Gendarmerie et police se féminisent peu à peu

Sur les quelque 500 gendarmes du département, 21 % sont des femmes. - Sur les quelque 500 gendarmes du département, 21 % sont des femmes. - (dr)

Sur les quelque 500 gendarmes du département, 21 % sont des femmes. – (dr)

Elles représentent environ 20 % des effectifs des forces de l’ordre du département. Ces femmes occupent une place à part entière dans un univers masculin.

Ne leur dites surtout pas qu’elles sont des gendarmettes ! Le terme, bien que renvoyant à un succès du cinéma français, est péjoratif. Certaines préfèrent la féminisation des grades, une lieutenante, une adjudante, etc. ; d’autres y sont opposées. Il y a des femmes qui ne veulent pas entendre le terme de policière. Elles sont un gendarme, un policier. Chacune (et chacun) a son avis, avance ses arguments, bons dans les deux cas. Au-delà du débat sur la féminisation des termes, se pose la question de la place des femmes dans l’univers très masculin des forces de l’ordre. La féminisation des effectifs dans la police et la gendarmerie est allée crescendo depuis ces 30 dernières années. Les femmes représentent aujourd’hui environ 20 % des gendarmes et policiers du département.

Mais on en compte encore très peu chez les officiers. Tout simplement aucune pour le groupement de gendarmerie du Loir-et-Cher, deux à la direction départementale de la sécurité publique.

«  La population veut un gendarme, pas un homme ou une femme  »

Sur le terrain, elles font le même travail que leurs homologues masculins. Elles ne bénéficient pas de traitement de faveur, et heureusement. « Ce n’est pas parce que je suis une femme que je vais me mettre derrière. Il est même hors de question de se mettre en retrait », insiste une adjudante de Mer. Et de poursuivre : « La population veut un gendarme, pas un homme ou une femme. »
L’adjudante Elodie Véchambre, première femme à intégrer la brigade de recherche de Blois (et pour l’instant la seule), est également la référente pour le personnel féminin de la gendarmerie. Gendarme depuis 9 ans, elle assure « n’avoir jamais senti de différence entre un homme et une femme. On est tous différent mais on est tous traité de la même façon. On a la même formation, il n’y a pas de différences de salaires puisque cela dépend de notre grade, nous avons les mêmes perspectives de carrière. »
Toutes ces femmes rencontrées affirment ne jamais avoir eu à souffrir de machisme ou de sexisme. « Ils sont très corrects, même si on se charrie un peu… Qui aime bien châtie bien ! » lance l’une d’elles. Une autre de confirmer : « Ils nous taquinent, on les taquine. On a de la répartie ! »
Et quant à mener de front carrière et famille : « Ce n’est pas évident tous les jours, souligne une gendarme de la brigade de Mer, officier de police judiciaire, maman d’un petit garçon de deux ans et dont le mari est également gendarme. C’est tout un planning ! On vit gendarmerie… Il y a des contraintes de service. Le planning est fait de façon à pouvoir garder le petit. »
« Je vais essayer de concilier les deux au mieux », insiste le maréchal des logis-chef Roseline Doli, qui attend son 1er enfant. Seule femme de la brigade de Cour-Cheverny, elle confie que ses collègues ont peut-être parfois tendance à la « chouchouter ». « Je m’épanouis autant dans mon rôle de mère et d’épouse que d’officier de police judiciaire à la brigade des mineurs. Et j’en suis vraiment fière », indique une policière de Blois. Et sa consœur, le sous-brigadier S., mère de deux enfants et policière passionnée, de conclure : « Avec les horaires, c’est parfois difficile, nous avons appris à nos enfants à être autonomes très tôt. Nous avons deux carrières, deux épanouissements différents. »

la phrase

 » Chacun a des degrés de tolérance différents envers l’humour. « 

Le commissaire Gruselle poursuit : « Ce qui peut apparaître comme de l’humour pour certains peut être considéré comme du machisme pour d’autres : il faut donc veiller au respect de cette frontière parfois fragile. S’il y a une blague, si la personne n’est pas blessée, si elle l’accepte, c’est sa liberté. Mais si on me rapporte des faits, je dois agir en tant que commissaire car le machisme et le sexisme n’ont pas leur place ici. » Dans les années 70, le slogan pour recruter des agents c’était « la police, un métier d’homme ». « Ce serait impensable aujourd’hui. L’idée aujourd’hui, c’est : passionné(e)s, venez ! »

Source : La Nouvelle République

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