Fondation Hippocrate
Primum non nocere
Chers lecteurs, Il y a quelques semaines, la chaîne Arte a diffusé un documentaire appelé “Des vaccins et des hommes”, réalisé par Anne Georget. (1) Après deux ans d’une communication institutionnelle de masse en faveur des vaccins anti covid 19 et de la vaccination en général, ce travail, tout en nuances, est bienvenu. Anne Georget s’est donnée la peine d’interroger des sommités du monde scientifique. Ce sont des immunologues, des virologues, des chercheurs reconnus, dont l’éclairage permet de comprendre que les mécanismes de la vie et de l’immunité sont complexes. Ce constat devrait avoir une incidence sur les politiques de santé puisque, vacciner, comme le rappelle ce film, n’est pas un acte anodin. (1) La deuxième partie du XXe siècle a donné lieu à de nombreuses campagnes de vaccination massive. Au moins trois générations ont été marquées par la vaccination systématique. Ce documentaire permet de faire le point sur les données accumulées, sur quelques idées reçues, ainsi que sur les grandes questions qui restent en suspens. Les études de Peter Aaby et les effets non spécifiques des vaccins Peter Aaby est un scientifique danois renommé. Il est internationalement reconnu pour le sérieux de ses études. Ses données sont considérées comme fiables. C’est aussi un homme intègre dont la méthodologie est claire et transparente. Peter Aaby est une perle rare. (2) En 1978 Peter Aaby a établi le Bandim Health project, un programme de santé et de suivi démographique des populations en Guinée-Bissau. 200 000 personnes sont ainsi suivies depuis plus de 40 ans. Les scientifiques recueillent des données sur les effets de la vaccination, de la vitamine A ainsi que sur certaines maladies comme la malaria et la tuberculose. (3) Les études ont commencé à être publiées en 1981. En tout, 9 études ont été menées sur le vaccin DTP. Dès la première publication, il est apparu que le DTP avait des effets négatifs sur la survie des enfants. Les six études qui ont suivi ont confirmé ces données. Peter Aaby était tellement surpris par ces résultats qu’il les a fait réanalysés par une autre équipe scientifique, directement déléguée par l’OMS. Les résultats ont été validés. (4) Les enfants avaient entre trois et cinq mois. En moyenne la mortalité infantile était deux fois supérieure chez les bébés vaccinés par rapport aux bébés non vaccinés. Les filles étaient plus touchées que les garçons par cette surmortalité. Ce n’est pas tout. Les enfants vaccinés étaient directement liés au projet Bandim : ils étaient bien nourris et accompagnés. Les enfants non vaccinés habitaient dans des zones plus reculées dans des familles pauvres et isolées. Ils étaient moins bien nourris et ne disposaient pas des services médicaux dont bénéficiait le groupe des vaccinés. (5,6) Vous noterez que malgré ces résultats, connus, dès la première étude, les campagnes de vaccination ont continué. Les études se sont succédé. À chaque fois, des bébés et plus particulièrement des petites filles ont perdu la vie à cause d’une vaccination inadaptée. On a appelé ces résultats les effets non spécifiques des vaccins. Peter Aaby a été félicité pour sa découverte. Généralement, lorsqu’il est cité, d’autres effets non spécifiques des vaccins, plus positifs, sont mentionnés. Par exemple, la vaccination contre la rougeole est associée à une baisse de la mortalité de 50% chez les nourrissons. Pourtant, la rougeole ne représente pas 50% de la mortalité infantile. Dans ce cas donc, les bénéfices sont plus grands que les inconvénients. Ces résultats positifs contrebalancent peut-être les études négatives sur le DTP. Elles n’ôtent cependant pas l’idée que ces populations de Guinée-Bissau ressemblent étrangement à des cobayes grâce auxquels la science avance. Quel que soit le lieu où une étude se déroule, et même s’il existe d’autres études bénéfiques, est-il acceptable de reproduire des études ayant montré une mortalité infantile de 80% supérieure chez le groupe prenant le traitement par rapport au groupe