Gendarmerie d’Eymoutiers cadenassée : du sursis requis

L’habitant de Faux-la-Montagne qui avait cadenassé le portail de la gendarmerie d’Eymoutiers en novembre dernier risquait cinq ans de prison. Le procureur n’a requis qu’une amende avec sursis. Environ 200 personnes étaient venues le soutenir à Guéret.

Environ 200 personnes s’étaient réunis devant le tribunal de Guéret. Audrey Tison © Radio France

Convoqué devant le tribunal correctionnel de Guéret jeudi matin, un habitant de Faux-La-Montagne a dû s’expliquer sur les faits d’il y a 10 mois. Le 8 novembre, il participait à une manifestation d’un millier de personnes, en réaction à la mort de Rémi Fraisse près du barrage de Sivens.

« Je ne comprends pas pourquoi je suis ici », voilà les premiers mots de Grégory à la barre. Il avoue avoir bien cadenassé le portail de la gendarmerie mais « c’était un acte symbolique, une action collective, à aucun moment je n’ai eu l’impression de bloquer les gendarmes », dit-il. On lui reproche une « entrave à la circulation militaire en vue de nuire à la défense nationale ».

C’est complétement disproportionné d’après son avocate, Maître Marty rappelle le contexte : ce jour-là un millier de personnes manifestaient pour dénoncer les violences policières. Poser un petit cadenas, « ca ne justifie pas une procédure de 529 pages et des références à l’affaire de Tarnac », « on est dans le fantasme ! », d’après elle. Le procureur cherche à s’extraire du débat idéologique : « Ce n’est pour vos opinions que vous êtes ici, mais pour vos actes, j’ai la preuve que vous avez posé ce cadenas dans le but de nuire à la gendarmerie », en effet Grégory apparait sur des photos et sur une vidéo.

Le procureur requiert finalement 1.000 euros d’amende avec sursis, bien moins que ce qu’il aurait pu demander. La peine maximale encourue était de cinq ans de prison. Le jugement a été mis en délibéré au 8 octobre.

Pour soutenir Grégory, environ 200 personnes s’étaient rassemblées devant le tribunal de Guéret. Venues presque toutes du plateau, ce sont quasiment les mêmes qui avaient manifesté ce 8 novembre 2014, après la mort de Rémi Fraisse. Ils ne comprennent pas pourquoi une personne doit payer pour une action collective qui avait surtout une portée symbolique.

Notez que les autres cas de cadenassage de gendarmerie commis à la meme période (à Aubusson, Gentioux, Royère, Bugeat, Sornac..) ne feront pas l’objet de poursuite.

Source : France Bleu

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