Gendarmerie : la compagnie déménage à l’escadron
Après 67 ans d’existence, la caserne Moricet ferme et la compagnie de gendarmerie déménage.
Six ans après la fermeture de l’école de gendarmerie, c’est au tour de la compagnie de quitter sa vieille caserne. Elle rejoint l’escadron mobile à Antoigné.
Les cartons s’entassent depuis quelques jours dans les couloirs de la caserne Moricet, boulevard Aristide-Briand, qui va fermer ses portes. La compagnie de gendarmerie de Châtellerault, qui avait son siège dans cette caserne depuis 67 ans (lire encadré ci-dessous), va – enfin – déménager. Elle va s’installer dans les locaux de l’escadron de gendarmerie mobile d’Antoigné (caserne Aufort), où officie déjà une centaine de militaires. Annoncé depuis plusieurs années à chaque prise d’armes des différents commandants qui se sont succédé, le transfert de la compagnie était sans cesse différé pour des raisons de budget, de procédures ou de décisions. C’est la fin de l’Arlésienne.
Il ne restait plus que 11 militaires dans la caserne
Le déménagement aura lieu jeudi 21 et vendredi 22 janvier prochains. Dans ces vastes bâtiments obsolètes et partiellement occupés depuis le départ notamment du Psig (Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie) et la dissolution l’été dernier de la communauté de brigades de Châtellerault, la caserne Moricet n’abritait plus que le groupe de commandement de la gendarmerie du Nord-Vienne (Châtelleraudais et Loudunais) avec ses 6 militaires (2 officiers, le commandant et son adjoint, et 4 sous-officiers), et, la Brigade de recherches (BR), composée de 5 hommes.
« Les locaux actuels boulevard Briand ne sont plus adaptés et demandaient trop d’investissement pour les remettre aux normes, explique le capitaine Didier Fleurisson, adjoint au capitaine Nicolas Bracq (*), commandant de la compagnie. La restructuration de la compagnie fait que la gendarmerie ne fait plus d’accueil en zone urbaine. Ce déménagement dans une partie des anciens locaux de la brigade motorisée de l’escadron était donc une opportunité qui s’imposait. » Pendant ces deux jours de déménagement, des centaines de cartons ne seront pas de trop pour transférer à l’escadron matériel, mobilier, informatique, archives et personnel. « On a fait appel à une société spécialisée. Mais nos affaires sensibles, nous les déménageons nous-mêmes. Au final, il n’y aura pas d’interruption de fonctionnement pendant ce déménagement. »
« Plus confortable et plus fonctionnel »
Les militaires ont hâte de prendre possession de leur nouvel environnement. « Ce sera plus confortable et plus fonctionnel. On perd en surface mais on gagne en rationalisation. On aura aussi la proximité de la rocade et le bénéfice des moyens centralisés : atelier automobile, cercle mixte de l’escadron, stand de tir… »
Avec la fermeture de l’école de gendarmerie (caserne de Laâge) en 2009 et le départ imminent de la compagnie de la caserne Moricet, c’est une page de l’histoire de la gendarmerie châtelleraudaise en centre-ville qui se tourne.
(*) Le capitaine Bracq sera promu commandant en mars.
repères
Soixante-sept ans d’histoire
Les recherches du colonel Denis Lemaître, ancien commandant en second de l’école de gendarmerie de Châtellerault (2004-2009), permettent de retracer l’historique de la caserne du boulevard Briand.
> 1949. Les gendarmes quittent leurs locaux vétustes de l’avenue Wilson pour leur nouvelle caserne, boulevard Briand.
> 1958. La section de gendarmerie de Châtellerault devient une compagnie.
> 1975. Sept jeunes du contingent rejoignent la brigade de Châtellerault comme gendarmes auxiliaires.
> 1980. Après Poitiers, la création d’un 2e Psig est attendue à Châtellerault.
> 1985. La première femme-gendarme, Florence Martin, est affectée à la brigade.
> 1987. La compagnie reçoit le renfort d’un berger allemand, Eddy, avec pour maître le gendarme Loiseau, du Psig.
> 1991. Le Psig quitte Châtellerault pour Montmorillon et la surveillance de la centrale de Civaux.
> 1991. La compagnie célèbre le bicentenaire de la gendarmerie en présence d’Édith Cresson, Premier ministre.
> 1982. La caserne a un nom : Moricet. Un sous-lieutenant mort en Indochine en 1948.
> 1998. La compagnie dispose de nouveau d’un Psig. Il est hébergé à l’escadron d’Antoigné.
> 2016. La compagnie déménage à l’escadron.
Source : La Nouvelle République
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