contrôle, qui ne reçoit pas le traitement ? Que valent les contrôles effectués sur les vaccins ? Dans le documentaire d’Arte, l’un des neurologues français les plus réputés est interviewé. Il s’agit du Pr Romain Gherardi, chercheur à l’INSERM et chef du service d’Histologie-Embryologie de l’hôpital Henri Mondor (Créteil), centre de référence des maladies neuromusculaires. Il a identifié une maladie rare : la myofasciite à macrophages. Il s’agit de lésions musculaires qui provoquent des douleurs aux muscles et aux articulations ainsi que de la fatigue et parfois de la fièvre. Les patients souffrent en permanence de symptômes qui rappellent la grippe. Le Pr Gherardi a émis l’hypothèse que ces lésions musculaires pouvaient être provoquées par l’aluminium chez des patients dont le corps ne serait pas capable d’évacuer le métal toxique. Cet aluminium viendrait des vaccins. Le Pr Gherardi rappelle d’emblée qu’il est favorable à la vaccination. Il précise que c’est le cas de toute son équipe. Pour autant, il n’est pas à l’aise avec la manière dont les vaccins sont mis sur le marché. Il ne comprend pas qu’il n’existe pas pour les vaccins le même degré d’exigence scientifique en termes de contrôles et de tests que pour les médicaments. Par exemple, les vaccins ne sont pas soumis à autant d’études précliniques que les médicaments. Aucune étude n’est faite non plus pour savoir s’ils peuvent avoir un effet cancérigène ou mutagène. On ne sait pas s’ils ont un effet sur la fertilité. Pour les médicaments, tous ces risques sont testés sur des petits animaux de laboratoire ou sur des tissus cellulaires. Au niveau des vaccins, ces tests n’existent pas. Enfin et, c’est peut-être le plus grave, les vaccins ne sont jamais testés contre des placébos. En temps normal, lorsqu’un produit de santé est mis sur le marché, il doit être testé contre une substance neutre ou placebo. Les scientifiques qui mènent l’essai clinique forment alors deux groupes, l’un prend le traitement, l’autre reçoit le placebo. Si à la fin de l’étude, le “groupe contrôle” ayant reçu le placebo se porte mieux que le groupe qui a pris le traitement, c’est que ce dernier n’est pas adapté. Il ne peut pas être autorisé sur le marché. Les vaccins, eux, ne sont jamais testés contre placebo. On compare toujours des populations vaccinées avec des populations vaccinées. Pourtant, il existe deux raisons objectives justifiant que les vaccins soient soumis à des contrôles plus exigeants que les médicaments. D’abord, ils sont utilisés sur des personnes en bonne santé qui n’ont donc pas d’intérêt particulier à prendre un risque manifeste pour leur santé, ce qu’un patient atteint d’une maladie grave accepte plus facilement ; ensuite parce qu’un vaccin est irréversible alors que la prise d’un médicament inefficace ou toxique peut être arrêtée à tout moment. Avec les vaccins, il n’y a pas de retour en arrière possible. C’est aussi pour cela que les études de Peter Aaby sont si importantes. L’une des rares fois où l’on a comparé des populations non vaccinées et des populations vaccinées, le taux de mortalité chez ces dernières s’est révélé deux fois plus élevé. La conclusion du Pr Gherardi est limpide : “C’est scientifiquement intenable”. L’histoire et l’évolution des maladies aux XXe et XXI siècles Le documentaire d’Anne Georget permet par ailleurs de s’arrêter sur l’histoire récente des maladies. En effet, dans les pays occidentaux, l’espérance de vie a beaucoup augmenté durant la première partie du XXe siècle. En France, elle est passée de 45 ans en 1900 à 68 ans pour les femmes en 1950 et 63 ans pour les hommes. En 2022, l’espérance de vie en France est de 86 ans pour les femmes et de 80 ans pour les hommes. (7,8) Cela est dû en partie au recul d’un certain nombre de maladies infectieuses. Il existe deux manières de regarder l’évolution de ces maladies : soit on s’intéresse à l’incidence, soit on prend en compte le taux de mortalité. Au regard des courbes officielles, il est certain que l’incidence a baissé depuis l’introduction