Gendarmes attaqués à Saint-Claude : cinq jeunes hommes jugés dès aujourd’hui
Ils ont été présentés ce jeudi matin devant le procureur de la République et devront répondre de faits de violences volontaires et de dégradations cet après-midi, en comparution immédiate.
Des individus ont tendu un « Guet-apens » aux gendarmes à l’entrée du quartier des Avignonnets. Photo V.PATRIN
« J’ai visionné les vidéos, et ce qui s’est passé samedi après-midi, dans la rue la plus fréquentée – et la plus surveillée – de Saint-Claude, c’est assez édifiant », lance sans détour le procureur de la République Jean-Luc Lennon.
Un « piège » pour attirer les gendarmes et les accueillir à coup de pierres
Le représentant du ministère public distingue trois affaires, qui ont donné lieu à trois procédures. La première concerne le motard qui a engagé son véhicule dans une rue en sens interdit, s’est rendu coupable d’un refus d’obtempérer, et a mis des vies en danger en se faisant la malle. L’auteur de ces faits n’a pas été interpellé pour l’instant.
« La seconde concerne ce mouvement de jeunes gens, qui vont se grouper ensuite autour des gendarmes pour tenter de récupérer la moto. Nous avons, à ce stade des investigations, identifié formellement sept individus, dont cinq ont été interpellés », ajoute le procureur de la République.
Une vague d’interpellation a eu lieu mardi
Ces cinq personnes doivent être jugées cet après-midi en comparution immédiate. Ils sont poursuivis pour violences volontaires aggravées et dégradation de véhicules, des rétroviseurs ayant été arrachés à coups de pied sur deux véhicules de gendarmerie.
Troisième épisode et troisième procédure : celle liée aux événements qui se sont déroulés dans le quartier des Avignonnets. Ni plus ni moins, on est là dans un guet-apens destiné à attirer les gendarmes pour les accueillir avec des jets de projectile.
« En réaction à cet ensemble de faits, nous avons souhaité agir rapidement et procéder à une première vague d’interpellations dès mardi matin. Ces violences sont inadmissibles et tous les moyens ont été mis en œuvre pour que leurs auteur soient identifiés. Quant à ceux qui n’ont pas encore été interpellés, on finira par les retrouver », précise Jean-Luc Lennon.
Selon nos informations, une nouvelle personne impliquée dans ces événements se serait d’ailleurs présentée spontanément, ce matin, à la gendarmerie de Saint-Claude.
Retour sur un samedi après-midi agité, rue du Pré à Saint-Claude
Un petit retour en arrière s’impose pour comprendre l’affaire.
Samedi 22 septembre, en tout début d’après-midi, un motard casqué a jugé bon de remonter la rue du Pré en sens interdit. Précisons au passage, pour ceux qui n’ont jamais mis les pieds à Saint-Claude, qu’il s’agit de la rue principale et commerçante du centre-ville. Une patrouille de gendarmerie, qui passait par là, tente alors de l’interpeller. En vain.
Le conducteur du deux-roues refuse d’obtempérer, évite de justesse le véhicule des forces de l’ordre, manque renverser une passante qui circulait sur le trottoir, et finalement, perd le contrôle du deux-roues avant de chuter. Abandonnant sa moto à terre, il a pris la fuite malgré les injonctions des gendarmes…
C’est à ce moment-là que les choses se sont envenimées.
Au même moment, une dizaine de jeunes hommes arrivent en courant vers la patrouille et prennent à partie les militaires pour tenter de récupérer la moto. La scène est violente. Un des gendarmes est projeté contre une vitrine d’un magasin désaffecté. Un second reçoit un projectile au niveau du front, mais finalement, ils réussissent à faire reculer les assaillants, qui sont repartis sans la moto.
Une heure après environ, les gendarmes reçoivent un appel pour une rixe dans le quartier des Avignonnets. Sentant le coup fourré, ils décident d’intervenir en force avec quatre véhicules, et se font caillasser dès leur arrivée. En réaction, un « dispositif de rétablissement de l’ordre » est mis en place, avec près de 40 gendarmes sur le terrain. Les auteurs des jets de pierres ont réussi à prendre la fuite, mais les forces de l’ordre ont rétabli le calme dans le quartier dès le début de la soirée.
Source : Le Progrès
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