Georgelin : un placard tout en toc au service d’un Président immature
Je ne voudrais pas être inutilement désagréable, mais enfin…
Au vu du tombereau d’éloges qui sont venues de toutes parts encenser feu le général Jean-Louis Georgelin, je suis allé documenter ses états de service. J’ai donc consulté sa fiche Wikipédia, dont je n’imagine pas que le grand homme ne l’aurait pas faite immédiatement corriger si elle avait comporté la moindre erreur ou oubli.
Et alors là, quelle n’a pas été ma surprise au vu de son immense placard.
Décorations françaises :
Légion d’honneur (à ce niveau-là, c’est automatique, ils l’ont tous, s’il ne l’avaient pas ils seraient complètement à poil, c’est le minimum minimorum), mérite (c’est une décoration civile, c’est-à-dire rien du tout ou à peu près du point de vue militaire. On la donne à qui la demande), médaille de l’OTAN, médaille commémorative ex-Yougoslavie (là encore deux breloques qui ne veulent strictement rien dire de la valeur personnelle de l’intéressé, il suffit d’en voir été), Palmes académiques, arts et lettres. Et en plus, il les portait. Sans blague mon général ?
Aucune médaille militaire reçue au péril de sa vie. Aucune médaille attestant de sa valeur au combat.
Même pas la croix de la Valeur militaire, même pas la médaille militaire pourtant accessible à titre exceptionnel aux officiers généraux. Pas de croix du Combattant non plus, pourtant ouverte à ceux qui ont combattu en ex-Yougoslavie. Bref zéro.
Décorations honorifiques étrangères :
Alors là, il les avait toutes et surtout, et surtout, il les affichait toutes. Manifestement, le type avait voyagé et il avait su se faire décorer partout où il était passé. Il y en a qui collectionnent les Pokemons, lui c’était les breloques.
Ci-dessous, le placard du général :
Décorations françaises
- Grand-croix de la Légion d’honneur (décret du 12 avril 201019)
- Grand-croix de l’ordre national du Mérite
- Commandeur de l’ordre des Palmes académiques
- Commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres
- Médaille commémorative française, agrafe « Ex-Yougoslavie »
- Médaille de l’OTAN pour l’ex-Yougoslavie
Décorations étrangères. (Ne riez pas.)
- Grand-croix de l’ordre de Bernardo O’Higgins (en) (Chili)
- Grand-croix de l’ordre du mérite militaire (Maroc)
- Grand-croix avec épées de l’ordre pro Merito Militensi (ordre souverain de Malte)
- Grand cordon de l’ordre de l’Excellence (Pakistan)
- Grand-croix de l’ordre des services distingués militaires (Singapour)
- Grand-croix du Mérite de l’ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem (Vatican)
- Grand officier de l’ordre du roi Abdelaziz (Arabie Saoudite)
- Grand officier de l’ordre du Mérite de la République italienne
- Grand officier de l’ordre de Saint-Charles de Monaco
- Grand officier de l’ordre militaire de Saint-Benoit d’Aviz(Portugal)
- Commandeur de l’ordre du Mérite de la République fédérale d’Allemagne
- Commandeur de l’ordre de Léopold (Belgique)
- Commandeur de l’ordre du Mérite du Bénin
- Commandeur de l’ordre national de la Croix du Sud du Brésil
- Commandeur de l’ordre du Mérite centrafricain
- Commandeur de la Legion of Merit (États-Unis)
- Commandeur de l’ordre d’Isabelle la Catholique (Espagne)
- Commandeur de l’ordre du Mérite de la république de Hongrie
- Commandeur de l’ordre national du Mali
- Commandeur de l’ordre de la Valeur (Cameroun)
- Bande de l’ordre de l’Aigle aztèque (Mexique)
- Commandeur de l’ordre national du Niger
- Commandeur de l’ordre du Mérite (remise en 2012 par l’ambassadeur Tomasz Orłowski)20.
- Commandeur de l’ordre de l’Empire britannique, version militaire (Royaume-Uni)
- Commandeur de l’ordre national du Tchad
Pour couronner le tout, le général était franc-maçon, admis au dîner du Siècle et proche de Macron. Une grande gueule, un placard tout en toc pour cirer les pompes d’un Président immature, amateur de déguisements et de panoplies, lui-même tout en toc. Bref, un m’as-tu vu, un homme à la recherche des honneurs, un courtisan sans aucune valeur militaire reconnue par des décorations reçues au péril de sa vie. Le parfait fonctionnaire qui n’a jamais fait la guerre, le prototype de la baderne devenue général. Sans vouloir être désagréable, et sans vouloir déplaire à ceux qui vénèrent étoiles et galons, le général était un glorieux sans gloire, le prototype actuel du militaire français de haut rang sur lequel on peut compter pour nous faire perdre toutes les guerres.
Je n’ai moi-même ni valeur ni honneur militaire. Je m’autorise toutefois ces commentaires parce que j’ai connu un modèle de héros militaire en la personne de mon père. Tôt engagé dans l’armée d’Afrique, comme quelques jeunes de sa génération, il avait pris tous les risques pour son pays. Il avait été un des officiers les plus décorés de son temps. Pourtant et c’était très mal vu, il ne portait sur son uniforme que la Légion d’honneur dont il avait été le plus jeune officier décoré au péril de sa vie.
Soldats de la 9e DIC et du glorieux RICM, régiment le plus décoré de France, ils avaient combattu en Tunisie, libéré la Corse, l’île d’Elbe, débarqué à la Nartelle, libéré Toulon, libéré la vallée du Rhône, l’Alsace (terribles combats de la forêt de la Hardt). Ils étaient arrivés les premiers sur le Rhin, et jusqu’en Allemagne où ils avaient été stationnés à Constance.
Ensuite, plusieurs séjours en Indochine où il avait commandé un peloton de vedettes fluviales au Tonkin. L’escadron de vedettes fluviales du RICM avait été exceptionnellement décoré à l’ordre de l’armée de mer.
Et pour finir, guerre d’Algérie, la plus dégueulasse selon lui et bien qu’il n’ait pas participé au Putsch la placardisation qui s’en était suivie. De Gaulle ne voulait plus de héros ni de glorieux anciens à des postes de responsabilité dans l’armée française, seulement des fidèles totalement à sa dévotion.
Tout ça pour dire qu’aujourd’hui, même si certains généraux sauvent encore l’honneur – ceux-là sont obligés de se taire et de donner le change avant de pouvoir parler une fois en deuxième section – l’armée française est commandée par des carriéristes dont très peu ont réellement participé à des combats au péril de leur vie et dont aucun n’a réellement connu la guerre, la vraie. Depuis la guerre d’Algérie, les officiers de haut rang sont sélectionnés non pas sur leur valeur militaire mais sur leur absolue inféodation aux politiques. C’est malheureusement une des conséquences du putsch des généraux, plus d’hommes capables de dire non à la tête des armées. Rien qui permette d’envisager sérieusement la haute intensité comme on la découvre en Ukraine et encore moins de venir déposer un pouvoir devenu totalement illégitime et tyrannique.
Pas de bol, l’homme qui savait tout, le gros bourrin incompétent qui voulait faire fermer sa gueule à l’architecte en chef des bâtiments historiques, le surhomme de 75 ans qui se croyait encore capable de partir en solo se sera bêtement cassé la gueule sur un banal chemin de montagne.
Bref, toute une synthèse de notre époque.
Martin Moisan
Source : Riposte Laïque
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