Fosses-Louvres : une oreille pour les femmes victimes de violences conjugales
Pascaline Culicchia est intervenante sociale au sein des brigades de gendarmerie de Fosses et de Louvres. Elle reçoit notamment de nombreuses victimes de violences conjugales.
« Une porte toujours ouverte ». Depuis un an, Pascaline Culicchia, 34 ans, est intervenante sociale au sein des brigades de gendarmerie de Fosses et de Louvres. Son rôle ? L’accueil, l’écoute, la prise en charge sociale des victimes et leur orientation, si besoin, vers des associations ou d’autres institutions. « Toute personne qui se présente à la gendarmerie peut me solliciter, souligne-t-elle. Même si elle n’a pas encore porté plainte. »
Initiés à la fin des années 1980, ces postes spécifiques se sont particulièrement développés depuis la loi de mars 2007 sur la délinquance. Le Val-d’Oise compte aujourd’hui huit intervenants sociaux (six en zone police et deux en zone gendarmerie). A Louvres et Fosses, ce poste financé par l’agglomération Roissy-Pays-de-France existe depuis 2013. « Ma présence permet aux gendarmes de m’adresser les victimes et de se concentrer sur leur cœur de métier, comme l’enquête », précise la travailleuse sociale. Laquelle a enregistré 140 nouveaux dossiers depuis janvier et réalisé près de 650 entretiens, parfois de plusieurs heures.
28 % des dossiers liés aux violences conjugales
Parmi eux, 28 % concernent des victimes de violences conjugales, une priorité. « Ce sont majoritairement des femmes, de tous les âges et de tous les milieux. Je peux les voir après leur plainte mais aussi avant car elles l’appréhendent. Je leur explique la procédure, les questions qui vont leur être posées… », détaille Pascaline, soumise au secret professionnel. C’est un travail basé sur la confiance, je suis parfois la première personne à qui elles racontent leur histoire. »
Et certaines interrogations reviennent. « Quelle peine va prendre mon agresseur ? Va-t-il être incarcéré rapidement ? » « Je leur précise ce qui est prévu par le Code pénal et que oui, les faits peuvent parfois être prescrits. Je suis là pour les informer au mieux », note-t-elle. Mais une ordonnance de protection n’étant pas toujours automatique, l’une des grandes problématiques reste souvent : comment quitter le domicile conjugal ? « Cela dépend des situations, mais la difficulté reste l’hébergement, car on manque de place d’urgence [lire ci-dessous] », répond-elle. Parfois, les obstacles ou la peur ont raison de la détermination des victimes. « Ce n’est pas parce qu’une personne décide de ne plus rompre avec l’agresseur que je ne serai pas là pour elle. Je ne juge jamais. »
Source : Le Parisien
Laisser un commentaire