Gendarmerie : les souvenirs du major Schorr, de Lexy à l’Irak
Numéro 2 de la communauté de brigades de gendarmerie de Lexy, le major Schorr a été fait chevalier de l’ordre national du Mérite, le mois dernier. Une fierté pour le militaire, à quelques mois de sa retraite.
Le 2 février, le major Schorr, de la communauté de brigades de gendarmerie de Lexy (en train de saluer) s’est vu décerner la médaille de chevalier de l’ordre national du Mérite, à la nécropole de Champenoux. Photos DR
Serge Schorr : « Ce n’est pas courant pour un major d’être fait chevalier de l’ordre national du Mérite. »
Serge Schorr couve du regard une étoile à six branches liée à un ruban bleu. « Ce n’est pas courant pour un major d’être fait chevalier de l’ordre national du Mérite. Et ça l’est encore moins quand on est toujours en service », indique le numéro 2 de la communauté de brigades de gendarmerie de Lexy.
Le 2 février dernier, le major a été distingué à la nécropole de Champenoux, en même temps que deux capitaines, retraités.
Le militaire lexéen n’a, lui, pas encore atteint l’âge de la « quille » : 59 ans révolus, vu son grade.
Mais l’évocation de la récente cérémonie cède tout de même à la tentation du bilan… « C’est ma dernière distinction, la dixième. En ordre d’importance, elle arrive après la Médaille militaire , rappelle Serge Schorr. Mais elle me donne le sentiment d’avoir fait une carrière pleine. »
Brigades « prévôtales »
La confidence suscite l’envie d’en savoir plus sur l’homme derrière l’uniforme.
Selon lui, quels « faits d’armes » lui ont valu cette décoration ? « J’ai effectué toute ma carrière dans la gendarmerie, jusqu’au bout, presque quarante années. Et je me suis porté volontaire pour plusieurs opérations extérieures au sein de brigades prévôtales… »
C’est-à-dire ? « Dès que des forces sont engagées sur un théâtre extérieur, des gendarmes sont forcément présents. Ce sont eux qui assurent la police militaire. »
Quand un accident de la circulation implique des soldats français, que l’un d’eux est victime d’un cambriolage ou qu’il fait l’objet d’un contrôle routier, les procédures sont confiées aux brigades prévôtales.
Ces missions, Serge Schorr les a assurées : à Bangui en République Centrafricaine, en 1988 ; en Ukraine en 2002, dans le cadre d’un exercice entre forces françaises et ukrainiennes ; ou encore à Mitrovica, au Kosovo, en 2005…
« Utile à la population »
« Au Kosovo, le peloton auquel j’appartenais faisait du renseignement : on devait remonter des informations par rapport à ce que les habitants ressentaient sur le terrain. Mais la situation était déjà plus calme qu’en 1999, 2000 ou 2001, lors des « gros événements » ». Le militaire a retenu de ces opérations extérieures « le sentiment d’être utile à la population, à qui on fournit de l’aide humanitaire au-delà de nos missions de police. O n est dans tout à fait autre chose par rapport au quotidien d’un gendarme : un autre pays, une autre culture, mais aussi au contact de la misère… »
Dans cette chronologie, le séjour aux frontières de l’Irak du major Schorr occupe une place à part. Retour en 1991, lors de la première Guerre du Golfe…
Les forces françaises avaient été engagées dès septembre 1990. La brigade du major est arrivée le 2 janvier 1991. « Q uand on a atterri à Riyad , en Arabie Saoudite, on nous avait dressé un tel tableau de la situation que je me suis dit : « On ne rentrera jamais chez nous en vie ! » C’était très différent de Bangui. On était en temps de guerre et la situation évoluait tous les jours… »
Six mois plus tard, Serge Schorr retrouvait le sol français. Avant de se porter volontaire pour d’autres missions… Le 20 mai, cet enfant de Knutange retrouvera son pays natal, pour de bon, en prenant officiellement sa retraite du côté de Neufchef. Avec, à la clef, un peu de… Repos !
X. J.
Source : Le Républicain Lorrain
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