vidéo à charge contre Emmanuel Macron, c’est parce que le maire de Tomblaine « veut rester un homme libre » et « réclame le droit à l’impertinence ». Il reprend point par point les mesures appliquées par le chef de l’État, qui, selon lui, sont des formes de violence : la remise en cause de l’ISF, l’augmentation de la CSG, sans oublier les nombreuses phrases déclarées lors de différents discours au cours de sa fonction.
Il condamne également la violence dont ont été victimes des manifestants lors des rassemblements de Gilets jaunes, notamment de la part de la police. « Vous leur avez donné cyniquement l’ordre de tirer sur le peuple », pointe Hervé Féron en s’adressent au président de la République.
Il lui pose ensuite une question d’ordre budgétaire : « Pouvez-vous me confirmer que l’enveloppe de la dotation de soutien à l’initiative locale baissera encore de 45 millions en 2019 ? ». Il avance le chiffre de 570 millions d’euros à destination des communes pour cette année, contre 615 millions l’an passé.
« De quel débat s’agit-il ? »
Le maire de Tomblaine se pose la question : « De quel débat s’agit-il ? ». Il poursuit en affirmant qu’Emmanuel Macron a « ignoré les Gilets jaunes » : « Chaque samedi, vous les comptez, en espérant que le mouvement va s’essouffler ».
Hervé Féron a fait de ce qu’il considère comme le mépris d’Emmanuel Macron le fil conducteur de sa vidéo.
Vous avez écrit une lettre. Elle n’est en rien une réponse à ce que vous appelez la crise des Gilets jaunes, parce que vous ne voulez pas connaître et reconnaître ce qui est la colère du peuple.
Source : Actu.fr
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