Gendarmerie: une promotion “gendarme Charlot”, Résistant marnais
Les élèves sous-officiers de l’école de gendarmerie de Chaumont(Haute-Marne) ont choisi de donner comme nom de baptême à leur promotion, celui du gendarme Édouard Charlot, un grand Résistant marnais. Une cérémonie aura lieu à Châlons-en-Champagne, le 1er juillet 2014. Appréhendé par la Gestapo le 14 août 1942 à la gendarmerie de Reims, boulevard Robespierre, Édouard Charlot a été condamné à mort pour espionnage le 1er octobre 1942 par le tribunal militaire allemand de Châlons-sur-Marne. Son défenseur l’avocat Me Pelthier a affirmé : “devant le tribunal, il s’est comporté héroïquement comme un soldat”.
Le gendarme Édouard Charlot est transféré de la Marne à la prison du Cherche midi à Paris. Il est déporté en Allemagne le 26 novembre 1942 comme NN ( Nuit et Brouillard ) à Karlsrhue puis il est dirigé à Rheinbach près de Bonn, puis à Cologne où il est décapité le 4 janvier 1943.
En 1947, le gendarme Édouard Charlot est nommé sous-lieutenant à titre posthume, et une plaque commémorative est fixée par la Ville de Reims sur le mur extérieur de la caserne de Gendarmerie 27, boulevard Robespierre. Une stèle a été implantée en 1984 dans la cour de la caserne Robespierre, à l’initiative du lieutenant-colonel Edmond Sallaz, alors commandant de la compagnie de gendarmerie de Reims. Elle a été transférée en 2009 dans l’espace de la nouvelle compagnie de gendarmerie, installée au quartier de l’Europe sur une emprise auparavant propriété du 1er groupe de chasseurs.
En 1972 , le colonel Boie, commandant la circonscription régionale de gendarmerie de Champagne, décide après en avoir informé la veuve d’Édouard Charlot, de baptiser la nouvelle caserne de gendarmerie implantée à Châlons-sur-Marne, du nom de « Caserne Sous-Lieutenant Charlot ». C’est là qu’aujourd’hui encore sont installés la compagnie de gendarmerie de Châlons-en-Champagne, la région de gendarmerie de Champagne-Ardenne, dont le commandant est le général de brigade Bruno Jokers est aussi à la tête du groupement de la Marne. Cette caserne située 124, avenue du général Sarrail à a été inaugurée le 12 mars 1973.
Le gendarme Édouard Charlot est né le 18 juillet 1903 à Châtillon-sur-Marne (Marne). En 1940, marié et père de deux enfants ( un troisième est né en 1941 ), il s’engage et est blessé sur la Somme. Il reprend son poste à la brigade de Loivre après l’armistice. En 1941, il est muté à la brigade de Reims. Il y organise la récupération d’armes abandonnées en juin 1940. En septembre 1941, il oeuvre pour les services de renseignements de la France libre, sous le pseudo de « Dadart ». Membre du réseau SSMF-TR ( Service de sécurité militaire français – Travaux ruraux ) et du réseau Uranus, dirigé par le commandant Humm et rattaché au sergvice de renseignement Kléber ( organisation de résistance spécialisée dans le renseignement militaire à la tête d’un vaste ensemble de réseaux et sous-réseaux ), il informe sur les terrains d’aviation, notamment sur ceux de Reims et de Juvincourt (Aisne) ainsi que sur les mouvements de troupes allemandes.
Il commande un petit groupe constitué d’Antoinette Croix et de Germaine Brémont infiltrées à la caserne Hermann-Goering à Reims, de Serge Croix, fils d’Antoinette, infiltré sur le camp de Courcy, d’Alfred Gaunel infiltré sur le camp de Juvincourt, d’Emma Verachten-Mols, qui parle allemand et travaille à la Kommandatur de Cormicy. Malheureusement, ils vont être arrêtés.
Source : L’Histoire en rafale
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