Forces de sécurité-population : le « besoin de confiance »
Cent Français participent au ministère de l’Intérieur à une conférence citoyenne sur ce thème dans le cadre d’une réflexion sur la sécurité de demain. Une démarche « participative » inédite en plein débat sur les violences policières.
Jean-François ne comprend pas qu’on en soit arrivé là
. Pour cet octogénaire des Yvelines, on voit trop de castagnes lors des manifestations
depuis un an. Dont des violences policières
, pointe Isaac, étudiant lyonnais de 19 ans. Tout ça abîme le lien de confiance qu’il faut retendre entre les citoyens et les autorités
, ajoute Chantal, 56 ans, assistante administrative en Dordogne.
Tous trois estiment qu’il faut en parler
. Enthousiastes hier de participer à la grande conférence citoyenne, lancée par le ministère de l’Intérieur dans le cadre d’une réflexion sur la sécurité de demain ».
Elle est centrée sur les rapports entre les forces de l’ordre et la population. Un thème au cœur de l’actualité
, reconnaît en ouverture Christophe Castaner, soulignant le besoin de confiance mutuelle, durable.
Cette relation entre les policiers, gendarmes, sapeurs-pompiers et les Français est forte […], mais j’ai conscience aussi qu’elle a pu être affectée ces derniers mois »,
indique le ministre, confronté aux critiques récurrentes de violences et bavures policières.
Un Livre blanc
Il rappelle d’ailleurs que l’usage de la force doit être toujours, en toutes circonstances, même face aux insultes, aux projectiles, aux coups, à la brutalité, proportionné et maîtrisé. Jamais excessif, encore moins gratuit. Il en va de l’honneur de la police et du sens de sa mission
, poursuit-il, en saluant également l’engagement des forces de l’ordre, qui exercent un travail difficile
et dangereux »,
avant de lancer les travaux.
Cent personnes, choisies par l’institut Ifop pour refléter la société française
, participent à cette conférence place Beauvau tout le week-end. Et se retrouveront, une nouvelle fois, le 25 janvier. Elles ont pu d’abord s’informer auprès de professionnels de la sécurité
avant de commencer à débattre.
Notamment dans quatre ateliers, consacrés aux attentes des citoyens à l’égard des forces de l’ordre
, à la façon de lutter ensemble contre les incivilités
, à la place du numérique
et à la perspective de faire des citoyens des acteurs de leur sécurité
.
Leurs réflexions doivent déboucher sur des propositions pour le Livre blanc de la sécurité intérieure. Le travail pour ce nouveau document devant définir les orientations de la politique sécuritaire, en tenant compte des évolutions et nouvelles menaces depuis sa précédente édition en 2011, a démarré en octobre 2019 avec des groupes d’experts. Il doit bénéficier aussi de l’apport d’universitaires, d’élus ou encore de citoyens, via des assises territoriales lancées début janvier sous forme de réunions départementales.
Source : Ouest-France
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