Gendarmes et logements concédés par nécessité absolue de service : les charges locatives doivent être individualisées
Par Maître Aïda MOUMNI17 février 2022Droit des militaires
Le conseil d’Etat vient de rendre un arrêt le 8 février 2022 qui précise le cadre légal qui s’applique aux gendarmes qui occupent des logements pour nécessité absolue de service s’agissant des charges locatives dont il doit s’acquitter.
La juridiction suprême a donné tort au Ministre de l’Intérieur qui imposait par une instruction datée du 28 décembre 2011 une répartition générale des charges au prorata de la superficie occupée sans tenir compte de la consommation réelle d’énergie.
L’obligation de participer aux charges locatives des logements concédés par nécessité absolue de service
L’article L 4145-2 du code de la défense impose aux officiers et sous-officiers de gendarmerie des obligations en matière d’emploi mais également en matière de logement en caserne et ce compte tenu de leurs missions.
Ainsi, la Gendarmerie nationale gère un parc immobilier conséquent pour remplir cette obligation.
Ces logement sont concédés à titre gratuits mais les militaires concernés continuent toutefois de régler les charges liées à l’occupation du logement.
A cet effet, le militaire qui se voit attribuer un logement concédé par nécessité absolue de service est tenu de veiller aux réparations et participer aux charges locatives du bien concédé dans les mêmes conditions que la législation relative aux locaux d’habitation (article R 2124-71 du code général de la propriété des personnes publiques).
Les services de la gendarmerie Nationale avaient dans ce cadre, prévu par une instruction n° 102000 du 28 décembre 2011 de calculer les charges locatives des casernes de calculer les charges locatives et notamment celles de chauffage au prorata de la superficie occupée et non en fonction de la consommation réelle par logement.
C’est dans ce cadre qu’un gendarme avait contesté le rappel de charges qui lui avait été notifié et repris d’office sur son bulletin de solde au motif qu’il aurait du au contraire se voir appliquer les dispositions relatives aux logements collectifs qui permettent de quantifier la consommation de chaque logement s’agissant du chauffage et de la consommation d’eau chaude.
Le tribunal administratif de Nîmes a fait droit à sa demande, de même que la cour administrative d’appel de Marseille après appel du Ministre de l’Intérieur.
Le Ministre de l’Intérieur a formé un pourvoi devant le Conseil d’Etat et fait valoir notamment que les casernes et logements concédés par nécessité absolue de service suivraient un régime juridique différents des autres logements collectifs et qu’en tant que tel il n’y avait pas lieu d’appliquer les règles prévues par le code de la construction et de l’habitation ou le code de l’énergie.
Le conseil d’Etat retoque cette argumentation et a jugé que :
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