de la vaccination. En revanche, rien n’a changé au niveau de la mortalité, et pour cause : elle était déjà très faible lorsque la vaccination a été introduite. Conclusion : si la mortalité a baissé au XXe siècle, ce n’est pas grâce à la vaccination. L’assainissement des lieux de vie, l’hygiène et une meilleure alimentation sont des facteurs bien plus crédibles du recul de la mortalité. Par exemple, aux Etats-Unis le vaccin actif contre la rougeole est introduit en 1968 alors que la maladie a déjà quasiment disparu. En France, il est introduit en 1983 alors que la rougeole ne fait plus de morts. En effet, la rougeole a causé plus de 2500 morts en 1925, plus de 400 en 1940, et une trentaine depuis les années 70. L’arrivée du vaccin, une décennie plus tard, n’à quasiment pas eu d’effet sur la mortalité qui était déjà très faible. Elle a surtout un effet sur l’incidence de la maladie. Dans le cas de la variole, il apparaît, d’après le rapport de l’OMS de l’époque, que les mises en quarantaine des personnes touchées, associées à la vaccination ciblée de leurs proches, ont permis d’éradiquer la maladie. Par ailleurs, la vaccination a eu sur les patients des effets inattendus. Ainsi, la rougeole qui était exclusivement infantile avant que la vaccination ne soit introduite est devenue une maladie d’adulte chez certains patients. Certains scientifiques avancent même une autre hypothèse un peu inquiétante : la vaccination massive et répétée pourrait avoir un effet sur d’autres maladies comme les maladies auto-immunes ou certains cancers. En faisant, le choix d’une vaccination systématique et massive nous avons donc probablement diminué l’incidence des maladies infectieuses. Toutefois, dans le même temps les scléroses en plaques, les maladies de crohn, les allergies et autres troubles auto-immuns ont augmenté, ainsi que le montre le schéma suivant, tiré du film : |
La responsabilité des vaccins dans cette évolution n’est pas nécessairement directe et n’a pas été prouvée officiellement. Mais leur influence sur le système immunitaire ou sur le microbiote, de génération en génération pourrait jouer un rôle néfaste même s’il est difficile à évaluer. À terme, si cette hypothèse était vérifiée, elle pourrait remettre en cause le principe de la multi-vaccination. Les microbes ne sont plus nos ennemis Les études qui s’enchaînent sur le microbiote et son génome ont permis aux scientifiques de comprendre que Homo sapiens avait besoin des virus et des bactéries pour vivre. C’est ce qu’explique Mark Davis, directeur de l’Institut d’Immunologie de Stanford, interviewé dans le documentaire. Il précise que lorsque l’on pense aux bactéries, on s’imagine nécessairement quelque chose de mauvais, de dangereux. Mais les chercheurs ont désormais compris que ces microorganismes pouvaient aussi être bénéfiques pour le corps humain. Ils sont même indispensables ! La vie ne peut pas se déployer sans les virus ou les bactéries. Mark Davis remet en cause la notion de guerre entre le soi et le non soi, entre ce qui est à l’intérieur du corps et ce qui est exogène. En réalité, le corps humain est en interaction permanente avec les micro-organismes, notamment ceux présents dans l’intestin ou sur la peau. Une partie de ces microbes participent aux fonctions physiologiques les plus fondamentales de la vie. Pour lui, rentrer dans le monde microbien, c’est faire face à la complexité mais aussi aux paradoxes de la vie. Il donne l’exemple du cytomégalovirus (CMV), un virus de la famille de l’herpès. Ce dernier peut tuer des personnes immunodéprimées mais peut, au contraire, renforcer le système immunitaire chez des personnes en bonne santé. On en revient à la fameuse phrase, attribuée à Antoine Béchamp : “le microbe n’est rien, le terrain est tout.” Pour compléter son propos, Mark Davis cite une étude portant sur 16 paires de jumeaux. À chaque fois, l’un avait le CMV et l’autre pas. Conclusion : ceux qui étaient porteurs du CMV faisaient beaucoup plus d’anticorps contre la grippe ! Ils étaient mieux protégés. Dans