GIGN et commandos marine s’entraînent contre un Bataclan flottant
Le traditionnel exercice de contre-terrorisme maritime (CTM), réalisé chaque année alternativement en Manche et en Méditerranée, vient de se tenir au large de Marseille : GIGN et commandos marine ont à nouveau planché sur le risque d’un Bataclan flottant.
Aucun détail n’a filtré sur le volume total de moyens, ou le scénario de cet exercice, nommé « Esterel » et dirigé notamment par le préfet maritime de la Méditerranée Charles-Henri du Ché.
Depuis les attaques de 2015, cette menace est sérieusement envisagée. La Marine a mis en place des équipes de protection des navires à passagers (EPNAP), alimentées notamment par les gendarmes maritimes.
La vigilance des pelotons de sûreté maritime portuaire (PSMP) de la Gendarmerie a aussi été renforcée, et leur nombre augmenté. Ces gendarmes pourraient être les primo-intervenants.
Mais, comme à terre, c’est toute une mécanique qu’il a fallu revoir. Le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) a ainsi réécrit le plan Piratmer, permettant d’intégrer de nouveaux acteurs, et des logiques privilégiant la réaction rapide à l’attente des moyens spécialisés.
Pour la première fois, une antenne GIGN, celle d’Orange, a donc été intégrée à cet exercice de contre-terrorisme maritime. Ils s’entraînaient dans cette perspective depuis des mois. La « maritimisation » de l’antenne de Nantes -nouvellement créée- n’est pas à l’ordre du jour, mais elle semble dans l’ordre des choses.
Pour cet exercice 2017, la Gendarmerie a engagé une grosse cinquantaine de personnels du GIGN et de l’antenne d’Orange. Ses hélicoptères n’ont pas été retenus pour cet exercice, pas plus d’ailleurs que pour la grande répétition, Tartane, qui s’est tenue au large du Var, en septembre-octobre.
Le principal obstacle à l’utilisation des appareils semble se situer à l’état-major des armées (EMA), qui fournit les hélicoptères transportant GIGN et commandos marine.
Pourtant, les rapports parlementaires du budget 2018 les démontrent sans peine, les hélicoptères de la Gendarmerie sont nettement plus disponibles, et en nombre bien plus important, que ceux de la Marine ou des forces spéciales. Ils sont, de surcroît, positionnés à proximité des antennes GIGN, et des possibles zones d’action maritimes.
Ces antennes constituent une première réaction, le temps pour le GIGN de gagner Marseille depuis Satory. Un Transall ou un C-130 de l’armée de l’Air serait nécessaire mais pas facile à trouver.
La disponibilité des avions de transport militaire n’est en effet pas meilleure que celle des hélicoptères. Plus que jamais, pour ses projections d’un bout à l’autre du territoire national, le GIGN a besoin de solutions performantes qui pourraient être civiles, en cas d’urgence.
Un sujet qui devra figurer dans la prochaine loi de programmation militaire, et dans les contrats opérationnels des unités de soutien aux forces de contre-terrorisme.
Jean-Marc Tanguy
Source : L’Essor.org
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