ce cas, le CMV n’est pas un pathogène mais un symbiote. Sa présence est bénéfique, il travaille avec son hôte pour le bien de l’écosystème global. Or, le CMV est présent dans le monde entier chez de très nombreuses personnes. Il leur rend de nombreux services. Mais c’est aussi un tueur. Le scientifique, de conclure : “c’est choquant”. Vers une vaccination intelligente et personnalisée ? Chaque être humain est différent. Et chacun a une histoire virale et bactérienne qui lui est propre. Aucun patient ne devrait être vacciné sans que cette part de lui-même ne soit analysée. Ainsi, dans le documentaire le Dr Michel de Lorgeril rappelle que le vaccin contre le papillomavirus humain (HPV) présente un risque chez les femmes déjà infectées par le virus. Ces dernières voient leur risque de déclencher un cancer du col de l’utérus augmenter de 40% ! La vaccination anti-HPV n’a donc de sens que chez les femmes qui ne sont pas infectées par le virus. Une autre étude, non mentionnée dans le film, mais qui aurait pu l’être, a montré de manière irréfutable que chaque individu réagit très différemment à la vaccination. Ces travaux ont été menés à l’hôpital privé Nord parisien à Sarcelles en 2014 et publiés en 2015. Ils étaient subventionnés par la région Ile de France. (9) Ces travaux s’appuient sur le dosage ou la mesure des anticorps. Les salariés de l’hôpital ont accepté qu’on leur fasse une prise de sang pour mesurer leurs anticorps vaccinaux. L’étude portait sur les quatre vaccins obligatoires à l’hôpital à l’époque : tétanos, polio, hépatite A, hépatite B. L’expérience a été menée le même jour sur 144 personnes. Cela permettrait de faire le point sur l’état vaccinal des soignants. Le premier résultat était attendu : la majorité des soignants avaient les anticorps nécessaires pour lutter contre les quatre maladies visées par les vaccins. Cela donnait : Hépatite À 63%, Hépatite B 78%, tétanos 93% et poliomyélite 63%. En revanche, pour ces 4 vaccins, une moyenne de 10% des personnes n’avaient pas d’anticorps. Pourtant, tous avaient été vaccinés. Ainsi, ce n’est pas parce qu’une vaccination est obligatoire pour tous, que l’immunité est présente chez tout le monde. Par ailleurs, une personne qui dispose déjà des anticorps contre une maladie ne devrait pas se faire vacciner. Pour elle, le risque de contracter la maladie, voire de la transmettre est limité. Ce phénomène s’explique notamment par le fait que chaque personne dispose d’une identité immunitaire appelée système HLA. L’immunité est déterminée en partie par la génétique et vous naissez au monde avec une capacité unique pour vous défendre contre les maladies. Vous partagez une partie de vos caractéristiques immunitaires avec certains membres de votre famille. Ainsi, il existe en Afrique de l’ouest des groupes de populations immunisés naturellement contre la malaria. Cette identité immunitaire vous a été transmise par vous parents et, à votre tour, vous la transmettez à vos enfants. Mais dans ce jeu héréditaire, les menaces que vous avez rencontrées dans votre vie sont prises en compte. L’immunité transmise évolue. Ce n’est pas un système figé. Le documentaire d’Anne Georget offre un éclairage nouveau et inattendu sur la vaccination. Il explore des hypothèses souvent restées marginales. Le fait qu’un média national, reconnu pour son sérieux, propose un son de cloche différent sur le sujet des vaccins est très encourageant. Ce travail marque t’il le début d’une parole plus libre sur la vaccination ? L’avenir le dira. Il reste encore bien du travail à faire, d’autres documentaires à réaliser et de livres à proposer. À ce sujet, je tiens à vous signaler la sortie récente du dernier ouvrage de Xavier Bazin, intitulé “Antivax Toi-même !” publié chez Trédaniel et préfacé par le Dr Michel de Lorgeril. C’est une lecture qui viendra compléter votre connaissance du sujet en plus du documentaire d’Arte. En tout cas, il est important que ces idées, à contre-courant aujourd’hui, circulent. Affaire à suivre ! Jérôme |
Laisser un commentaire